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Vita c. 17.

deux monaftéres célébres: un prés de Limoges

née ;

A. Ben. l'autre à Paris. Le premier eft celui de Solignac, to.z.p.1091. où il mit des moines tirés de Luxeu, fous la conduite de S. Remacle, depuis évêque de Maftric. L'abbé de Luxeu avoit infpection fur ce monaftére, , pour y conferver la régle: & S. Eloi obtint du roi la terre où il étoit bâti, comme il paroît par l'acte de ceffion, datté de la dixiéme année de Dagobert, qui eft l'an 631. Cette comunauté s'accrut bien-tôt jufques au nombre de cent cinquante moines de divers païs, qui exerçoient plufieurs métiers, & vivoient dans une grande régularité. S. Eloi y donoit tout ce qu'il pouvoit, & s'y vouloit retirer lui-même : mais la providence le deftinoit ailleurs. Aprés avoir bien établi ce monaftére, il en fonda un de filles à Paris, dans la maifon que le roi lui avoit dooù il établit une difcipline tres-exacte, y affembla jufques à trois cens filles, tant de fes efclaves, que de la nobleffe de France, & leur dona pour abbeffe fainte Aure. Cette abbaye a fubfifté long-temps, fous le nom de faint Eloi : mais enfin le revenu a été uni à la mense épiscopale de Paris, & la maison donée aux prêtres només Barnabites. S. Eloi fit hors la ville un cimetiére pour les religieufes, avec une églife dédiée à S. Paul, qui eft devenue une grande parroiffe. Il employa fon art, pour orner d'or & de pierreries, les châffes de plufieurs faints; de S. Germain de Paris, de S. Severin, de S. Piat, de S. Quentin, de S. Lucien, fainte Genevieve, fainte Colombe,& plufieurs autres : mais il orna particuliérement les tombeaux de S. Martin de Tours, & de S. Denis de Paris. Le roi Dagobert en fit la dépense : & de plus en l'honeur de faint Martin, & à la priere de S. Eloi, il dona à l'église de Tours tous les revenus publics de cette ville, & accorda à l'évêque le droit d'y établir le Comte par les lettres.

c. 18.

C. 32.

Saint

Saint Eloi fit auffi plufieurs miracles. Etant à 23. S. Denis la nuit de la fête, il guérit par fes prieres un homme, qui avoit tous les membres retirés: mais il attribuoit ce miracle au faint martyr. Dans l'églife de S. Germain à Paris, il guérit un c. 26. boiteux, qui ne marchoit point depuis neuf ans : un autre à Gamaches; & fur le pont de Paris, c. 29. un aveugle, qui lui demanda au lieu d'aumône, de faire le figne de la croix fur les yeux.

Sup. n. 7. Joanas vita Col.c.so.

Le meilleur ami de S. Eloi, étoit S. Olien ou XXXIX. Audoën, autrement nomé Dadon, fils d'Autaire Monafteou Aldecaire, feigneur François, qui reçut chés res de Brie. lui S. Colomban, comme il a été dit. Il avoit un autre fils, nomé Adon ; & les mit tous deux dés leur jeuneffe à la cour du roi Clotaire: où And. vita. Dadon ayant fait amitié avec S. Eloi, conçut à Elig. c. 8. fon exemple un grand mépris pour le monde ; & prit la refolution avec fon frere, de fe doner à Dieu. Adon l'exécuta quelque temps aprés, & vita fanct fonda dans les forêts de la Brie, le monaftére de Agilito.2. Jouare, nomé alors Jotrum, qu'il enrichit de Act. Ben. fes biens, y établit une grande comunauté, fous P. 321. la régle de S. Colomban, & s'y retira lui-même. Ce qui fait croire qu'il fonda deux monaftéres; un d'hommes, & un de filles, qui étoit le principal. Ce dernier fubfifte encore, & eut pour pre- Ibid.p.486. miere abbeffe fainte Theodechilde, fœur de faint Agilbert, depuis évêque de Paris.

Saint Ouen fut en grand crédit à la cour du roi Dagobert, dont il gardoit le feeau, en quali

té de référendaire ou chancelier ; & il refte enco- Diplom. re des actes originaux foufcrits de fa main en cet- lib. v. tab. te qualité. Il obtint du roi une terre dans les fo- 16. Vita fandt rêts de Brie, entre le grand & le petit Morin, où il fit bâtir un monaftére, qu'il noma Refbac, du Âd. Ben. Agilito.2. nom d'un petit ruiffeau,& que l'on nome au- n. 14. 15. jourd'hui Rebais. Pour le gouverner, par le confeil de S. Faron évêque de Meaux, il fit venir

n. 16.

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N. 19.

Fredeg. c. 78.

XL. Sixiéme concile

S. Faron & S.

de Luxeu S. Agile ou Aîle, difciple de S. Co-
lomban ; qui étoit défiré pour évêque à Mers, à
Langres & à Besançon, & pour abbé à Luxeu:
en forte qu'il fallut employer l'autorité du roi
pour l'avoir à Rebais. Ce monaftére fut nomé
Jerufalem: l'Eglife confacrée par
Amand, en prefence de S. Eloi & de S. Oüen ; &
S. Agile établi abbé dans le concile tenu à Clichi
le premier de Mai 63 6. la quatorziéme année de
Dagobert. On dit que S. Olen avoit un troifié-
me frere nomé Radon, qui fonda le monaftére
nomé de fon nom Radolium, aujourd'hui Reüil
fur la Marne, dans le même canton de Brie, qui
n'eft plus qu'us prieuré confidérable de l'ordre
de Clugny. Saint Oüen vouloit embrasser la vie
monaftique, & fe retirer à Rebais: mais le roi &
les grands ne purent y confentir.

Saint Eloi & S. Óüen encore laïques avoient déja autant d'autorité que des évêques. Un héd'Orleans. rétique chaffé d'outre-mer, vint en Gaule; & Vita fandt. s'étant arrêté à Autun, comença d'y femer artiAud. 8. ficieusement fes erreurs. La nouvelle en étant vevita fanct. Lue à la cour, S. Eloi toûjours vigilant pour la Elig. 35 foi, concerta avec faint Ouen, & avec d'autres.

perfonages Catholiques ; & ne ceffa point d'exhorter les évêques & les feigneurs, jufques à ce que par ordre du roi, il s'affembla un concile à Orleans, où cet hérétique fut amené. Il fut interrogé par plufieurs hommes doctes: mais il répondoit avec tant d'art, que lorsqu'on pensoit le ferrer de plus prés, il s'échapoit comme un ferpent, & revenoit à la charge plus vigoureusement. Enfin Salvius évêque de Valence, comme Coint. an. l'on croit, découvrit fes artifices. L'hérétique 6;4... ainfi convaincu, fut condamné par tous les évêques,& chaffé de Gaule honteufement.

Vita 6.36.

1

Saint Eloi fit de même chaffer de Paris un apoftat, qui féduifoit le peuple; & banir dứ

royau

toyaume de France, aprés une longue prifon, un qui feignoit d'être évêque. Il pourfuivit avec grande autorité plufieurs autres impofteurs femblables; & tous ceux qui s'écartoient de la doctrine Catholique.

XLI.

mens des

ter. to. 6.

p. 162. C. Max difp. cum, Pyr.

On compte ce concile d'Orleans pour le fixiéme, & on croit que l'hérétique qui y fut con- Comencedamné, étoit un Monothelite: car c'eft le temps Monotheoù comença cette nouvelle fecte ; & en voici l'o- lites, rigine. Quelques évêques recevant le concile de Calcedoine, & reconoiffant deux natures en JESUS-CHRIST, foûtenoient toutefois , que Conc. Lal'on ne devoit lui attribuer qu'une feule opération, comme une fuite de l'unité de perfone. Theodore évêque de Pharan en Arabie, fut le premier auteur de cette opinion ; & elle fut re- to. 2. op.. çue par Sergius patriarche de CP. né en Syrie, p. 183. & de parens Jacobites. Il en écrivit à Theodore, Theoph. lui envoyant un écrit prétendu de Menas patriar- p.274. che de C P. au pape Vigile, qui contenoit la même opinion, qu'en JESUS-CHRIST il n'y a voit qu'une opération & une volonté : & Theodore ne manqua pas de répondre à Sergius, qu'il recevoit cette doctrine. Ce prétendu écrit de Menas fut depuis convaincu de faux ; & on a cru que Sergius même en étoit l'auteur.

Enfuite il écrivit à Paul le borgne, de la fecte des Severiens, lui envoyant l'écrit de Menas & l'aprobation de Theodore de Pharan : aparemment pour ramener Paul à la comunion de l'églife. Sergius écrivit auffi à George furnomé Arfan, Paulianifte, de lui envoyer des paffages tou chant l'unique opération qu'ils foutenoient ; ajoûtant dans fa lettre, que ces paffages lui ferviroient pour réunir l'église avec eux. Car les fectateurs de Paul de Samofate ne croyant J ES U SCHRIST qu'un pur homme, ne pouvoient lui attribuer qu'une opération. S. Jean l'aumônier N iiij alors

conc. VI.

at. 14. inf.

1. XL. n. 4.

Ep. Serg.

conc. VI. act. 12.p. 9&c. B.

alors patriarche d'Alexandrie, ôta de fa main cette lettre à Arfan ; & voulut le dépofer pour ce sujet : mais il en fut empêché par l'incurfion que les Perfes firent alors en Egypte.

Pendant cette guerre de Perfe, l'empereur Heraclius étant en Armenie, le chef des Severiens lui présenta un discours, pour foûtenir fon erreur; & l'empereur lui ferma la bouche, en lui opofant la doctrine de l'églife. Mais en cette difpute il parla d'une opération en JESUS-CHRIST dont peut-être il avoit oui dire quelque chofe a Sergius de C P. Il en écrivit même à Arcade archevêque de Chipre, défendant que l'on parlât de deux opérations en JESUS-CHRIST aprés P'union. Mais Arcade, fans avoir égard à cette lettre, conferva toûjours la doctrine Catholique. Epift.Serg. Quelque temps aprés, l'empereur fe trouvant Cypr. conc. dans le païs de Lazes, raconta cette difpute à Lat. fecr.2. Cyrus évêque de Phafide, & métropolitain du P. 123. E. païs ; & lui fit lire la lettre qu'il avoit écrite à Epift. Cyp. Arcade. Cyrus faifoit difficulté de ne reconoître a.3.con qu'une opération en JESUS-CHRIST, & ProVIP 949. duifoit la lettre de S. Leon à Flavien, qui enfeigne manifeftement deux opérations. Etant entrés Là-dessus en discours, l'empereur lui fit encore lire la réponse de Sergius patriarche de C P. qui aprouvoit la lettre à Arcade. Alors Cyrus n'ofa plus contredire; mais il écrivit à Sergius, pour lui demander comment on pouvoit foutenir, fuivant les écritures, qu'il n'y avoit plus en JESUSCHRIST aprés l'union, deux opérations, mais feulement une opération principale. La lettre de Cyrus à Sergius, eft de la quatorziéme indiction; c'eft-à-dire, de l'an 626. Sergius lui répondit : Conc.C.act. Les conciles œcuméniques n'ont rien défini fur 12. p. 915. cette question, & elle n'y a pas même été agitée. Mais nous connoiffons quelques-uns des peres, principalement S. Cyrille, qui ont dit en quel

C.

ques

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