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te la province, établit fon fiége épifcopal en la AN. 6;3. ville de Dummoc, & au bout de dix-fept ans y

mourut en paix.

Saint Paulin d'Yore prêcha auffi dans la pro- c. 16. vince de Lindifi, au midi de la riviere d'Humbre fur la mer, & convertit le gouverneur de Lincolne, où il fit bâtir une églife. La paix étoit fi grande en Angleterre dans les états du roi Edouin, qu'elle paffa en proverbe : & l'on difoit qu'une femme avec fon enfant nouveau né auroit pû traverfer sûrement d'une mer à l'autre. Auprés des fontaines qui fe trouvoient fur les grands chemins, le roi avoit fait attacher

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des
coupes de cuivre que perfone n'ofoit ôter.
Mais ce bon roi ne regna que dix-fept ans, & c.20
n'en vêcut que quarante-fept: car le treiziéme
d'Octobre 633. il fut tué en combattant contre
Carduella roi des Bretons, qui s'étoit révolté &
joint à Penda prince Anglois de la nation des Mer-
ciens. Leur victoire fut la ruine de l'églife naif-
fante de Northumbre: car Penda étoit payen
comme tous les Merciens, & Carduella, quoi
que Chrétien de profeffion, étoit plus barbare
que les payens. Il faifoit mourir dans les tour-
mens, jufques aux femmes & aux enfans, vou-
lant exterminer de la Bretagne toute la nation des
Anglois, fans aucun refpect pour la religion
Chrétiene, qu'ils envoient embraffée. Car les
Bretons ne la comptoient pour rien, & n'avoient
pas plus de comerce avec eux qu'avec des
payens ce qui duroit encore du temps de Be-
de, c'est-à-dire, cent ans aprés. La tête du
roi Edouin fut aportée à Yorc, & mife depuis:
dans l'églife de S. Pierre, qu'il avoit comencée..

Dans cette défolation de l'églife & du royau-
me de Northumbre, S. Paulin fut réduit à s'en-
fuir avec la reine Edelburge, qu'il avoit autre-
fois amenée, & avec les enfans. Ils retournerent

par

AN. 633.

XLVI. Quatriéme concile de

Tolede. Tu. s. p.

1702.

Sup. n. 21.
Ildefons
illuft. c. 8.
Acta SS
B. to. 2. p.

par mer dans le Cant, & furent reçus avec ho-.
neur par l'archevêque Honorius & le roi Edul-
bald. Ils inviterent S. Paulin á se charger de
l'églife de Rof, qui fe trouvoit fans pafteur
aprés la mort de l'évêque Romain: il l'accepta
& la gouverna jufques à fa mort. Il avoit laiffé
à Yorc le diacre Jaques, qui inftruifit & baptifa
plufieurs perfones; puis quand la paix fut renduë
cette églife, il y enfeigna le chant à la Romai-
ne, dont il étoit fort inftruit ; & vécut jusques au
temps de Bede.

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En Espagne, le quatrième concile de Tolede s'affembla le neuviéme de Decembre, la troifiéme année du roi Sifenand', ere 671. c'est-àdire, en 633. Il s'y trouva foixante & deux évêques, aufquels préfidoit S. Ifidore de Seville: enfuite étoient fix autres métropolitains ; de Narbonne, de Merida, de Brague, de Tolede & de Tarragone. Car ce concile étoit national, & comprenoit toute l'Efpagre, & la partie de la Gaule. fujette aux Gots. L'archevêque de Tolede étoit alors S. Juft, auparavant abbé du monaftére d'Agali, où il avoit été élevé dés l'enfance, fous la conduite de S. Hellade fon prédéceffeur. Il étoit tres-bien fait de corps, d'un grand efprit, & fort éloquent. Mais il ne vêcut que trois ans dans l'épifcopat. Les autres évêques les plus illufIldef. c. 11. tres de ce concile font, Braulion évéque de Sarragoce, fucceffeur de fon frere Jean. Il tint ce fiége environ vingt ans, & laiffa quelques écrits. Nonnit de Gironne, qui avoit été moine, & fut 10. élû évêque, comme par infpiration. Il étoit d'une grande fimplicité, & gouvernoit fon église par fes exemples, plus que par fes paroles. Conantius de Palence, qui remplit ce fiége plus de trente ans. Il avoit beaucoup de gravité dans fon extérieur & dans fes difcours, & s'apliquoit à régler l'office & le chant eccléfiaftique. Outre

147.

6. 9.

les

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les foixante & deux évêques, il y eut à ce concile AN. 633« fept députés des évêques abfens.

Quand ils furent tous affemblés dans l'église de fainte Leocadie, le roi Sifenand y entra avec quelques feigneurs ; & s'étant profterné à terre devant les évêques, il leur demanda avec larmes & gémiflemens, de prier Dieu pour lui: puis il les exhorta à conferver les droits de l'église, & à corriger les abus. Ils firent foixante & quinze canons, dont le premier eft une profeffion de foi, où les myftéres de la Trinité & de l'Incarnation font expliqués diftinctement, contre les principales héréfies. Il y eft dit expreffément, que le Saint-Efprit procéde du Pere & du Fils. La négligence des évêques à tenir des conciles, eft blámée, comme la principale caufe du relâchement de la difcipline; & il eft ordoné de les Can. 3. tenir au moins une fois l'année. S'il s'agit de la foi ou d'une affaire comune, le concile fera général de toute l'Espagne & la Gaule: pour les affaires particuliéres, on tiendra les conciles en chaque province, au lieu défigné par le métropolitain, le quinziéme des calendes de Juin, c'eftà-dire, vers la mi-Mai, quand la terre eft couverte d'herbes.

XLVII.

La forme de tenir les conciles eft prescrite ici en détail: ce qui ne fe trouve point ailleurs, que Forme des je fçache; & il ne faut pas douter qu'elle ne vint conciles d'une tradition ancienne. A la premiere heure du c. 4a jour, avant le lever du foleil, on fera fortir tout le monde de l'églife, & on en fermera les portes. Tous les portiers fe tiendront à celle par où doivent entrer les évêques, qui entreront tous enfemble, & prendront féance fuivant leur rang d'ordination. Aprés les évêques, on apellera les prêtres, que quelque raifon obligera de faire entrer: puis les diacres, avec le même choix. Les évêques feront affis en rond, les prêtres affis der

AN. 633. riére eux,& les diacres debout devant les évêques. Puis entreront les laïques, que le concile en jugera dignes. On fera auffi entrer les notaires, pour lire & écrire ce qui fera néceffaire : & l'on gardera les portes. Aprés que les évêques auront été long-temps affis en filence, & apliqués à Dieu, l'archidiacre dira: Priés. Auffi-tôt ils fe profterneront tous à terre, prieront longtemps en filence avec larmes & gémiffemens ; & un des plus anciens évêques fe levera, pour faire tout haut une priere, les autres demeurant profternés. Aprés qu'il aura fini l'oraifon, & que tous auront répondu Amen, l'archidiacre dira: Levés-vous. Tous fe leveront, & les évêques & les prêtres s'afleoiront avec crainte de Dieu & modeftie.

XLVIII. Canons

Tous garderont le filence. Un diacre revêtu d'aube, aportera au milieu de l'assemblée, le livre des canons, & lira ceux qui parlent de la tenue des conciles. Puis l'évêque métropolitain prendra la parole, & exhorterà ceux qui auront quelque affaire, à la propofer. Si quelqu'un forme quelque plainte, on ne paffera point à une autre affaire, que la premiére ne foit expédiée. Si quelqu'un de dehors, prêtre, clerc ou laïque, veut s'adreffer au concile pour quelque affaire, il la déclarera l'archidiacre de la métropole qui la dénoncera au concile. Alors on permettra à la partie d'entrer, & de propofer fon affaire. Aucun évêque ne fortira de la féance avant l'heure de la finir; aucun ne quittera le concile, que tout ne foit terminé; afin de pouvoir souscrire aux décisions. Car on doit croire que Dieu eft préfent au concile, quand les affaires eccléfiaftiques fe terminent fans tumulte, avec aplication & tranquillité.

Le concile ordone, qu'il n'y aura plus de difur les ri- verfité pour les offices entre les églifes particu

tes.

liéres i

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féres; de peur qu'il ne femble aux hommes grof- AN. 633. fiers, que ce foit un schisme. Donc, ajoûtent les 2. peres, nous obferverons un même ordre de prier & de pfalmodier dans toute l'Espagne & la Ġaule, une même forme pour la célébration des meffes, & les offices du foir & du matin. Car les anciens canons ont ordoné que chaque province garde le même ufage dans les prieres & l'admi niftration des facremens. Saint Ifidore étoit l'ame Mabill, i. de ce concile ; & on voit par fes œuvres combien liturg.Gall. il étoit inftruit des offices eccléfiaftiques; auffi eft-il regardé comme le principal auteur de l'ancienne liturgie d'Espagne, nomée depuis Mofarabique. Toutefois il témoigne lui-même, que faint Leandre fon frere, y avoit beaucoup travaillé,

ne

c. n.

4.1.8.

fid. feript.

C. 41.

Conc. Tol.

Donc pour éviter en Espagne la diverfité de cérémonies, il eft ordoné premiérement, que . 5. trois mois avant l'épiphanie, les métropolitains s'inftruiront l'un l'autre du jour de la pâque, afin d'en avertir leurs comprovinciaux ; & que tous la célébreront en même-temps. En Espagne, on c. 6. donera le baptême par une feule immersion, fuivant la décifion de S. Gregoire; afin que l'on 1. epift. 41. femble pas aprouver la doctrine des Ariens, qui Sup liv. plongeoient trois fois : parce que la foi de la Tri- XXXV, n.18m nité eft affés marquée par les paroles. Les égli- c.7. fes ne demeureront point fermées le vendredi faint; mais on célébrera l'office, on inftruira le peuple de la paffion de Notre-Seigneur, & on Þ'exhortera à demander à haute voix pardon de fes péchés. On obfervera le jeûne ce jour-là, f. 8, non-feulement jufques à none, mais jusques à ce que l'on ait fini l'office & les prieres de l'indulgence. C'étoit aparemment ce que nous apellons Fabfoure. On obfervera par tout, même dans les églifes de Gaule, la bénédiction du cierge la veil le de pâque, pour honorer la fainte nuit de la réfurrection. On ne chantera point Allelura tout c. 11,

le

c. 94

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