SCENE VIII. ACHILLE, ULYSS E. ON N m'a trompé. Sachons fi je me trompe auffi. Que cherche cette fille, & qui l'amene ici ? ACHILLE. Depuis qu'en cette Cour, Seigneur, chacun publie ULYSSE, à part. Quelle hauteur ! A CHILL E. Parlez. ULYSS E. Hé quoi! Beauté charmante, Quel eft fur cet époux le foin qui vous tourmente? Ne vous informez point de mes intentions; ULYSSE. Non, je ne le fuis point. Le grand Roi de Calcide Avec toute la Grece eft déjà dans l'Aulide. A CHIL L E. Hé! que font tous les Grecs en Aulide affemblés? ULYSS E. Par l'amour de la gloire ils y font appellés ; ACHILL E., à part. Heureux Guerriers! (Haut.) Mais vous,ne les fuivezvous pas ? ULYSSE. Je viens chercher ici des vaiffeaux, des foldats. SCENE IX. ACHILLE, ULYSSE, DÉÏDAMIE, DORIS. DEÏDA MIE, bas à Doris. Tu vois comme l'ingrat cultive mes bontés! U ULYSSE, à part. D'où vient qu'à ce récit fes fens font agités ? DEÏDAMIE. Par quel égarement, à vos devoirs contraire, Pardonnez-moi, Princeffe, un defir curieux. DEÏDAMIE, à Ulyffe. Que tardez-vous, Seigneur, à voir le Roi mon pere? Madame, auparavant j'attends le prompt retour A CHILL E. Moi-même tous les jours je lis fur leur visage Eucharis! DEÏDAMIE. A CHILL E. Je me tais. (A part.) O filence honteux! ULYSS E. Jamais aucun exploit ne fut plus digne d'eux. L'Aulide en eft couverte, & gémit fous le poids Rien n'égale l'ardeur dont leur ame eft faifie; ACHILLE, à part. Mon fort à chaque instant me paroît plus affreux. DEÏDAMIE, à part. Il frémit. L'entretien devient trop dangereux; Retirons-nous... (Haut.) Je pars, & vais preffer mon pere, Seigneur, de vous entendre & de vous fatisfaire ; A CHILL E. Ma Princeffe, de grace.... DÉÏDA MIE. Votre refus m'offenfe, & ma bonté fe laffe. Craignez que dans mon cœur la haine n'ait fon tour. Venez, vous dis-je. A CHIL L E. Allons. (A part.) O pouvoir de l'amour! SCENE X. ULYSS E. U tout féduit ici mon efprit trop facile, Ce que j'ai pu favoir, Seigneur, c'eft qu'en cette ifle Depuis un an Néarque a choisi son asyle; |