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c. ult.

& fi quelqu'un de nous vient à mourir, nos peu- AN. 591 ples ne fouffriront plus qu'il fe faffe ordoner par l'archevêque d'Aquilée: mais ils s'adreffer ont aux archevêques des Gaules, qui font voifins. L'empereur Maurice fut touché de ces raifons, Ibid. n. 435 & écrivit à S. Gregoire de laiffer ces évêques en repos, jufqu'à ce que l'Italie füt plus tranquille. Saint Gregoire n'étoit pas moins zélé pour la converfion des hérétiques. Autarit roi des Lombards défendit que les enfans de cette nation fuffent baptifès dans l'églife catholique à la fête de páque 590. Il mourut le troifiéme de Septembre Paul, diac. fuivant : & fa veuve Theodelinde étoit fi agréa- hift.lib.11. ble aux Lombards, qu'ils promirent de reconoître pour roi celui qu'elle choifiroit pour époux. Ce fut Agilulfe duc de Turin, & il comença de regner au mois de Novembre. Peu de temps aprés, S. Gregoire écrivit à tous les évêques 1. epift. 17. d'Italie d'avertir les Lombards, dont les enfans avoient été baptifés par les Ariens, de les faire réconcilier à la foi catholique: pour éviter la colére de Dieu, qui fe déclaroit par une grande mortalité. Avertiffes, dit-il, tous ceux que vous pourrés, & les attirés à la foi par la perfuafion. La reine Theodelinde étoit Catholique ; & dans Paul.hift. la fuite elle convertit le roi fon époux & toute la lib.v. 16, nation des Lombards.

Saint Gregoire prit auffi foin de l'église d'Afrique, encore affligée par les reftes des Manichéens & des Donatiftes. Dés la premiére année de fon pontificat, il écrivit à Gennade patrice & exarque d'Afrique, dont il loue extrêmement la valeur & la piété, l'exhortant à réprimer fortement les hérétiques, qui ne manquert jamais, dit-il, de s'élever contre l'églife, dés qu'ils en trouvent l'occafion. Faites avertir les évêques catholiques de ne pas choifir leur primat par le rang qu'il tient, fans avoir égard au mé

Bij rite,

XIV.

Donatiftes en Afrique. 11. epift.25. 1. epift. 72.

rite. Et qu'il ne demeure pas dans des villages à l'ordinaire, mais dans la ville qu'ils choisiront : afin qu'il foit plus en état de réfifter aux Donatiftes. Que fi quelqu'un des évêques de Numidie veut venir vers le faint fiége, permettés-le, & empêchés qu'on ne s'y opole. C'eft que la coûtume de Numidie étoit de prendre pour primat le plus ancien évêque felon le rang d'ordination; & fouvent c'étoit l'évêque d'un village, & un homme peu capable. Les évêques de Numidie avoient demandé au pape Pelage de conferver leurs anciennes coûtumes établies dés le temps 1. epift. 75. de S. Pierre : ce que S. Gregoire leur accorda. Mais il leur défendit en même-temps d'élever à

la dignité de primat, les évêques qui avoient été

Donatiftes.

1. epift. 82. Argentius évêque de Lamige, étoit accufé d'avoir pour de l'argent confié des églises a des Donatiftes. Un autre évêque nomé Maximien, d'avoir permis pour de l'argent d'établir de nouveau un évêque Donatifte dans le lieu de fa résidence. S. Gregoire en écrivit en ces termes à Colomb évêque de Numidie: Je vous exhorte qu'à l'arrivée d'Hilaire nôtre cartulaire, vous affembliés un concile général, où l'affaire foit examinée : & fi ce fait eft prouvé, que Maximien foit dépofe abfolument. Nous aprenons auffi que l'héréfie des Donatiftes s'étend tous les jours, & que pour de l'argent ils obtiennent la liberté de rebaptifer grand nombre de Catholiques. Vous voyés la grandeur de ce mal, & combien nous nous rendons coupables, fi loin d'augmenter le troupeau, nous fouffrons que les loups le ravagent ouvertement. Dominiqué évê11, epift.39. que de Carthage, avoit écrit à S. Gregoire, le féliciter de fon ordination, & lui demandoit la confirmation de fes priviléges. S. Gregoire lui répondit: Tenés pour certain, que

pour

comme

tomme nous défendons nos droits, nous confervons auffi à chaque églife les fiens.

XV.

? Patrimoi

17. 18. 19.

20. 21.

Cang. gloff.

L'églife Romaine avoit de grands patrimoines où l'on envoyoit des recteurs ou intendans, qui ne de l'érecevoient cette charge devant le corps de S. glife RoPierre. Nous avons la formule de leur provifion maine. entre les lettres de S. Gregoire. Le pape écrivoit 1.epift. 70. en même-temps aux habitans du patrimoine, de VII. epift. lui obéir ; & au gouverneur & aux autres officiers publics, de le protéger. C'étoit quelquefois un défenfeur, fouvent un foudiacre. Îl y avoit de ces patrimoines en Afrique, comme dans les autres provinces ; & l'exarque Gennade en avoit pris foin, jufques à repeupler les lieux, qui manquoient d'habitans, pour les cultiver. S. Gregoire l'en remercia par une lettre, dont le 1. epift. 73. même Hilaire cartulaire fut le porteur ; & il le lui recomandoit en même-temps. Le cartulaire n'étoit originairement qu'un fecrétaire gardien des chartres mais alors il avoit jurifdiction dans les provinces où il étoit envoyé. S. Gre- 1. epift. 3. goire recomanda de même au fcholaftique Paul gouverneur de Sicile, le foudiacre Pierre, qu'il Y envoyoit, pour gouverner le patrimoine de l'églife Romaine; & il étoit tres-confidérable en cette ifle, comme il paroît par plufieurs lettres écrites au même Pierre, & au défenseur Romain. Pierre étoit en même-temps vicaire du 1.epift.. pape dans la Sicile, & devoit affifter au concile, que le pape recomande aux évêques de tenir tous les ans. Un abbé voifin de Palerme, fe plaignit que les habitans d'une terre de l'église Romaine, vouloient s'emparer d'une terre voi fine apartenante à fon monaftére. S. Gregoire écrivit au foudiacre d'aller fur les lieux, & d'abandoner la prétention de l'églife Romaine, fi le monaftére étoit en paifible poffeffion depuis qua

rante ans.

B iij

Pierre

1. epift.9.

Pierre ayant reconnu plufieurs abus, qui fe comettoient en l'adminiftration des patrimoines 1. epift. 42. de Sicile, en envoya un ample mémoire au pape, qui lui dona la réfolution exacte de toutes fes difficultés. Nous avons apris, dit-il, que l'on diminue aux païfans, fujets de l'églife, le prix du bled dans le temps d'abondance ; & nous voulors qu'on leur paye toûjours fuivant le prix courant ; fans déduire le bled qui périt par les naufrages: bien entendu que vous aurés foin de faire le tranfport à temps. Il eft injufte qu'ils fourniffent le bled à plus grande mefure, que celle qui entre dans les greniers de l'églife. Nous défendons auffi, que les fermiers payent au-delà du prix de leur bail; & nous retranchons toutes les exactions fordides, qui excéderont la fomme que vous leur aurés preferite, felon leurs forces. Et afin qu'aprés nôtre mort, on ne puiffe les charger de nouveau : nous voulons que vous leur donies une affurance par écrit qui porte la fomme que chacun d'eux doit payer. Et ce que le recteur du patrimoine prenoit fur ces menus droits; nous voulons que vous le preniés fur le prix du bail. Sur tout ayés foin qu'on n'ufe point de faux poids, en recevant les payemens des fermiers, comme le diacre Servuldei en a trouvé : mais faites-les rompre, & en mettés de

yeaux.

nou

Nous avons encore apris, que nos païfans font véxés dans le payement du premier terme de leurs rentes: car n'ayant pas encore vendu les fruits, ils font obligés d'emprunter à gros intéréts. C'eft pourquoi nous ordenons, que vous leur doniés du fonds de l'églife ce qu'ils auroient emprunté à des étrangers, & que vous le receviés d'eux peu à peu, felon qu'ils en auront: de peur que les denrées qui leur fuffiroient pour s'acquitter, ne fuffifent pas, fi en les pref

fant

1

fant on les oblige de les vendre à vil prix. Nous voyons encore, qu'on prend des droits exceffifs pour les mariages des païfans; nous voulons que ce droit n'excéde point un fou d'or, même pour les riches; qu'il foit moindre pour les pauvres, & qu'il tourne au profit du fermier, fans. entrer dans nos comptes. Ce droit étoit purement feigneurial, & une efpéce de tribut fur ces païfans, qui étoient demi-ferfs. En général il lui done cette régle: Nous ne voulons point que les coffres de l'églife foient fouillés par des gains fordides. Le refte de la lettre contient de femblables réglemens; & fait voir en quel prodigieux détail entroit le pape S. Gregoire, nonobftant fes autres occupations: la conduite de l'églife Romaine, l'infpection fur toutes celles d'Italie, & fur l'églife univerfelle. Mais il ne croyoit aucun travail indigne de lui, pour entretenir en valeur les patrimoines de l'églife, & fur tout pour y faire obferver une juftice tres-exacte.

On voit un détail femblable dans une autre X11. epift. lettre que S. Gregoire écrivit au même Pierre 30. deux ans aprés en 593. lorfqu'il étoit prêt de revenir à Rome. Aportés-lui, dit-il, entre autres chofes, les payemens de la neuviéme & de la dixiéme indiction, & tous les comptes. Ces deux indictions marquent les années 591. & 592. Il lui done pouvoir de laiffer à fa place, dans les diférens patrimoines, ceux qu'il jugera à propos. C'étoit des défenfeurs, que le recteur employoit pour le foulager. Il lui recomande de faire aux officiers des lieux, les gratifications ordinaires : mais que ce foit, dit-il, par les mains de ceux que vous laiffés à vôtre place: afin de leur concilier les bones graces des officiers. Et enfuite: Si vous trouvés des laïques craignant Dieu, qui doivent être tonfurés, pour fervir d'agens fous le recteur du patrimoine, je le trou

Bij

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