init. regardoit s'il y en avoit plus qu'il ne falloit pour mettre dans le calice, comme il fera dit ; & en ce cas il le faifoit mettre dans la réserve. Etant arrivé à l'autel, il faifoit figne de dire Gloria Patri, & de finir le pfeaume de l'introite. Les diacres baifoient les côtés de l'autel ; & le pape aprés avoir prié quelque temps incliné, pour demander la rémiffion de fes péchés, baifoit l'évangile & l'autel au milieu & montoit à fon fiége, devant lequel il demeuroit debout, tournant le vifage à l'Orient, & le dos au peuple; car le fiége étoit au milieu, derrière l'autel. Alors on chantoit Kyrie eleifon, & on continuoit jufques à ce que le pape fit figne de le finir. Puis le pape retourné vers le peuple, començoit Gloria in excelfis : & il fe retournoit à l'Orient Sacrament. jufques à ce qu'il fût fini. Suivant le facramentaire de S. Gregoire, il n'y avoit que l'évêque qui dit le Gloria ; encore n'étoit-ce que les dimanches & les fêtes: les prêtres ne le difoient qu'à pâques. Enfuite le pape faluoit le peuple, en difant: La paix foit avec vous; puis il fe retournoit à l'Orient, & disoit l'oraison ou collecte du jour. Nous les difons encore telles qu'elles font dans le facramentaire de S. Gregoire. Aprés cette oraifon, le pape s'afféïoit tourné vers le peuple, & faifoit figue aux évêques & aux prêtres de s'affeoir. Ils étoient à fes côtés, les évêques à droit, les prêtres à gauche, dans le demi cercle qui enfermoit l'autel par derriere. XVIII. Lectures & offran de. Mabill. Le foudiacre, qui devoit lire l'épître, si-tôt qu'il les voyoit affis, montoit fur l'ambon, qui étoit un pupitre, ou petite tribune élevée de quelques marches au côté du choeur. On en troucomm.c. 3. ve jufqu'à trois dans les anciennes églifes de Rome: à droit, un pour l'épître, tourné vers l'autel; un pour les prophéties, tourué vers le peuple: un troifiéme à gauche, plus élevé & plus omné, pour l'évangile. Aprés Aprés la lecture de l'épître, le chantre mon- Enfuite le diacre venoit baifer les pieds du pa- On ne difoit point encore alors le fymbole à Mabill. Enfuite le pape ayant falué le peuple par Do- Ordo 6.n.7, minus vobifcum, & dit Oremus, le diacre marchoit vers l'autel, accompagné d'un acolyte, portant portant le calice & un corporal deffus, qu'il préfentoit au diacrè; & le diacre le mettoit fur l'autel, & jettoit l'autre bout à un autre diacre, pour l'étendre. Car c'étoit une grande nappe, qui couvroit tout l'autel. Alors le pape defcendoit du fanctuaire, foutenu par les deux primiciers des notaires & des défenfeurs, & marchoit vers la place du fenat, pour recevoir les offrandes des grands, felon leur rang: c'est-à-dire, le pain & le vin pour le facrifice. Le pape prenoit les pains, qu'il donoit au foudiacre regionaire, & on les mettoit dans une nappe, que tenoient deux acolytes. L'archidiacre fuivoit le pape; -prenoit les burettes, & verfoit le vin dans un grand calice, que tenoit un foudiacre, fuivi d'un acolyte portant un autre vafe, pour vuider le calice, quand il étoit plein. Aprés le pape, l'évêque femainier recevoit les autres pains, fuivi d'un diacre, qui recevoit le vin ; & des prêtres aidoient encore, s'il étoit befoin. Le pape paffoit enfuite du côté des femmes, & recevoir leurs offrandes. Ainfi tout le peuple demeuroit rangé à fa place. Les pains que l'on offroit étoient ronds, comme il paroît, en ce que S. Gregoire les nome des courones ; & chacun les faifoit luitv. dial. c. même. On le voit par l'hiftoire d'une dame Romaine, qui en recevant la comunion de la main Vita per de S. Gregoire, & lui entendant dire les paroles Paul. diac, ordinaires, ne put s'empêcher de fourire, de ce n. 18. per qu'il nomoit le corps de JESUS-CHRIST Jo. lib. 1. ce pain qu'elle avoit fait de fes mains. Paul dia ss. C. 41. cre, qui raporte le premier ce fait, ajoûte que S. Gregoire fit garder cette particule de l'euchariftie, & que s'étant mis en priere, il la fit voir à cette femme changée en chair, en présence de tout le peuple. Le pape revenoit à fon fiége, lavoit fes mains & l'archidiacre auffi; puis quand le pape lui faifoit Ordo 3. faifoit figne, il s'aprochoit de l'autel; & arrangeoit deffus les pains, que les foudiacres lui fourniffoient, & en mettoit autant qu'il jugeoir suffire pour la comunion du peuple. Puis il prenoit la ". 13. burette du pape de la main du foudiacre oblationaire, & la verfoit dans le calice par une couloire, afin que le vin fùt plus pur. Il recevoit auffi celles des diacres. Un foudiacre defcendoit au chœur, & recevoit de la main du premier chantre le vafe d'eau, qu'il aportoit à l'archis diacre, & celui-ci en verfoit en forme de croix dans le calice. Alors le pape defcendoit de fon fiége à l'autel, qu'il baifoit, & recevoit des of frandes des prêtres, des diacres ; & enfin la fienne, que l'archidiacre lui préfentoit, Ainfi tout le monde offroit: le peuple, le clergé, le pape même. Enfuice l'archidiacre prenoit le calice de la main du foudiacre, & le mettoit fur l'autel auprés l'hoftie du pape, mais à droit, Ce calice, avoit deux anfes envelopées d'un linge que l'on nomoit offertoire, -Cependant on chantoit l'offertoire, c'est-àdire, un pleaume avec fon antienne, & quand il étoit temps le pape regardoit le choeur, & faifoit figne de finir puis incliné vers l'autel, les, évêques derrière lui, avec les prêtres & les diacres tout au tour, il difoit l'oraifon fur les of frandes, que nous apellons fecrette, parce qu'el le fe dit bas: puis il començoit la préface du facrifice. Le facramentaire de S. Gregoire en mer, de differentes prefque à toutes les meffes: mais nous n'en avons gardé que neuf, Le pape attendoit que le choeur eût chanté Sanctus, pour commencer le canon, qui fe trouve auffi nomé fecrette, parce qu'il fe difoit bas. Le pape le difoit feul, étant droit devant l'autel & cependant les évêques, les prêtres & les Toudiacres demeuroient dans le fanctuaire Tame VIII. G debout XIX. Canon de la méffe nion. Lib. V.C.S. 6. debout & inclinés. C'étoit la pofture la plus ref pectueufe pour les dimanches & les autres jours, où il n'étoit pas permis de fléchir les genoux. Le canon de la meffe eft dans le facramentaire de S. Gregoire, tel mot pour mot, que nous le difons encore; & la tradition eft, qu'il ajoûta ces paroles à la feconde oraifon qui le compose: Et que vous difpofiés nos jours dans votre paix. L'auteur du traité des Sacremens, attribué à S. Ambroife, qui eft certainement tres-ancien, raporte le canon prefque entier, conforme au nôtre, avec tres-peu de différence. On ne voit point dans les anciens ordres, d'au tre élévation de l'hoftie, que celle qui fe fait à la fin du canon, en difant: Per ipfum & cum ipfo. Alors l'archidiacre prenoit le calice par les anfes, & l'élevoit auprés du pape, qui le tou choir par le côtés avec les hofties, puis les remettoit à leur place. Dés le comencement du canon, on donoit la paténe à garder à un acolyte qui la tenoit devant fa poitrine, dans un linge attaché à fon col en écharpe. On la portoit à l'autél à la fin du canon ; & aprés l'oraison domini cale, & celle qui fe dit enfuite, le pape ayant dit: La paix du Seigneur foit toûjours avec vous, faifoit de la main trois fignes de croix fur le calice, & y mettoit l'hoftie confacrée : ce que l'on comm.c.6. entend de celle du facrifice précédent, qui lui avoit été préfentée d'abord. Alors l'archidiacre donoit la paix, c'est-à-dire, le bailer, au pre→ mier évêque, qui la donoit au fuivant, & ainfi les autres par ordre. Le peuple en faifoit de mê me, les hommes & les femmes féparément. L'églife Romaine ne donoit la paix qu'aprés la confecration, comme un témoignage du confentement que le peuple y avoit doné. Le pape Innocent premier reprend ceux qui donoient la paix auparavant, Mabill. Inn. ep. 1. ad Detent, 6.1.2. Sup. liv. XX111.7.32. L' Enfuite |