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ques à ce que vous confirmiés par écrit, fans au- AN. 649, cune omission, tout ce que nous avons ici décidé en concile, & que vous anathématifiés tout ce que nous anathématifons: particulierement les nouveaux hérétiques, avec leur ecthese & leur type. Vous devés encore réparer la faute que vous 3: avés faite contre les canons, en ne vous reco

noiffant pas dans vos lettres, › pour fujet & vicaire
du S. fiége. Le pape écrivit en même temps à l'é- Epift. 1
glife de Theffalonique, de n'avoir plus de co-
mmunion avec Paul; & de faire célébrer l'office
les prêtres & les diacres catholiques, jusques
ce qu'il fût rentré en fon devoir, ou qu'on eût
élû un autre évêque à fa place.

par

Saint Amand évêque de Mastric, avoit écrit au pape faint Martin, pour le confulter fur les clercs criminels, & fur l'héréfie des Monothelites. Le pape fe fervit de cette occafion, pour envoyer en Gaule les actes de fon concile; & en chargea le député de S. Amand, avec une let

tre,

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LVII.

Lettre du pape à S.

Amand

où il le félicite de fes travaux, & le plaint To. 6. cone du déréglement de fon clergé. Car nous avons P.38、 apris, dit-il, que les prêtres, les diacres & les autres clercs tombent dans des péchés honteux & que vous en êtes tellement affligé, que vous voulés quitter les fonctions paftorales, & vivre dans la retraite & le filence. Il l'exhorte à demeurer en place, mais à n'avoir point de compaffion pour ces pécheurs, au préjudice des canons. Car, dit-il, celui qui eft une fois tombé de la forte, aprés fon ordination, doit être dépofé fans efpérance de promotion, & passer le refte de fa vie en pénitence: puifque nous cherchons pour les ordres, des perfones dont la vie ait toûjours été pure. Le pape lui explique enfuite ce que les Monothelites avoient fait depuis environ quinze ans, & ce qu'il venoit de faire contre eux dans fon concile. Nous vous en

AN. 649. envoyons, dit-il, les actes avec nôtre lettre cir culaire , que vous aurés foin de faire conoître à tout le monde ; & tous les évêques de vos quartiers étant affemblés en concile, confirmeront par leur confentement, ce que nous avons fait pour la foi, & nous envoyeront leurs foufcriptions. On voit ici, comme dans la lettre à Paul de Theffalonique, que le pape même nomoit confirmation le confentement, que les autres évêques donoient à fes décisions. Il ajoûte: Priés le roi Sigebert de nous envoyer des évêques, pour fe charger de la légation du S. fiége, & porter à l'empereur les actes de nôtre concile avec ceux du vôtre. Nous avons fait doner au porteur les reliques qu'il a demandées. Car pour les livres nous n'avons pû lui doner, parce que nôtre bibliothéque eft vuide: & il étoit fi preflé de s'en retourner, qu'il n'a pû en tranfcrire. Ces dernieres paroles font voir, qu'il restoit des livres dans la bibliothéque du pape, mais qu'il n'y avoit pas affés d'exemplaires du même auteur, pour en doner ou en prêter aux étrangers. Il eft à croire que cette lettre fut accompagnée d'une lettre au roi Sigebert; car pour le roi Clovis fon frere, il eft certain d'ailleurs, que le pape lui écrivit, & le pria de lui envoyer évêques, pour travailler avec lui à étouffer l'héréfie. Saint Eloi & faint Oüen y feroient volontiers allés : mais il y eut quelque raifon qui les en empêcha.

Vita S. Ebig. 1. 6. 33.

Sup. liv.

XXXVII, n. 46.

Greg. II. bift.c.s.

des

Saint Amand, aprés avoir été long-temps évêque, fans avoir de fiége certain, avoit enfin été fixé à celui de Maftric, vers l'an 647. Ce fiége étoit originairement à Tongres, mais cette ville ayant été ruinée par Attila, vers l'an transféré à Mastric. Aprés la mort de Jean, furto. 2. A. nomé l'Aigneau, le roi Sigebert fit venir faint Ben. p.716. Amand; & ayant affemblé plufieurs évêques,&

Vita c. 17.

450.

il fut

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ne ›

une grande multitude de peuple, il l'obligea malgré la réfiftance à fe charger de cette églife. Mais au bout de trois ans il la quitta, & alla une seconde fois à Rome accompagné de Nicaife moi& de S. Humbert, depuis abbé de Maroilles prés de Valenciennes. Le pape aprouva le dessein, qu'avoit S. Amand de travailler, comme auparavant à la converfion des infidéles, fans être attaché à aucun fiége. Il vêcut jusques à l'an 679. & mourut le fixième jour de Février, auquel l'églife honore fa mémoire.

au

Martyr, R.

6. Febr.

LVIII. Monafteres de la

Belgique

Martyr. R.

Il fut enterré au monaftere d'Elnon, prés de Tournay, qu'il avoit fondé, & qui porte jourd'hui fon nom. Il en avoit fondé deux autres à Gand, dont l'un a gardé le nom de faint Bavon, l'autre de la montagne de Blandin, ou il fut bâti. Saint Bavon étoit de Brabant, & ayant été converti par faint Amand, devint fon A. Betta difciple, & pratiqua la vie monaftique avec de p. 406. grandes auftérités. Il mourut vers l'an 653. & l'églife honore fa mémoire le premier d'Octobre. L'un & l'autre monaftere de Gand pour premier abbé faint Florbert, qui reçut Livin, évêque d'Irlande, pour prêcher dans le même païs: mais S. Livin fut martyrifé prés de Gand par les barbares, vers l'an 656. Aprés que S. Amand eut quitté le fiége de Maftric, on y mit à fa place S. Remacle en 652. Il étoit né vita to. zë en Aquitaine, & avoit été quelque temps à la 4 p.488. cour avec faint Eloi: qui le fit abbé de son

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eut

faint

nouveau monaftere de Solignac. Le roi Sigebert
conoiffant fon mérite, l'apella auprés de lui, &
fonda par
fon confeil deux monafteres dans la
forêt d'Ardenne, només alors Stabulaüs & Mal-
mundarium, aujourd'hui Stavelo & Malmedie.
Pendant qu'on les bâtissoit, faint Remacle en-
tra dans le fiége de Maftric, & y travailla avec
grand zele, à prêcher & à foulager les pauvres

I. 08.
A&ta.p.399.

n.7.

P.457.1.220

& tous les malheureux, gardant toûjours une profonde humilité. Il dona le gouvernement V. Mabill, des deux monafteres à S. Theodard. Mais au bout de dix ans il quitta l'épifcopat, & fe retira dans Stavelo, où il finit saintement fa vie, aprés 662.. 2. avoir fait ordoner à fa place S. Theodard dans le fiége de Maftric.

P. 494.
Coint. an.

Vita to. 2. 1.788. p. 800.

P. 937. P. 462.

Boll. 21. Febr. to. 5. p. 250.

Les difciples de S. Amand fonderent plufieurs autres monaftéres dans la Gaule Belgique & la Germanie inférieure, faint Guillain fut du nombre; & on croit qu'il établit en 652. l'abbaye qui porte encore fon nom dans le Hainaut. Jonas, autre difciple de S. Amand, fut le premier abbé de Marchiennes. L'abbaye de Nivelle fut fondée les confeils de S. Amand en faveur par de fainte Gertrude, fille de l'illuftre Pepin de Landin maire du palais, fous Clotaire fecond, Dagobert premier, & Sigebert troifiéme. Pepin avoit époufé Itta, foeur de faint Modoald archevêque de Treves: dont il eut trois enfans; Grimoald, qui fut aprés lui maire du palais: fainte Bege & fainte Gertrude. Sainte Bege époufa Anfegifile fils de S. Arnoul, & fut mere de Pepin d'Heriftal. L'ancien Pepin fon ayeul mourut l'an 640. & eft honoré comme faint dans le Brabant, le vingt & uniéme de Février. Gertrude étoit âgée de quatorze ans ; & avoit dé ja déclaré qu'elle ne vouloit point d'autre époux que JESUS-CHRIST. Comme elle demeufoit chés fa mere faint Amand y vint dans le cours de fa prédication : & l'exhorta à faire un monaftere pour elle & pour fa fille. Quoique cette maniere de fervir Dieu fùt inconnue à cette fainte veuve, elle s'y réfolut auffi-tôt : & fe confacra à Dieu avec tous fes biens, nonobftant de tres-grandes opofitions. Craignant même qu'on ne lui enlevât sa fille, elle lui coupa cheveux en forme de courone, & lui fit doner le

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les

voile par les évêques, avec plufieurs autres filles: ce qui montre qu'on n'observoit plus les canons, de ne voiler les vierges qu'à quarante ans. Tels furent les comencemens de l'abbaye de Nivelle en Brabant, entre Mons & Bruxelles.

an. 845.

c. 40.to.6.

p. 1832.

La mere de fainte Gertrude lui en dona le gouvernement, quoiqu'elle n'eût gueres que vingt ans ; & elle s'en acquita parfaitement, par les foins & fes bons exemples. Elle fit venir de Rome des reliques & des livres faints, & attira d'outre-mer de fçavans hommes, pour inftruire la comunauté dans le chant des pfeaumes, & la méditation des chofes faintes. C'étoit des Irlan- Sup. n. 28. dois ; entre autres, S. Foillan & S. Ultan, freres Alta to. z. de S. Furfi, qui pafferent en Gaule aprés fa mort; p. 308.785. & fainte Gertrude leur bâtit un monaftere à Foffe Conc.Meld. prés de Nivelle; ou plûtôt un hofpice deftiné à recevoir les Hibernois, qui paffoient en Gaule par devotion. Il y en avoit plufieurs en divers lieux, que l'on nomoit hôpitaux des Ecoflois. Sainte Gertrude, aprés la mort de fa mere, fe déchargea du foin de fes affaires du dehors fur les moines, & de celles du dedans fur les filles, pour fe doner toute entiere à la contemplation. Puis fe fentant épuifée par les abftinences & fes veilles, elle fit élire abbefle à fa place sa niece, nourrie auprés d'elle dés l'enfance, quoiqu'elle n'eût que vingt ans. Elle n'en avoit elle-même que trente-trois, quand elle mourut, le dixhuitiéme de Mars 658. L'églife honore fa mé- Martyr. R. moire le jour précédent.

pa

17. Mart.

LIX.

Difciples

de S.Oüen.

Ata Ben.

Les difciples de S. Oüen fonderent auffi plufieurs monaftéres, dont je marquerai les plus fameux. S. Germer, né prés de Beauvais, de rens nobles & riches, fervit quelque temps de fes confeils le roi Dagobert, qui l'avoit apellé auprés de lui, pour la vertu & fa fagefle. Etant à la n. 12, cour il fe maria, & cut un fils, à qui, par le

confeil

to.2.p.475

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