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8.30.

Euchol.
Acolouth.

mit cette euchariftie dans une chaudiére bouil lante, où elle fondit à l'inftant. Puis il y mit une particule de l'euchariftie Catholique, qui refroidit l'eau,& demeura entiére, fans être feulement mouillée. Un nomé Ifidore, de la même fecte des Severiens, voyant que fa femme avoit reçu l'euchariftie Catholique de fa voifine, prit fa femme à la gorge, & la força de rejetter l'euchariftie, qu'il jetta dans la bouë: mais un éclair l'enleva. Deux jours aprés, il vit un Ethiopien couvert de haillons, qui lui dit : Nous fommes tous deux condamnés au même fuplice. Je fuis celui qui frapa JESUS-CHRIST fur la joue. Ifidore fe fit moine, & ne ceffa toute fa vie de pleurer fon péché. Ces hiftoires prouvent au moins la créance de Jean Mofch, touchant l'euchariftie.

Touchant le baptême, il parle d'un faint moine de Palestine, qui étant prêtre & chargé de baptifer, ne pouvoit fe réfoudre à faire fur les femmes les onctions ordinaires. Ce qui montre que les Grecs les faifoient dés-lors en plufieurs parties du corps, comme ils font encore. Car avant le baptême, ils font avec l'huile des oncbapi fol.63. tions en forme de croix au front, à la poitrine, au dos, aux oreilles, aux pieds & aux mains. Aprés le baptême, ils font des onctions avec le faint chrême, au front, aux yeux, aux narines, à la bouche, aux oreilles, à la poitrine, aux mains & aux pieds.

6.376.

Dix jeunes hommes voyageant dans un défert de Palestine, un d'eux, qui étoit Juif, tomba malade, & fe voyant prêt à mourir, conjura les autres de lui doner le baptême. Il ne nous eft pas permis, dirent-ils ; nous ne fommes que des laïques, & d'ailleurs nous n'avons point d'eau. Comme il les preffoit, un d'eux nomé Philopono, le fit dépouiller, & tenir debout, & lui ver

La

3

La par trois fois du fable fur la tête, en pronon- AN. 619,
çant les paroles du baptême, fuivant l'ufage des
Grecs. Auffi-tôt le Juif fut entiérement guéri.
Etant arrivés à Afcalon, ils raconterent la chofe
à l'évêque, qui affembla fon clergé, pour exa-
miner fi l'on devoit aprouver ce baptême, que
Dieu sembloit avoir aprouvé par une guérifon
miraculeufe. On conclut, qu'il n'y avoit rien
dans l'écriture, ni dans les Peres qui le pût auto-
rifer. Ainfi l'évêque envoya le Juif au Jourdain, c. 207.
pour y être baptife, & ordona diacre Philopone.
On voit par une autre hiftoire, que les parrains
fervoient de cautions pour le baptême des per-
fonnes inconnuës, ou dont la converfion étoit
fufpecte.

Mo'ch &

Jean Mofch adreffa fon Pré fpirituel à So- XX. phrone fon cher difciple: ce qui l'a fait citer Fin de Jean fous fon nom; & il eft affés à croire qu'il avoit de S. Anafgrande part à cet ouvrage. Jean le lui laiffa en tafe Sinaïmourant; & lui recomanda de ne point laifler te. fon corps à Rome, mais de l'emporter dans un Prolog. coffre de bois, pour l'enterrer au mont Sinaï, avec les moines du lieu. Que fi les incurfions des barbares ne permettoient pas de l'emporter fr loin, qu'il l'enterrât au monaftére de S. Theodofe, cù il avoit premiérement renoncé au monde. Sophrone exécuta cet ordre, & étant parti de Rome avec les autres onze difciples de Jean, il arriva à Afcalon, où il aprit qu'il étoit impoffible d'aller au mont Sinaï, à caufe de la révolte des Arabes. Il vint à Jerufalem au comencement de la huitiéme indiction; c'est-à-dire, au mois de Septembre 619. & y ayant trouvé l'abbé de faint Theodofe, il tranfporta le corps du bienheureux Jean en ce monaftére.

C'eft environ le temps de la mort de faint Boll. 21. Anaftafe Sinaïte, fameux par fes écrits: dont Apr. to. 10. le plus confidérable eft l'Hodegos ou Guide, qui P. 850,

eft

AN. 619.

Bibl. PP.

eft une méthode de controverfe contre les héré tiques, particulierement contre les Acephales. If 20.1.p.147. y a encore de lui onze livres de confidérations P.293. Aud. bibl, anagogiques fur la création du monde. Cinq livres to.1. p.882. dogmatiques de théologie, & quelques fermons. Sup.liv. Il ne faut pas le confondre avec S. Araftafe paXXXVI.7.26. triarche d'Anticche, qui mourut vingt ans au paravant, vers l'an 98.

XXI. Second concile de

Seville.

To. s. cons. P. 1663.

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En Espagne on tint un concile à Seville fous le roi Sifebut, le treizième de Novembre 619. ere 657. Le concile s'affembla dans la falle fecrette de l'églife nomée Jerufalem ; & huit évêques y affifterent, tous de la province Betique, dont le premier eft S. Ifidore archevêque de Seville. Le clergé de la ville y étoit préfent, & deux féculiers portant le titre d'illuftres, Sififcle gouverneur de la province, & Suanila intendant du fifc. Les décrets de ce concile font divifés en treize actions ou chapitres, felon les matieres: mais le tout fut expédié en trois féances. Ce font des réglemens généraux à l'occafion de diyerfes affaires particulieres.

Theodulfe évêque de Malaga, fe plaignoit qu'à l'occafion des guerres, trois évêques voifins avoient empiété fur fon diocéfe: fur quoi il fut ordoné, que l'on rendît à chaque églife, ce qu'elle prouveroit avoir poffédé avant les hoftilités: fans que l'on pût alléguer de préfcription, puifque la guerre avoit empêché d'agir. Hors ce cas, on déclara que la préfcription de trente ans auroit lieu, fuivant les édits des princes, & les décrets des papes, entre deux évêques qui difputoient la poffeffion de quelques églifes particulieres. C'eft ce qui fut réglé en la caufe de Fulgence d'Aftigite & d'Honorius de Cordoue, touchant les limites de leurs diocéfes ; & on dona des comiflaires pour vifiter les lieux.

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Un évêque ayant mal aux yeux, avoit pré- AN. 619. tendu ordoner un prêtre & deux diacres, leur Act. s. impofant feulement la main, & faifant pronon

cer par un prêtre la bénédiction : c'est-à-dire,

la formule de l'ordination. Ces ordinations furent déclarées nulles. Aucun évêque ne peut dé- 48. 6. pofer un prêtre ou un diacre, que dans un concile: quoiqu'il puiffe les ordoner feul. Les pré- A. 7. tres ne peuvent, même par comiffion de l'évêque, confacrer des autels ou des églifes; non plus qu'ordoner des prêtres ou des diacres, confacter des vierges, impofer les mains aux fidéles baptifés ou convertis de l'héréfie, & leur doner le Saint-Elprit: faire le faint crême, ou en marquer les baptifés fur le front: réconcilier publiquement un pénitent à la meffe, doner des lettres formées ou eccléfiaftiques. Tout cela eft réfervé aux évêques. Aujourd'hui quelques-unes de ces fonctions font comuniquées aux prêtres. Le prêtre ne doit pas faire en présence de l'évêque, les fonctions fuivantes fans fon ordre : entrer dans le baptiftére, baptifer, ou faire un catécuméne, réconcilier des pénitens, confacrer l'euchariftie, inftruire le peuple, le benir, le fa-' luer. Chaque évêque doit fe choifir un œcononme du corps clérgé, fuivant le concile de Calcedoine : & il eft défendu d'employer des laïques à cette fonction, qui rendoit en quelque maniere vicaire de l'évêque, & donoit jurifdiction. It eft auffi défendu aux évêques d'administrer les biens de l'églife, fans avoir un œconome pour témoin de leur conduite. Il eft marqué que les Clercs étoient diftingués des laïques par leur habit.

A. 9.
Can. 26.
Chalc. Sup.

liv. XXIII.

n. 29.

Comme il y avoit plufieurs monafteres dans la province Betique: le concile, à la priere des Att. 10. abbés, ordone que les nouveaux feront maintenus comme les anciens: fans qu'il foit permis

AN. 619.

Act. 11.

8. 12.

Act. 13.

FXXII.

aux évêques d'en fuprimer aucun, ou de les dépouiller de leurs biens. Les monaftéres de filles feront gouvernés par des moines : mais à la charge, que leurs demeures feront éloignées ; que les moines ne viendront pas même au veftibule des religieufes, hors l'abbé ou celui qui fera leur fupérieur. Encore ne pourra-t-il parler qu'à la fupérieure & en préfence de deux ou trois fours en forte que les vifites foient rares, & les converfations courtes. On choifira un moine, tres-éprouvé au jugement de l'évêque, pour avoir foin des terres, des maifons, des bâtimens, & de tous les befoins du monaftete des filles: en forte qu'elles n'ayent foin que de leurs ames, & ne s'occupent que du fervice de Dieu, & de leurs ouvrages: entre lefquels on compte de faire les habits des moines, qui les foulagent.

A ce concile fe préfenta un évêque Syrien de la fecte des Acephales, qui nioit la diftinction des natures en JESUS-CHRIST, & foûtenoit que la divinité étoit paffible. Il réfifta long-temps. aux inftructions des évêques Catholiques; mais enfin il fe convertit, & fut requ à leur comunion. Ce qui les obligea à ajoûter à leurs décrets, une ample réfutation de cette héréfie par l'écriture & les peres. On compte ce concile pour le fecond de Sevile.

Entre les monafteres nouveaux de la province Régle de Betique, dont il eft parlé dans ce concile, on S. Ifidore. doit fans doute compter celui d'Honori, pour reg. p. 198. lequel S. Ifidore écrivit fa régle. Elle nous fait

Tom.2.cod.

C. I.

autres

,

voir combien il entendoit & chériffoit la vie monaftique; & peut bien fervir à l'intelligence des particulierement de la régle de S. Benoît. S. Ifidore veut que la clôture du monaftere foit exacte, & que la métairie en foit éloignée; que les cellules des freres foient prés de l'églife, l'infirmerie plus loin, le jardin dans l'enclos. On

éprou

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