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AN. 646. pafler un mois chaque année, quand il les en priera. Tels font les reglemens du feptième concile de Tolede.

XLIV. Lettre de Paul de

CP. au pa

pe.

Cone, La

ter fecr. 4. p. 222. E.

Paul patriarche de C P. fe fentoit preffé, tant par les lettres des évêques d'Afrique, que par les inftances de Sericus & de Martin, légats da pape Theodore. Is eurent plufieurs conférences, où ils ne ceffoient de l'exhorter à expliquer en quel fens il entendoit, qu'il n'y a en JESUS CHRIST qu'une volonté. Enfin il écrivit au pape une lettre dogmatique, où d'abord il fe vante de garder toûjours la charité, & de fouffrir patiemment les injures & les calomnies : car il traite ainfi les reproches des Catholiques ; & c'eft le prétexte dont il fe fert pour excufer fon filence. Mais enfin il s'explique, & au nom de toutes les églifes de fa dépendance, il déclare fa p. 216. C. foi fur l'incarnation ; & ajoûte à la fin: C'est -pourquoi nous croyons qu'en JESUS-CHRIST il n'y a qu'une volonté ; de peur d'attribuer à fa perfone unique une contrariété, ou difference de volontés; ou enfeigner qu'il fe combat luimême, & introduire deux perfones. Non que nous voulions effacer, ou confondre fes deux natures > ou en établir une au préjudice de l'autre : mais nous difons feulement, que fa chair animée d'une ame raifonable, & enrichie des dons divins par l'étroite union, avoit une volonté divine & inféparable de celle du Verbe, qui la conduifoit & la mouvoit abfolument : en forte que la chair ne faisoit jamais aucun mouvement naturel, fèparément, & par fa propre impulfion, contre l'ordre du Verbe; mais quand, autant & en la maniere que le Verbe l'ordonoit. Car nous ne voulons pas proferer cet horrible blafphême, Matthxys. que l'humanité de JESUS-CHRIST fût violentée par la néceffité de la nature, & qu'elle méritât la même reprimende que S. Pierre, en

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XXVI. 39.

rejettant la paffion comme lui. Voici comme AN. 646. nous entendons cette parole de l'évangile : Je fuis Joan.x1.38, defcendu du ciel, non pour faire ma volonté mais celle de celui qui m'a envoyé ; & le refus de la paffion. Nous n'admettons point en JESUSCHRIST, qui eft un, des volontés différentes Matth. & opofées ; mais nous prenons ces mots négativement, & nous croyons que JESUS-CHRIST dit feulement ce qu'il n'eft pas; comme en ce paffage: Je n'ai comis ni péché ni iniquité. Paul Pfalm. allegue pour garands de cette explication, faint LVIII. 5. Gregoire de Nazianze, S. Athanafe & S. Cyrille. Il foûtient que tous les peres enfeignent une volonté, & ajoûte: Du même fentiment étoient les évêques, d'heureuse mémoire, Sergius & Honorius, l'un de la nouvelle, & l'autre de l'ancienne Rome.

,

Le patriarche Paul ne contenta par cette lettre". XLV. ni le pape, ni les évêques d'Occident; particu- Type de lierement les Africains qu'il étoit important Conftant. l'empereur d'apaiser, même pour l'intérêt de l'état. L'ec- Conc. Lathefe affichée publiquement, faifoit toûjours ter. fecr. 4. crier les Catholiques. Il réfolut donc de l'oter, P. 222. A. & perfuada à l'empereur de publier un édit, pour imposer filence aux deux partis. On le noma type, c'est-à-dire, forme où formulaire, & il fut publié pendant la fixiéme indiction, l'an 648. L'empereur Conftant y met d'abord l'état de la Ada S. queftion, & raporte fomairement les raisons des Max p.356 deux partis; puis il ajoûte: C'eft pourquoi nous défendons à tous nos fujets Catholiques de dif- P.231. D. puter à l'avenir en quelque maniere que ce foit, touchant une volonté ou une opération, deux opérations ou deux volontés: fans préjudice de ce qui a été une fois décidé par les peres aprouvés touchant l'incarnation du Verbe. Nous voulons que l'on s'en tienne aux faintes écritures, aux cinq conciles ecumeniques, & aux fimples R v

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paf

To.16.conc

AN. 648. paffages des peres, dont la doctrine eft la regle de l'églife, fans y ajoûter, en ôter, ni les expliquer felon des fentimens particuliers. Mais que l'on demeure en l'état où l'on étoit avant ces difputes, comme fi elles ne s'étoient point émuës. Et pour procurer l'union parfaite des églifes,& ne laiffer aucun prétexte à ceux qui veulent dif puter fans fin nous avons ordoné d'ôter les papiers affichés au veftibule de la grande église de cette ville imperiale, touchant cette question. Ceux qui oferont contrevenir à cette ordonance, feront premierement foûmis au jugement terrible de Dieu, enfuite à nôtre indignation: en forte que s'ils font évêques ou clercs, ils feront dépofés : les moines excomuniés & chaffés de leurs demeures les gens conftitués en dignité ou en charge, en feront privés : les particuliers notables dépouillés de leurs biens; les autres punis corporellement & banis. Tel eft le type de Conftant.

ALVI. Condam

nation de

Paul & de
Pyrrus.
Anaft, in
Theod.

Conc. La

:

Le pape Theodore voyant que ni fes lettres, ni les avertiffemens de fes légats n'avoient pû ramener le patriarche Paul à la foi de l'églife Catholique prononça enfin contre lui la fentence de dépofition. On croit que ce fut dans un concille, & dans le même où il condamna Pyrrus. Car celui-ci s'étant retiré de Rome aprés la reter. Jer. 2. tractation, vint à Ravenne, où il profeffa de noup. 116. E. Theoph. veau le Monothelifine. Aparemment qu'il fut an.20.Her. gagné par l'éxarque, fous l'efperance de rentrer p. 275. D. dans le fiege de CP. & cette rechûte fi prompte fait douter que fa retractation eût été fincere. Le pape Theodore l'ayant apris, aflembla dans l'églife de S. Pierre les évêques & le clergé, & prononça contre Pyrrus la dépofition avec anathême. Il fe fit même aporter le calice, & ayant pris du fang précieux de JESUS-CHRIST, il en foufcrivit la fentence. Pyrrus retourna en

Orient.

Conc. La

Orient. Mais le patriarche Paul ayant apris la AN. 549. propre dépofition, renverfa l'autel que le pape avoit à C P. dans l'oratoire du palais de Placiter. Secr. 1. die: défendant aux légats qui y demeuroient, d'y P. 91. B. célébrer le faint facrifice. Même il les perfécuta avec plufieurs évêques, & d'autres Catholiques. Les uns furent mis en prifon, d'autres banis, d'autres déchirés de coups.

Le pape Theodore mourut peu de temps aprés, & fut enterré à S. Pierre le quatorziéme de Mai 649. ayant tenu le fiege fix ans, & prés de fix mois. Il étoit tres-doux, tres-charitable, & li beral envers les pauvres. Il fit transferer les corps des faints martyrs Primus & Felicien, du cimetiere où ils étoient, en l'églife de S. Etienne, & y dona de grands prefens, auffi-bien qu'à l'église de S. Valentin, qu'il fit bâtir entierement. Il fit auffi un oratoire de S. Silveftre dans le palais de Larran, & un oratoire du faint martyr Euplus, ou plûtôt Euplius, hors la porte de S. Paul ; & orna l'un & l'autre de grands dons. En une ordination, au mois de Decembre, il fit vingt-un prêtres, & quatre diacres ; & d'ailleurs fix évêques. Le faint fiege vaqua environ fix femaines; puis on élut au mois de Juillet Martin qui avoit été legat à C P. Il étoit de Tudertum ou Todi, en Tofcane, & gouverna l'églife Romaine plus de fix ans.

quarante

Incontinent aprés fon ordination, fon zele XLVII. pour la foi étant encore excité par S. Maxime, Concile de qui étoit à Rome, il affembla un concile dans Latran, l'églife du Sauveur, nomée Conftantienienne, premiere › feffion. au palais de Latran: où le trouverent cent cinq Theoph. évêques, le pape compris. Ils étoient de la partie p. 276. A. d'Italie qui obéiffoit à l'empereur ; c'eft-à-dire, To. 6. conf. des dépendances de Rome & de Ravenne, de Si- P. 75. cile, de Sardaigne; & quelques-uns d'Afrique : &) entre tant d'évêques, il n'y a pas un nom bar R vj bare

AN 649.

bare, comme dans le refte de l'Occident. Ce s.Oubre, concile dura plufieurs jours, & il y eut cinq fef fions, dont chacune eft nomée secretarius, dans le ftile du temps, foit à caufe du lieu, ou de ce qu'il n'y affiftoit que les perfones neceffaires.

Sup. liv.
XXXVII. 7.

41.

,

La premiere feffion fe tint le troifiéme des nones d'Octobre, la neuvième année de l'empereur Conftant indiction huitiéme ; c'est-à-dire, le cinquième jour d'Octobre 649. Theophylacte, le premier des notaires de l'églife Romaine, ouvrit l'action ; & pria le pape d'expliquer le fujet p. 83. D. du concile. Le pape Martin dit en fubftance: Vous fçavés les erreurs qui ont été introduites par Cyrus évêque d'Alexandrie, Sergius de CP. & fes fucceffeurs Pyrrus & Paul. Il y a dix-huit ans que Cyrus fit pubiier fur l'ambon, neuf articles, où il décidoit qu'en JEsu s-CHRIST il n'y a qu'une operation de la divinité & de l'humanité, conformément à l'héréfie des Acephales: avec anathême à quiconque ne croiroit pas ainfi. Sergius, par une lettre écrite à Cyrus, aprouva cette doctrine d'une feule opération ; & de plus, quelques années aprés l'entreprise de Cyrus, c'eft-à-dire, pendant la derniere indiction douzième, il compofa une expofition hérétique, Sup.. 21. fous le nom d'Heraclius, qui regnoit alors: où il foûtient, fuivant l'impie Apollinaire, qu'il n'y a en Jesus-CHRIST qu'une feule volonté, comme étant une conféquence d'une feule opération. Sergius a publié fon ecthese, en la faifant afficher aux portes de fon églife; & l'a fait aprouver par écrit à quelques évêques, qu'il a Concep9o. furpris. Pyrrus fon fucceffeur en a encore féduit plufieurs, par terreur ou par careffes, & les a fait foufcrire à cette impiété. De quoi étant confus, il s'eft preffé de venir ici; & pour réparer fa faute, il a préfenté à nôtre faint fiege un liSup.. 40. belle foufcrit de fa main, où il a condamné ce

B.

que

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