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Eprouvera les novices pendant trois mois dans le
logement des hôtes : ils doneront tous leurs biens
aux pauvres, ou au monaftere, & promettront
par écrit de demeurer dans la maifon. Ceux que
leurs parens y auront donés feront engagés
pour toûjours. On n'aura aucun égard à la con-
dition précédente: car on doit recevoir toutes
fortes de perfones, même des efclaves, fi leur
maître y consent: & des hommes mariés, pour-
vû que la femme de fon côté faffe vœu de con-
tinence. Les moines feront tous les ans, à la pen- c. si
tecôte, leur déclaration, qu'ils ne gardent rien
en propre. Aucun ne fe retirera pour vivre reclus
dans un logis féparé, de peur qu'il ne le faffe par
pareffe ou par vanité : aucun ne fe chargera des
affaires de fes parens.

t. 6.

Un moine doit toûjours travailler de fes mains,
fuivant le précepte de S. Paul, & l'exemple des 2.Theff.11.
patriarches, de S. Jofeph, & des apôtres. Cha-
cun doit travailler, non feulement pour fa fub-
fiftarce, mais pour celles des pauvres. Ceux qui
fe portant bien ne travaillent point, péchent dou-
blement par l'oifiveté & par le mauvais exem-
ple. Ceux qui veulent lite fans travailler, dé-
mentent la lecture, qui leur ordone le travail.
Ceux qui feignent d'être malades, pour ne point.
travailler, font plus à plaindre que les vrais ma-
lades, puifqu'ils font malades de l'efprit ; & ils
doivent être châtiés, fi on les découvre. Cette
régle préfcrit pour chaque jour environ fix heu-
res de travail & trois heures de lecture. Les
moines travailleront au jardin & à préparer leur
nourriture; & laifferont aux ferfs les bâtimens &
la culture des terres.

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L'abbé doit être d'un âge meur éprouvé c. z.
dans toutes les vertus. Il pratiquera le premier
tout ce qu'il préfcrit aux autres. Il fera des con- c. 8,
férences trois fois la femaine aprés tierce. I

man

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6. 10.

6.13. C. 20.

C. 14.

4. 15.

C. 16.

c. 17.

Sup.liv. x11, n. 18.

č. 19.

mangera toûjours en comunauté, & fans dif
tinction, auffi pauvrement que les autres. Leur
Bourriture fera d'herbes & de légumes; & aux
jours folemnels, quelquefois avec les herbes,
de la chair la plus legere, ce que j'entens des
volailles. Celui qui voudra s'abftenir de chair &
de vin, le pourra. C'eft qu'il y avoit des reftes
de Prifcillianiftes en Espagne. On dînera depuis
la pentecôte jufques au comencement de l'au-
tomne le refte du temps, il n'y aura que le
fouper le carême on jeûnera au pain & à l'eau.
Il fera permis de jeûner en tout temps, hors le
dimanche. Les moines ne porteront point de
linge, & n'auront en leurs habits ni propreté
ni négligence affectée. Ils n'uferont du bain, que
par
néceffité en maladie. Ils coucheront tous en
même chambre, s'il eft poffible; au moins dix
enfemble, & la chambre fera toûjours éclairée.

On ne chaffera point un moine, pour quel ques fautes & quelques rechûtes que ce foit, de peur de l'expofer à de plus grandes tentations: mais on lui fera faire pénitence dans le monaftere. Cette régle fait un grand dénombrement des fautes plus legeres ou plus graves. Les premieres font de furprise & de foibleffe, les autres de malice. Celles-ci font puntes à la difcrétion de l'abbé, au lieu que pour les plus legeres, il n'y a que l'excomunication de trois jours. C'étoit comme dans la régle de S. Benoît, une feparation de la comunauté ; pendant laquelle le moine coupable demeuroit enfermé, fans qu'il fût permis à perfone de l'aller voir, de lui parler, de prier, on manger avec lui. Son temps étant fini, l'abbé lui donoit l'abfolution folemnellement dans l'églife.

Cette régle marque affés en détail, les fonctions de tous les officiers du monaftere. Le prévôt étoit comme un procureur pour les affaires

du

Ju dehors: le cuftode ou facriftain avoit le foin
de l'églife: un autre du veftiaire & des meubles:
le portier, des hôtes : le cellerier, des provifions
de bouche, des greniers & du bétail : les femai-
niers, du fervice des tables: un autre, des tra-
vaux du jardin un autre, d'inftruire les enfans
donés au monaftére: un autre, de diftribuer les
aumônes. Le monaftére avoit une maison dans la
ville, ou réfidoit un ancien avec deux jeunes. Le & 17.
moine envoyé dans un autre monastére, fe con-
formera à l'obfervance qui s'y pratique, pour ne
point doner de fcandale. Avant que d'enterrer les . 23.
morts, on offrira le facrifice pour leurs péchés ;
& le lendemain de la pentecôte, on l'offrira pour
tous les défunts. C'est ce qui m'a paru de plus
remarquable dans la régle de S. Ifidore.

,

XXIII.

de Tolede, Act. SS.

B. to. 2.

p. 136.

Dans le même temps, il y avoit prés de Tolede un fameux monaftére, nomé Agali, dont 5. Hellade on tira plufieurs évêques pour ce grand fiége: entre autres, S. Hellade. Il étoit tres-confidérable à la cour des rois Gots, dont la résidence étoit à Tolede; & avoit le gouvernement des Lelf, de affaires publiques: toutefois dés-lors il pratiquoit vir.ill. c.7. la vie monaftique, autant qu'il pouvoit, fous l'habit feculier. Car quand fes affaires lui laiffoient le loifir de paffer au monaftére d'Agali il écartoit toute fa fuite, pour le joindre aux troupes des moines, & prendre part à quelqu'un de leurs travaux; comme de porter au four des bottes de paille. Enfin il quitta entiérement le monde, & fe retira dans cette fainte comunauté dont il fut enfuite abbé ; & outre le foin du fpirituel, il la combla de richeffes. Il en fut tiré dans fa vieilleffe malgré lui, pour gouverner l'églife de Tolede, aprés Aufarius fucceffeur d'Adelphius. S. Hellade entra dans ce fiége fous le roi Id. c. so Sifebut, vers l'an 614. & y demeura dix-huit ans, jusques à l'an 632. Etant évêque, il dona

encore

AN. 619.

XXIV.

de S. An

tiochus.

Theoph.an.

10. p.. 253.

chi to. 1.

Auct. bibl.

PP.p.1021.

encore plus d'exemples de vertu, qu'étant moine,
& fe diftingua particuliérement par fa charité
les
pauvres. Mais il ne voulut point écrire,
aimant mieux inftruire par fes actions.

pour

En Orient les monaftéres étoient défolés par Homelies la guerre des Perfes. L'an 619. dixième d'Heraclius, ils prirent Ancyre capitale de Galatie, prés de laquelle étoit le monaftére d'Attaline. Les moines avec leur abbé Euftathe, furent obligés Ep. Antio- d'abandoner le pays, & de changer fouvent de place, , par la crainte des infidéles. Comme ils ne dans ces fréquens voyages, porter pouvoient, avec eux beaucoup de livres ; l'abbé Euftathe écrivit à Antiochus moine de la Laure de S. Sabas en Palestine, de lui faire un abrégé de toute l'écriture fainte, contenant en un feul volume facile à porter, tout ce qui eft néceffaire au falut. En même-temps il le pria de lui mander la vérité, touchant la mort & les vertus des moines de la même Laure, tués par les Arabes, cinq ans auparavant. Antiochus fatisfit à la prière de l'abbé Euftathe, par un extrait moral de l'écri ture fainte, diftribué en cent trente chapitres ou homélies : à la tête defquelles eft une lettre, où il raconte le martyre dés quarante-quatre moines fes confreres, comme je l'ai raporté.

Sup. n. 10.

p. 1245.D. Niceph. xvii. hift.

6. 52. Demetr.

Dans le dernier chapitre, il met le catalogue des hérétiques depuis Simon le magicien, jufques à fon temps, finiffant aux Severiens & aux Jacobites. Ces derniers avoient pris leur nom Cyric. to.2. d'un certain Jacob furnomé Zanzale, ou Bardaï, And, bibi, qui étoit un moine Syrien, difciple de Severe. II PP. p.162. prêcha l'héréfie d'Eutychés, dans la MefopotaBibl. 0. mie & l'Armenie; & dés-lors on noma en Syrie rient. p.

469. Antioch. P.1244.

Melquites les Catholiques, qui recevoient le concile de Calcedoine : comme qui diroit royaux ou impériaux, parce qu'ils fuivoient la religion de l'empereur. Antiochus parle d'un certain Atha

nafe

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male Jacobite, qui vouloit ufurper le fiége d'An- AN, 610. tioche. A la fin de l'ouvrage, eft une grande priére , pour apaifer la colére de Dieu, & obtenir le rétabliffement des lieux faints. Dans la lettre à l'abbé Euftathe, Antiochus raconte ce Sup. n. 10. qui lui eft arrivé,& aux autres moines ses confreres, depuis l'incurfion des Arabes, & comme

ils demeurerent deux ans au monastére de faint

Anaftafe, prés de Jerufalem. Enfuite, ajoûte- p. 1023. D.
t-il, le faint abbé Modefte nous confeilla de re-
tourner à la Laure nôtre ancienne demeure. Quel-
ques-uns fuivirent fon confeil: d'autres demeu-
rerent dans le monaftére de S. Anastase, sous la
conduite du faint abbé Justin, qui aprés avoir
demeuré plusieurs années dans la Laure, étant
ordoné prêtre pour fon mérite, avoit assemblé
une grande comunauté dans ce monaftére, & y
gardoit les obfervances de la Laure: en forte
qu'aucun n'étoit mieux réglé dans toute la Pa-
Ïestine.

Dans ce même monaftére étoit alors un jeune
Perfan nouvellement converti. Il fe nomoit Ma-
gundat, natif de la province de Razech, & fils
d'un Mage, qui l'inftruifit dés l'enfance dans l'art
magique. Etant devenu grand, il porta les armes,
& le trouva dans la ville capitale des Perfes,
lorfqu'ils prirent Jerufalem. Comme il oüit par-
ler que l'on avoit aporté la croix, à laquelle a-
voit été attaché le Dieu des Chrétiens, & dont
on racontoit plufieurs merveilles; il s'informa du
myftére de cette croix. Il trouva des fidéles qui
l'en inftruifirent ; & réflechiffant en lui-même
il difoit : Comment fe peut-il faire, que ce grand
Dieu qui habite le ciel, & que les Chrétiens ado-
rent, soit defcendu ici bas ?`A mesure qu'il s'inf-
truifoit, il goutoit la vérité, & rejettoit les er-
reurs de la magie. Quelque temps aprés, il quit-
ta le service, & fe trouvant à Hieraple dans la

haute

XXV.
S. Anafta
fe Perfan.
Vita c. I.

Bull. to. 2.
p. 416. &

432.

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