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AN. 599.

p. 1604.

le revenu des églifes bâties dans leur diocéfé mais ordone, qu'il apartiendra au prêtre qui y fait le fervice: s'il ne fuffit pas pour entretenir. un prêtre, que l'on y mette un diacre; ou du 7 moins un portier, pour tenir l'églife nette & allumer tous les foirs le luminaire devant les reliques.

1. 1605.

Le concile d'Huefca, tenu en 598. fit aussi deux canons ; dont le premier ordone aux évê, ques, d'affembler tous les ans les abbés, les prêtres & les diacres de leurs diocéfes : : pour leur enfeigner la régle de vie, qu'ils doivent fuivre principalement fur la frugalité & la continence. Le fecond canon ordone aux évêques de s'informer exactement, fi les prêtres, les diacres & les foûdiacres obfervent la continence: afin de rejetter également les foupçons mal fondés, & les mauvaifes excufes.

L'année fuivante 599. du quatorziéme roi Recarede, ere 63 6. le premier jour de Novembre on tint un concile à Barcelone : vrai-femblablement à la pourfuite de l'abbé Cyriaque, envoyé par le pape; car on y condamna les mêmes abus, contre lefquels il avoit ordoné le concile de Gaule. A celui-ci affifterent douze évêques, & Afiatique archevêque de Tarragone y préfida. On y fit quatre canons: dont les deux premiers font contre la fimonie, & défendent de rien prendre, ni pour les ordinations, ni pour le faint chrême. Le troifiéme défend d'élever tout d'un coup des laïques à l'épifcopat, même par ordre du roi. Il veut que le clergé & le peuple élifent deux ou trois fujets, entre lefquels le métropolitain, avec fes fuffragans, choififfe par le fort celui qui fera confacré.

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Le dernier canon condamne les vierges confacrées à Dieu & les pénitens de l'un & de l'autre fexe, qui fe feront mariés: même les fem

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119.

mes, qui ayant été enlevées, ne fe feront pas féparées de leurs raviffeurs. Ils feront excomunies & exclus de la compagnie des fidéles, fans avoir la confolation de parler à perfone. S. Gre- v. epift. goire fit de grands reproches cette même année, à deux des premiers évêques de Gaule, Virgile d'Arles, & Syagrius d'Autun, du peu de zele qu'ils avoient témoigné contre cet abus; à l'occafion d'une femme nomée Syagria, qui aprés avoir embraffé la vie religieufe, avoit été ma-riée par violence.

XIII.

Saint Gregoire prenoit toûjours grand foin de l'églife d'Afrique. Dés l'année $93. indiction Eglise d'A onzième, il écrivit à Adeodat primat de Numi- frique, die, & à Colomb évêque de la même province, en qui il avoit une particuliere confiance, pour empêcher que l'on n'élevât aux ordres facrés de jeunes gens, & qu'il n'y eût de la fimonie dans les ordinations: les priant de l'inftruire exactement de ce qui fe feroit paffé dans le concile, qu'ils alloient tenir. Mais au comencement de la douziéme indiction, c'eft-à-dire, au mois de Septembre 593. ayant apris qu'il fe comettoit plufieurs abus contre les canons dans cette province de Numidie, il chargea l'évêque Colomb 11. epift.7. d'en informer; & écrivit à Gennade exarque d'Afrique, de lui doner protection en tout ce qui regardoit la difcipline ecclefiaftique.

Au mois de Juin de l'année 594. ayant apris, que l'audace des Donatiftes s'étoit accrue jufques à rebaptifer les Catholiques, & chaffer les évêques de leurs églifes; il en écrivit fortement 111. epift. à Pantaleon préfet d'Afrique, pour l'exhorter à 32. faire exécuter les loix: tant pour fa réputation : que par la crainte de Dieu, qui lui demanderoit compte de ces ames, s'il ne faifoit pas tout fon poffible, pour en empêcher la perte. En. 11. epift. même temps , il en écrivit à Colomb, & à un au- 35.

tre

tre évêque nomé Victor : les exhortant à chercher enfemble les moyens d'etouffer ce mal dans fa naiffance.

con

Dominique évêque de Carthage, voulant y remedier, obtint un ordre de l'empereur tre les Donatiftes; & pour en procurer l'exécu-. tion, tint un concile, où il fut réfolu, que tous les évêques veilleroient à la recherche de ces hérétiques, fous peine de perdre leur bien & leur dignité. Il envoya les actes de ce concile à S. Gregoire, qui loüia beaucoup fon zele. Tv. epift. 3. Mais, ajoûta-t-il, je crains que ce décret ne fcandalife les primats des autres provinces. Or avant que de corriger ceux qui font hors de l'églife, il faut avoir foin de conferver au-dedans l'union des évêques, qui vous donera bien plus de force contre les hérétiques. C'eft que les évêques des autres provinces d'Afrique, n'étoient pas obligés à exécuter les décrets de la province particuliere de Carthage. Cette lettre est du comencement de l'indiction treizième, en Septembre 594.

Les ordres de l'empereur Maurice, contre les vepift.36. Donatiftes, furent mal exécutés ; & il se trouvoit des Catholiques, & même des clercs, qui leur laiffoient baptifèr leurs enfans, leurs efcla

v.epift.6. VI. epift. 2.

v. epift. 63.

ves,

& les autres perfones de leur dépendance. Ils gagnoient tout par argent, & la foi fe vendoit publiquement en Afrique. Des évêques du païs étant venus à Rome, s'en plaignirent à faint Gregoire; entre autres un nomé Paul, qui avec deux autres, prétendoit être perfécuté par le excité par les Donatiftes. Le Patrice Gennade, pape les renvoya tous trois à l'empereur, à caufe de l'intérêt que le patrice avoit en cette affaire. La lettre eft de la fin de l'indiction quatorziéme, au mois d'Août 596.

Le primat de la province de Byzacene, étant accufé

accufe d'un crime, l'empereur ordona par deux AN. 599. fois, que le pape le jugeât, fuivant les canons : mais S. Gregoire voyant les opofitions de quel- vepift. ques perfones, ne voulut point prendre conoif- 65... fance de cette affaire: comme il déclara à Jean évêque de Syracufe, qui lui en avoit écrit. Il ajoûte, parlant de ce primat : Quant à ce qu'il dit, qu'il eft foumis au S. fiége; je ne fai quel évêque n'y eft pas foûmis, lorfqu'il le trouve en faute: quoique hors de ce cas tous les évêques foient égaux felon les loix de l'humilité, Ces paroles de S. Gregoire, marquent précifement les bornes de la puiffance du chef de l'églife. Tant que les évêques font leur devoir, il les traite d'égaux: mais il eft le fupérieur de tous, quand il s'agit de les corriger. Cette lettre eft environ du mois de Juin, indiction feconde,

en 599.

duites

par

Vers le même temps, S. Gregoire écrivit à Jean XIV. de Syracufe une lettre importante, touchant Céremoplufieurs cérémonies. Elle comence ainfi: Un nies introhomme venant de Sicile m'a dit, que quelques- s. Gregoi uns de fes amis Grecs & Latins, murmuroient de re. mes réglemens, fous prétexte de zele pour l'é- v. epift. glife Romaine, & difoient: Comment prétend-il 64. abaiffer l'églife de C P. lui qui en fuit en tout les coûtumes? Je lui ai demandé, qu'elles étoient ces coûtumes, & il m'a répondu : Vous avés ordoné de dire Alleluia à la meffe, hors le temps pafcal: vous faites marcher les foûdiacres fans tuniques vous faites dire Kyrie eleifon; vous dites l'oraifon dominicale, incontinent aprés le canon. Je lui ai répondu, qu'en tout cela je n'imite aucune autre églife.

On dit que S. Jerôme a introduit ici, du temps du pape Damafe, de chanter Alleluia, fuivant l'ufage de l'églife de Jerufalem. C'est pourquoi nous avons plûtôt retranché dans nô

tre

AN. 599.

tre églife, la coûtume que les Grecs Y avoient 7. Mabill, introduite. Peut-être étoit-ce de chanter Alleluia aux enterremens & en carême. S. Gregoire ard.R.cas. continue: C'étoit l'anciéne coutume, que les

commin

eux,

foûdiacres ne portaffent que l'aube, comme il paroît par vos églifes, qui n'ont pas reçu cette coûtume des Grecs, mais de l'églife Romaine leur mere: & quelqu'un de nos évêques les avoit fait marcher revêtus de tuniques. Nous ne difons pas Kyrie eleifon, comme les Grecs. Chés tous le difent ensemble; chés nous, il n'y a que les clercs, le peuple répond feulement; & nous difons autant de fois Chrifte eleifon, que les Grecs ne difent point du tout. Au refte on accufoit à tort S. Gregoire, d'avoir introCont. Vaf. duit le Kyrie eleifon : puifque foixante & dix ans 11. c.3. fup. auparavant, le concile de Vaifon témoignoit lib. xxxii. que cette priere étoit reçue par le S. fiége. On

"1. 41.

V. Bona.

1. c. 5. 11. 6. 15.

la nomoit auffi la litanie. Saint Gregoire continue Nous difons l'oraifon dominicale, auffitôt aprés le canon: parce que la coûtume des apôtres, étoit de n'en dire point d'autre pour la confecration ; & il m'a paru peu convenable d'y dire une priere compofée par un favant, & n'y liturg. lib. pas dire celle que nôtre Seigneur y a compofée lui-même. S. Gregoire en difant, que pour la confecration de l'euchariftie, on ne difoit point d'autre priere, que l'oraifon dominicale, ne nie pas, que l'on raportât les paroles de l'évangile V. Mabill. qui en contiennent l'inftitution; & quant à l'oraifon dominicale, il faut croire qu'elle avoit ord. R.c.7. été omife feulement depuis quelque temps, & peut-être en certains jours: comme il fe voir Conc. Tol. par un concile tenu trente ans aprés, qu'en quelques églifes d'Espagne, on ne la difoit que les dimanches.

comm, in

1V. C. 10.

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Saint Gregoire contiuue: Chés les Grecs tout le peuple dit l'oraifon dominicale; chés nous, il

n'y

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