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métropolitains de leurs patriarches ; & n'avoient AN. 645• envoyé ni lettres, ni députés. On voit ici les formalités néceffaires pour un concile légitime. Pyrrus dit: S'il n'y a point d'autre moyen, je fuis prêt à vous doner là-deffus toute fatisfaction. Car rien ne m'eft plus cher que mon falut. Je vous demande seulement une grace; premierement que j'aille adorer les faints apôtres, enfuite que je voye le vifage du tres-faint pape, & que jé lui préfente le libelle de ma retractation. S. Maxime & le patrice Gregoire lui accorderent cé qu'il défiroit. Ainfi la conférence fut heureusement terminée.

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Theod

Pyrrus tint parole, & paffa d'Afrique à Ro- Anaft. in me, cù il alla faire fes prieres aux églifes des Theoph. apôtres ; & présenta au pape Theodore, en pré-an.20.Hær, fence du clergé & du peuple, un libelle foufcrit p. 275. D. de fa main où il condamnoit tout ce que lui ou

:

pour

fon entre

P. 72. B.

XLI.

Conciles d'Afrique. › Conc. La

ses prédéceffeurs avoient écrit, ou fait contre la foi. Aprés quoi, le pape lui fit faire largeffe au peuple, & lui fit mettre un fiége prés de l'autel, l'honorant comme patriarche de Ĉ P. Car il n'a- Acta Mart. voit point été dépole légitimement. Il lui fournit P.to.6.conc aufli tout ce qui étoit néceffaire tien, aux dépens de l'églife Romaine. La retractation de Pyrrus dona occasion à plufieurs conciles, qui furent tenus en Afrique l'an 646. indiction quatrième. Les trois primats, Colomb de Numidie, Etienne de Byzacene & Reparat de Mauritanie, écrivirent en comun une settre synodale au pape Theodore, au nom de tous les évéques de leur province: où, aprés avoir reconnu l'autorité du faint fiége, i's se plaignent de la nouveauté qui a paru à C P. c'est-àdire, la publication de l'ecthefe. Nous pensions, ajoûtent-ils, que vous l'aviés abolie : mais nous avons connu qu'on la foûtenoit opiniâtrément, en lifant ce libêlle que nôtre frere Pyrrus vous a Rij pré

ter. fecr. 2. p. 118,

AN.646.

Theoph. p. 285.

To.6.conc. p. 1.3.

To.6.p.17.

préfenté. C'eft pourquoi nous avons écrit à Paul, qui occupe maintenant le fiége de C P. le priant inftament de rejetter cette nouveauté. Et parce que quelques malicieux ont voulu rendre fufpecte CP. nôtre province d'Afrique, nous vous envoyons nôtre lettre à Paul, & nous vous prions de l'envoyer par vos legats; afin que nous puiffions voir s'il reviendra à la foi orthodoxe. Que s'il ufe de diffimulation, vous prendrés les moyens de le retrancher du corps de l'églife. Au refte nous fommes obligés de vous représenter, qu'aprés avoir affemblé nos conciles en chaque province, nous voulions vous envoyer une pleine députation d'évêques : mais il eft arrivé des accidens qui nous en ont empêchés ; & nous avons été contraints de vous envoyer cette lettre géné rale, vous priant d'excufer ce que nous faifons par néceffité. Ces accidens, dont parlent les évêques d'Afrique, font aparemment les mouvemens caufés par le patrice Gregoire, gouverneur de la province, qui fe révolta cette même année 646. cinquième de l'empereur Conftant.

Nous n'avons point la lettre de ces conciles à Paul de C P. mais nous avons celle du concile de Byzacene à l'empereur, par laquelle il eft prié d'ôter le fcandale de la nouvelle erreur, & de contraindre Paul de CP. à fe conformer à la foi de toute l'églife. Cette lettre eft foufcrite par le primat Etienne, & quarante-deux autres évêques.

Les évêques de la province proconfulaire, où étoit Carthage, écrivirent auffi à Paul de Ć P. une lettre, où aprés avoir condamné l'ecthele, ils font une profeflion de foi abregée fur la Trinité & l'Incarnation, qu'ils concluent ainfi : Nous réconoiffors en JESUS-CHRIST la nature humaine, la volonté & l'opération tres-pleine ; c'està-dire, qu'il y a en lui deux natures & deux vo

lontés

A.

To. 7.

lontés naturelles, comme l'églife Catholique AN. 646. l'enfeigne, & l'a toûjours enfeigné. Ils ajoûtent plufieurs paffages des peres, pour prouver cette doctrine; c'est-à-dire, de faint Ambroife & de faint Auguftin. Cette lettre eft foufcrite par foixante & huit évêques, entre lefquels on ne voit point l'évêque de Carthage : ce qui fait croire que le fiége étoit vacant, par la mort ou la dé pofition de Fortunius, qui avoit embraffe le parti des Monothelites. Du moins il eft certain qu'il Conc.6.act. alla à CP. du temps de Paul, & qu'il célébra la 14 P. 984. meffe dans la grande églife, comme étant dans fa comunion. Il eft certain encore, que Victor fut ordoné archevêque de Carthage, le dix-feptiéme des calendes d'Août, indiction quatrième ; c'est-à-dire, cette même année 646. le feiziéme de Juillet. Il en dona auffi-tôt avis au pape To.6.p.152. Theodore, par fa lettre fynodique, dont il chargea l'évêque Mellofus de Gifipe, le diacre Redemptus, & le notaire Crefciturus; priant le pape de les renvoyer avant l'hiver. Par cette lettre, il fe déclare comme les autres, contre les Monothelites; & prie le pape de remédier à ces maux, proteftant d'être toujours uni à lui. Puis il ajoûte: Nous aurions pû écrire la même chofe a nôtre frere Paul de C P. fi nous ne fçavions que des gens mal-intentionés ont calomnié nôtre province d'Afrique. Il veut parler fans doute de la révolte du patrice Gregoire. Il ajoûte: Nous vous prions d'envoyer à Paul, par vos légats, ce que les évêques de nôtre province lui ont écrit. Par où l'on voit que cette lettre de Victor fuivit de prés la précédente.

XLII.'

Muful

mans en

Les Mufulmans profitant de la division où étoit l'Afrique, par la révolte du patrice Gregoire, , y entrerent l'année fuivante 647. vingtfeptiéme de l'hegire. Leur calife étoit alors Oth- Afrique, man : car Omar avoit été tué à la fin de l'an 23. Abu'far.

AN. 646.

Elmac. lib. 1.6. 3. p.25. 6. 4. p. 31.

XLIII.

Septiéme concile de

Tolede.

Tom. 5.P. 1836.

de l'hegire, 644. de JESUS-CHRIST. Il fut tué par un Perfan pendant la priere publique, aprés avoir regné dix ans & deux mois. On choifit pour fon fucceffeur Othman, fils d'Affan, de la même famille de Mahomet, âgé de foixante & dix ans, grand jeûneur, & qui méditoit beaucoup l'alcoran; mais avare, & trop attaché à fes parens.

Il ôta le gouvernement d'Egypte à Amrou, & le dona à Abdalla, fils de Saad, fon ftere uterin, qui lui demanda la permiffion d'entrer en Afrique, & l'obtint, avec un fecours confidérable de troupes, qu'Othman lui envoya de Medine. Abdalla s'avança au-delà de Tripoli, dans l'Afrique proconfulaire ; & aprés avoir exhorté le patrice Gregoire à fe faire Musulman, ou à payer tribut, il fe dona plufieurs combats, & enfin Gregoire fut défait & tué ; & les Mufulmans impoferent un grand tribut à l'Afrique, & en raporterent un riche butin. Othman en ayant refu la nouvelle à Medine, mena à la mosquée celui qui la lui avoit aportée, le fit monter sur la tribune; & aprés la priere, il rendit compte au peuple de cette heureuse expédition, qui n'avo duré que quinze mois. Cependant Moavia, fils d'Aboufofian, qui comandoit toûjours en Syrie, y prit plufieurs villes fur les Romains; & attaqua l'ifle de Chipre en 648.

En Espagne, on tint un concile national, la cinquième année du roi Chirdafuind, ére 684. c'est-à-dire, l'an 646. C'eft le feptiéme concile de Tolede, où affifterent vingt-huir évêques, & onze députés pour les abfens. Il y avoit quatre métropolitains, Oronce de Merida, Antoine de Seville, Eugene de Tolede, & Protais de Tarragone. On y fit fix canons ; dont le premier, auffibien que la préface, eft contre les clercs qui prennent parti dans les révoltes: car la puiffance

de

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de ces rois Goths étoit mal affermie. Ces rebéles, AN. 646.
depuis les évêques, jusques aux moindres clercs
font déclarés excomuniés pour toute leur vie
& on permet feulement de leur doner la comu-
niou à la mort, s'ils ont perfeveré dans la péni-
tence. On prie même le roi de ne pas empêcher
l'exécution de ce décret.

Si le célébrant tombe malade en confacrant les Can. z."
faints myftéres, un autre évêque ou un prêtre,
pourra continuer, & fupléer à fon défaut ; à la
charge toutefois, que perfone ne célébrera la
meffe qu'à jeûn, & ne la quittera jamais aprés
l'avoir comencée. Ces accidens étoient alors
plus frequens, particuliérement les jours de jeû-
ne, à caufe de la longueur de la liturgie, & du
grand âge de plufieurs évêques : & de-là eft ve-
nu l'ufage des prêtres affiftans. L'évêque, qui c. 3.
étant averti, aura tardé à venir faire les fune-
railles de fon conferre, fera privé de la comu-
nion pour un an : & les clercs qui auront négligé
de l'avertir, feront enfermés un an dans des mo-
nafteres, pour faire pénitence. Sur la plainte des 40
prêtres de Galice, contre les exactions de leurs
évêques, il leur eft défendu de prendre plus de
deux fous d'or de chaque églife, & rien des mo-
nafteres. Il est auffi défendu aux évêques de vi-
fiter à plus grand train, que de cinquante che-
vaux; & de féjourner plus d'un jour en chaque
églife. Au lieu de cinquante chevaux, d'autres
exemplaires portent cinq : ce qui paroît plus con-
forme à la modeftie des évêques. On ne fouffrira . .
point d'hermites vagabonds, ni de reclus igno-
rans: mais on les enfermera dans les monafteres
voifins ; & à l'avenir on ne permettra de vivre en
folitude, qu'à ceux qui auront paflé du temps
dans des monafteres, pour s'inftruire. Pour le c. 6,
refpect du roi, & la confolation du métropoli-
tain, les évêques voifins de Tolede, viendront y
R iiij paffer

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