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AN. 649. prévoyoit bien quelle feroit la colere de l'empereur, pour la condamnation de fon type.

Epift. 3. p. 5. p.7. D.

Il ne laiffa pas de lui écrire ce que le concile avoit fait; même la condamnation de l'ecthese & du type, par laquelle il prétend que l'on a justifié l'empereur. Car, dit la lettre, nos adverfaires ont ofé écrire aux évêques d'Afrique, que vous avés publié ce type de vôtre propre mouvement, pour ordoner de fe relâcher un peu de la rigueur exceffive, fans préjudice de la vérité. En quoi ils n'ont pas écouté les peres, qui difent qu'à l'égard des vérités divines, le moindre p.8. B. changement eft important. Nous vous envoyons les actes de nôtre concile, avec leur traduction en Grec vous priant de les lire attentivement, & par vos pieufes loix condamner les hérétiques, & maintenir la doctrine des peres & des conciles, pour la profpérité de vôtre regne. Le pape & tous les évêques du concile avoient foufcrit cette lettre.

Epift. 5. p.20.

Le pape S. Martin écrivit auffi plufieurs lettres pour l'Orient : une adreffée aux églifes dépendantes des fieges de Jerufalem & d'Antioche, par laquelle il les exhorte à demeurer dans la foi de l'églife Romaine, & à éviter les hérétiques; particulierement Macedonius ufurpateur du fiege d'Antioche, & Pierre d'Alexandrie. Ii leur déclare enfuite qu'il a établi fon vicaire Jean évêque de Philadelphie, dont il explique les pouvoirs dans une lettre, qu'il lui adreffe en particulier.

Il témoigne premierement, qu'il a apris fon merite & fon zele pour la foi, par le raport d'Etienne évêque de Dore, & des moines du monaftere de S. Theodofe. C'eft pourquoi il l'établit fon vicaire par tout l'Orient; c'est-à-dire, dans toutes les églifes dépendantes de Jerufalem & d'Antioche. Et cela, ajoûte-t-il, en vertu du pouvoir que nous avons reçû de S. Pierre, & à caufe

caufe du malheur du temps & de l'opreffion des AN. 649. gentils de peur que l'ordre facerdotal ne périffe en ces quartiers, & que nôtre fainte religion n'y foit ignorée. C'est pourquoi rempliffes inceffa 1.21. ment les églifes catholiques d'évêques, de prêtres & de diacres. Car j'aurai le cœur preffé d'une douleur continuelle, jufques à ce que je voye cette œuvre achevée par vos foins. Exhortés P. 22. B. ceux qui font déja déposés à le convertir; faitesleur doner leur profeffion de foi par écrit: aprés quoi, vous les rétablirés chacun dans leur ordre, pourvû qu'il n'y ait rien d'ailleurs qui empêche leur confirmation. En quoi nous ne prétendons point doner atteinte aux canons. Car ils ufent d'indulgence dans les temps de perfécution & de neceffité, où on ne s'en difpenfe pas par mépris. Quant au faux évêque d'Antioche Macedonius, méprifés courageufement fes lettres menaçantes, & fes proteftations: car l'églife catholique ne le reconoît point pour évêque ; non-feulement parce qu'il en ufurpe le titre, contre les canons, dans un païs étranger, fans confentement du peuple, & fans décret; mais encore parce qu'il eft uni aux hérétiques, qui l'ont élû pour récompenfe de fon crime. Il en eft de mê- p. 23. me de Pierre, qu'ils prétendent avoir fait évêque d'Alexandrie, pour fortifier leur parti par le plus grand nombre.

Nous vous envoyons les actes de nôtre concile, avec nos lettres circulaires, par l'abbé Theodore prêtre, & nôtre apocrifiaire, & les moines de S. Theodofe, Jean, Etienne & Leonce, qui ont affifté au concile. Faites-en obferver les décrets à tous les fidéles de vos quartiers. Nous avons exhorté Theodore évêque d'Esbunte & Antoine de Bacate, à vous aider en tout, pour l'exécution de vôtre comiffion ; & avec eux George prêtre & Archimandrite, Pierre d'An

S iij draé

AN. 649.

drae, & tous ceux du païs, qui ont un véritable zele pour la foi.

Theodore d'Efbunte & Antoine de Bacate, étoient deux évêques de Palestine, dont le premier s'étoit déclaré hautement contre les hérétiques, en publiant fa confeffion de foi par écrit. Le fecond ayant quitté leur parti, avoit envoyé Epift.6.7. au pape fa rétractation. C'eft pourquoi il leur écrivit à l'un & à l'autre, les exhortant à perféEpift. 8. verer & à s'unir avec Jean de Philadelphie. Il écrivit de même à George abbé de S. Theodofe, & à Pierre, qui portoit le titre d'Illuftre, & qui fans doute avoit l'autorité temporelle dans le païs.

Epift. 10.

Epift. 9. p. 35. E.

,

Ceux qui avoient empêché Etienne évêque de Sup.n.34. Dore, d'établir des évêques, fuivant la comiffion du pape Theodore avoient envoyé des plaintes contre lui, qui fe trouverent fans fondement. C'est ce que le pape écrit à Pantaleon, qui lui en avoit envoyé une relation. Et il ajoûte: Ils font caufe qu'il n'y a plus en ces quartierslà d'évêques ni de prêtres, qui offrent continuellement des facrifices pour le peuple : quoiqu'ils fuffent plus neceffaires, maintenant que le temps des fcandales eft proche : comme un vaiffeau agité de la tempête, a befoin de plus de pilotes & de mariniers.

LV. Etat des

églifes

d'Orient.

Ces lettres font voir le pitoyable état des égli fes d'Egypte & d'Orient, depuis les conquetes des Mufulmans. Plufieurs étoient fans pafteurs & fans miniftres ; & ceux qui y reftoient, étoient la plupart hérétiques. Car outre les Monothelites, qui ne faifoient que comencer tous les anciens hérétiques reprirent le deffus, à mefure que la domination des Grecs s'affoiblit. Les Neftoriens fe releverent en Syrie; les Jacobites ou Eutyquiens, en Egypte. Il importoit peu aux Mufulmans, de quelle fecte étoient les Chrétiens

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leurs

C

:

leurs fujets mais ceux qui étoient en comunion Ax. 649.
avec les fiéges de C P. & de Rome, leur étoient
les plus fufpects, comme les plus affectionés à
l'empereur leur ennemi perpétuel. Auffi depuis
ce temps nous avons peine à trouver la fuite des
patriarches catholiques d'Alexandrie, d'Antio-
che & de Jerufalem. Les catalogues de S. Nice-
phore de C P. finiffent pour Alexandrie à Pierre,
qu'il compte le cinquantiéme, & qui fut le pré-
déceffeur de Cyrus: pour Antioche, Anastase
qu'il compte pour le foixante & uniéme, & qui
fut tué par les Juifs l'an 610. Pour Jerufalem, Sup. liv.
S. Nicephore compte S. Sophrone le foixante & xxXVII.7.2.
deuxième & le dernier.

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Mais nous avons dans plufieurs auteurs, la Elmac. fuite des patriarches Jacobites d'Alexandrie de- Chr. Orient. puis Benjamin, qui en portoit le titre, lors de Vanfleb. relat.d'Eg. la conquête des Mufulmans; & Eutychius mar- Sup. n. 23 que la fuite des patriarches Melquites de ces trois fiéges, avec les années, par raport au regne des califes jufques à fon temps, c'eft-à-dire, vers le milieu du dixiéme fiécle. Dans le fiége d'Ale- To..p.324 xandrie il done pour fucceffeur à Cyrus Pierre Monothelite comme lui la quatrième année d'Othman qui revient à l'an de JESUSCHRIST 648. A Antioche, aprés Anaftafe › p. 125. il met une vacance de vingt-deux ans : puis Macedonius ordoné patriarche d'Antioche à C P. la p. 171. cinquième année du calife Omar : qui revient à l'an 639. Macedonius ne vint point à Antioche: non plus que George, qui lui fuccéda, la troi- p. 323. 32%. fiéme année d'Othman 647. & Macaire, qui fuccéda à George l'an 654. dixième d'Othman. Ces trois furent Monothelites, & demeurerent à CP. A Jerufalem, aprés S. Sophrone, Eutychius met une vacance de vingt-neuf ans: puis Jean élû p. 359. patriarche, la feptiéme année de Moavia, qui Teroit l'an 668.

Siiij Ед

AN. 6 49.

LV I.

LVI.

Paul de

Theffalo

.

nique.

Epift. 12.

En même temps que le pape S. Martin écrivit en Orient : il écrivit auffi à l'évêque de Carthage, & à tous les évêques & les peuples de fa dépendance, témoignant comme il avoit aprouvé la confeffion de foi, contenue dans leurs lettres fynodales: & leur envoyant les actes du concile avec la lettre circulaire.

Paul évêque de Theffalonique, étant ordoné

,

fa

Lettres à de nouveau, envoya au pape S. Martin, felon la coûtume, fes lettres fynodales, contenant profeffion de foi, dont le fut pape ne pas content, parce qu'elle favorifoit les Monothelites. Mais les députés de Paul l'affûrerent, que l'erreur qui paroiffoit dans fes lettres 'y étoit gliffée par inadvertance, & que Paul le corrigeroit fi-tôt qu'on l'en avertiroit charitablement. Le pape Martin fe laiffa fléchir, & n'ufa pas même de fon droit : fuivant lequel il pouvoit obliger Paul, comme particulierement foûmis au faint fiége, à venir à Rome fe juftifier canoniquement. Il fe contenta donc de lui faire voir par les légats du faint fiége, qui étoient fur les lieux, en quoi il avoit failli, lui donant par écrit la profeffion de foi, qu'il devoit fuivre. Mais Paul trompa les légats, & leur dona une profeffion de foi, où en parlant de la volonté & de l'opération de JESUS-CHRIST, il avoit omis le mot de naturelle & l'anathême. Les légats féduits par fes artifices & fes flateries, fe contenterent de cet écrit. Mais le pape l'ayant reçu, leur ordona de faire pénitence dans le fac & la cendre, & prononça anathême contre Paul de Theffalonique.

Epift. 12. P. 50. B.

Il le lui déclara par une lettre du mois de Novembre 649. dans laquelle aprés lui avoir reproché tous les mauvais artifices, il dit: Sachés que vous êtes déposé de toute dignité facerdotale & de tout miniftere dans l'églife catholique, juf

ques

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