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Enfuite la fraction de l'euchariftie fe faifoit en Ori, R. 1. cette forte. Premiérement le pape rompoit une n.19. de ses hofties du côté droit, & laiffoit fur l'autel la particule qu'il avoit rompuë, mettant ses autres hofties fur la paténe, que tenoit un diacre: puis il retournoit à fon fiége. L'archidiacre prenoit le calice, & le donoit à tenir au coin de l'autel, du côté droit, par un foudiacre: puis il prenoit des hofties, & les mettoit dans des facs tenus par des acolytes, qui les portoient aux évêques & aux prêtres, pour rompre les hofties: mais deux foudiacres marchoient devant, por tant au pape la paténe, où étoient les hofties du pape; & deux diacres les rompoient, lorsqu'il leur en faifoit figne. L'archidiacre vuidoit l'au tel, n'y laiffant que la particule, que le pape avoit rompue car on obfervoit pendant toute la meffe, que l'autel ne fût point fans facrifice. L'archidiacre faifoit figne au chœur de chanter Agnus Dei, & le rangeoit auprés du pape, à qui un diacre portoit la paténe avec les hofties rompues. Le pape toûjours à fon fiége, comunioit debout, & tourné à l'Orient ; & de la même hoftie qu'il avoit mordue, il en mettoit dans le calice, que tenoit l'archidiacre, en difant les mêmes paroles que dit encore le prêtre, en mêlant les deux efpeces. Ainfi on mettoit dans le ca- . Mabill. lice deux particules confacrées, une du facrifice comm. c. 6, précédent, une du préfent. Enfuite le pape prenoit le précieux fang de la main de l'archidiacre, qui tenant le calice, venoit au coin de l'autel, & annonçoit la ftation pour le jour fuivant. Puis il verfoit un peu du calice dans un vafe plein de vin, que tenoit un acolyte : car on croyoit Ordo 2. n. que le vin étoit entiérement confacré par le mé- 16. lange du fang de notre Seigneur. Alors les évêques s'aprochoient du fiége, pour comunier de la main du pape & enfuite les prêtres. L'archidia

Gij cre

1. 1.

Mabill.

comm.c.14.

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cre les comunioit du calice; ce que
l'on apelloit
confirmer. Aprés la comunion de ceux qui
étoient dans le fanctuaire, l'archidiacre versoit le
refte du précieux fang dans le même vase où il en
avoit déja verfé, & donoit à un foudiacre le ca-
lice vuide, pour le ferrer.

Alors le pape defcendoit de fon fiége, pour comunier ceux qui étoient du rang du fenat ; & l'archidiacre fuivoit, pour leur doner l'efpéce du vin, qu'ils prenoient avec un chalumeau d'or. Les évêques & les prêtres portoient er.fuite la comunion au peuple, fuivis des diacres, pour les efpéces du vin ; & aprés avoir comunié les hommes du côté droit, ils paffoient du côté des femmes. Dés que le pape començoit à doner la comunion au fenat, le chœur entonoit l'antienne pour la comunion, avec le pfeaume, qu'il continuoit de chanter, jufques à ce que tout le peuple eût comunié. Le pape étant revenu à fon fiége, comunioit encore quelques perfones du clergé: puis il regardoit fi tout le peuple avoit comunié, & faifoit figne au foudiacre, pour doner au chœur le fignal de dire Gloria Patri: aprés quoi ils répétoient l'antienne, & ceffoient. Ces antiennes font marquées dans l'antiphonier de S. Gregoire, comme nous les difons encore: mais nous ne difons plus les pleaumes, qui toutefois y font marqués.

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L'antienne finie, le pape fe levoit de fon fiége, & venoit à l'autel, où il disoit le dernier Dominus vobifcum, fans le tourner vers le peuple, & l'oraifon, que nous apellons poft-comunion, & qu'on apelloit alors la conclufion. Elle est marquée dans le facramentaire de S. Gregoire, telle que nous la difons à chaque meffe, avec quelques autres , pour changer. Enfuite un diacre choifi par l'archidiacre, regardoit le pape; & quand il lui faifoit figne, il difoit au peuple :

Ite miffa eft, pour les congédier. Le pape retournoit à la facriftie, précédé de l'encens, & des fept chandeliers. En defcendant de fon fiége, il donoit fa bénédiction aux évêques, aux prétres, & aux autres ordres, à méfure qu'ils la lui demandoient: mais je ne vois point d'autre bénédiction dans cette meffe pontificale. Si un autre évêque officioit à Rome en l'absence du pape, on obfervoit les inêmes cérémonies, avec quelques differences: : entre autres, qu'il ne fe mettoit pas dans le fiége du pape, & que la premiére particule qu'il mettoit dans le calice, devoit avoir été confacrée par le pape. Mais l'évêque officiant dans fon églife, faifoit tout comme le pape.

6.

nard. Sacram p. 166.

v. Mabill. comm. in

not.p.80.

Outre les prieres marquées dans le facramen- Ordes. taire, il y en avoit d'autres moins folemnelles, Milla Illyque le célébrant difoit en fon particulier, foit c. V. Meavant, foit pendant la meffe. Auparavant il faifoit les préparations, qui étoient longues, & confiftoient en plufieurs pleaumes, verfets & oraifons, qu'il difoit avec fes miniftres, tant avant que de fe revêtir, qu'en prenant les orne mens. Il prioit en marchant à l'autel ; & quand fine. il y étoit arrivé, il faisoit la confefsion avec fes miniftres. Il faifoit d'autres priéres, tandis que le chœur chantoit Kyrie, Gloria in excelfis, le graduel & le refte. Il prioit avant que de recevoir les offrandes, en les recevant, & aprés ; en beniffant l'encens, & en encenfant. Il fe recomandoit aux affiftans, en difant: Orate fratres. Le célébrant prioit encore à la comunion, & pour lui, & pour les autres. Enfin il faifoit fes actions de graces à peu prés telles que nous les faifons encore. Il reste des recueils anciens de toutes ces prieres mais on ne croit pas qu'ils foient du temps de S. Gregoire.

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XXI.

Outre la melle, & ce qui regarde l'euchariftie, Chant Gre

G iij

on gorien.

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on voit dans le facramentaire de S. Gregoire, & dans l'ordre Romain, l'administration du baptême, & l'ordination, dont j'ai déja raporté les principales cérémonies. S. Gregoire ne fe contenta pas de régler les prieres que l'on devoit chanter: il en régla auffi le chant; & pour en conferver la tradition, il établit à Rome une école de chantres, qui fubfiftoit encore trois cens ans aprés, du temps de Jean diacre. Il lui avoit doné quelques terres, avec deux maifons; l'une auprés de S. Pierre, l'autre auprés de S. Jean de Latran: où du temps de Jean diacre, on gardoit avec refpect l'original de fon antiphonier, avec le lit où il fe repofoit en chantant, & le fouet dont il menaçoit les enfans. Auguftin allant en Bretagne, emmena des chantres de cette école Romaine, qui inftruifirent auffi les Gaulois. On nomoit école, non-feulement le lieu où on aprenoit à chanter, mais le chœur de l'églife, & la compagnie même des chantres : & en général, l'ufage de ce temps-là avoit doné le nom d'école, ou fchola, à toutes les compagnies, même à celles des gens de guerre.

Au refte S. Gregoire n'avoit pas moins de foin de réprimer les fuperftitions, que de conferver les faintes cérémonies. On le voit par un mandement adreffé aux citoyens Romains, en ces termes: J'ai apris que quelques-uns fement des erreurs parmi vous, & défendent de travailler le famedi. S'il faut garder à la lettre le précepte du fabat, il faut donc auffi obferver la circoncifion, contre la défense de S. Paul. Mais l'un & l'autre n'eft plus obfervé que fpirituellement. Its prétendent auffi que l'on ne doit pas fe baigner le dimanche. Si on le veut faire par volupté, nous ne le permettons en aucun jour: mais fi c'est par néceffité, nous ne le défendons pas même le dimanche; autrement il ne faudroit pas en ce jour se

kiver même le vifage. Il faut donc pendant le di- AN. $99. manche s'abftenir du travail corporel, & s'apli→ quer à la prière, pour expier les négligences des fix autres jours de la semaine.

Il vouloit que l'on pourfuivit les enchanteurs 1x.epift.47. & les forciers. Il loua le zéle que le notaire Adrien avoit témoigné contre eux, l'affurant qu'il feroit autorifé, & l'exhortant à les rechercher, & les punir févérement. Maximien évêque de Syracufe, avoit trouvé chés lui des gens infectés d'un malefice, nomé Canterme, & les avoit fair emprifoner mais il mourut avant que d'avoir pû les punir. C'eft pourquoi S. Gregoire écrivit au diacre Cyprien, recteur du patrimoine de Sicile, de continuer cette pourfuite. Envoyés-nous ici les coupables, ajoûte-t-il, fi l'on peut les y convaincre: mais comme je le croi impoffible, vous devés les punir févérement fur les lieux. J'efpere que le préteur Libertin vous prêtera fecours: mais quand le juge féculier s'y opoferoit, vous ne devriés pas mollir en une telle occafion. On ne fçait de quelle efpéce font les peines rigoureuses dont parle ici S. Gregoire : toûjours paroît-il que les évêques faifoient emprifoner pour certains crimes.

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XXIII.

tions con

tre le con

Saint Gregoire ayant apris qu'il fe devoit tenir un concile à C P. craignit que l'évêque Cyriaque Précau ne s'en prévalût, pour faire autorifer la prétention du titre d'évêque univerfel. C'eft pourquoi cile de il écrivit aux principaux évêques, qui doivent CP. affifter à ce concile: fçavoir, Eufebe de Theffa- vi ep. 70. lonique, Urbicus de Duras, André de Nicopoli, ind. 2. Jean de Corinthe, Jean de Juftinienne, Jean de Crete, Jean de Larife, tous métropolitains ; & à plufieurs autres. Il reprend dés l'origine, la prétention de Jean le Jeûneur, & ajoute: Je vous exhorte & vous confeille, qu'aucun de vous ne confente jamais à ce titre, ne reçoive

G iiij

aucun

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