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P.542.

Ada Ben. ningue ou Varingon, à qui il avoit doné le got to.z.p.971. vernement du païs de Caux : parce qu'il fe plai foit à chaffer dans fes forêts. Vaningue y fonda le monaftére de Fecan, du confentement du roi, qui y contribua de fes bienfaits. C'étoit une comunauté de filles, & la premiere abbeffe fut fainte Hildemarche : qui aprés avoir gouverné quelque temps un monaftére à Bourdeaux, étoit venue à Rouen vivre fous la direction de faint Vandregifile. On lui dona, du confentement de S. Ouen, le gouvernement de ce nouveau monaftére, où l'on affembla jufques à trois cens foixante-fix religieufes, qui célébroient continuellement l'office divin. Aprés la mort d'Erchinoald, les François donerent à Ebroin la dignité cont...92. de maire du palais, fous le roi Clotaire. Ce feigneur avec fa femme Leutrude & fon fils Bovon, fonda à Soiffons le monaftére de NôtreDame, où par les foins de l'évêque S. Draufin ou Draufcion, il y eut une grande comunauté de Drauf.c.. filles; & la premiere abbelle fut Etherie, tirée Boll. to. 6. du monaftére de Joüarre.

Fredeg.

Hift. de
N. D. de

Soif.
Fita S.

P. 408.

Aita to. 2. P.873.

Landelin, né d'une famille noble de François, dans le Cambrefis, fut d'abord recomandé par fes parens à S. Aubert fon évêque & fon parrain pour l'inftruire des lettres. Quand il fut en âge, le faint prélat voulut lui doner la tonfure clericale. Mais le jeune homme en fut détourné par quelques-uns de fes parens: il quitta le monaftére, & s'abandona à fes paffions, jufques à comettre des meurtres & des brigandages. La mort fubite d'un de fes camarades l'ayant touché, il fe convertit, alla trouver S. Aubert, fe jetta à fes pieds, lui demandant la pénitence. Le faint évêque le mit dans un monaftére, où il demeura en habit féculier ; & aprés avoir travaillé longtemps à expier fes péchés, il réfolut de quitter le fiécle, & demanda la tonfure, que S. Aubert lui accorda volontiers.

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Il fit enfuite le voyage de Rome, au retour duquel le faint évêque l'ordona diacre. Ce qui montre que l'on n'observoit plus dés-lors l'ancienne difcipline, d'exclure à jamais du clergé ceux qui avoient comis des crimes depuis leur baptême. Landelin fut même ordoné prêtre, & s'apliqua à la prédication: puis avec la permiffion du faint évêque, il fonda fur la Sambre le fameux monaftére, nomé alors Laubach, depuis Lobbes, qui fut achevé par S. Urfmar fon difciple. On raporte cette fondation à l'an 654. ou environ. Saint Landelin fonda dans le même païs trois autres monaftéres, & mourut l'an 686. le quinziéme de Juin, jour auquel l'église honore fa Martyr. R mémoire.

15. Jun. Saint Guilain, difciple de faint Amand, fonda Ada to. z. vers le même temps, & du confentement de saint P.791. Aubert, le monaftére qui porte fon nom : dort l'église fut dédiée par ces deux prélats. Par leurs confeils, un feigneur nomé Maldegar, & furnomé Vincent, quitta fa femme Valdetrude, parente du roi, & fe rendit moine, fous la régle de S. Benoît, à Haumont, dont il fut le fondateur. Quelque temps aprés, Valdetrude quitta aussi le P. 672a monde › par les exhortations de S. Guilain, & fe retira fur une montagne, nomée alors Caftri locus, le lieu du camp, parce que les Romains y avoient campé. Elle y fonda un monaftére de femmes, dont on met l'établiffement vers l'an 656. & qui a doné le comencement à la ville de Mons, capitale du Hainaut. Sainte Aldegonde fa four, fortifiée par fes confeils, garda la virginité, & refufa plufieurs partis avantageux. Elle fe retira dans les bois du lieu nomé Melbode ; & ayant reçu le voile de S. Amand & de S. Aubert, elle y fonda un monaftére double, pour des filles & pour des hommes : d'où eft venue enfuite la ville de Maubeuge fur la Sambre. L'église ho- Martyr. R. nore zo. Janu.

AN. 662.

nore la mémoire de fainte Aldegonde le trentiéme de Janvier.

Dans le même temps vivoient en France deux fameux folitaires, S. Joffe & S. Fiacre. Le premier étoit frere de Judicaël roi de la petite BreFredeg. tagne, foûmis aux François : qui renonçant au .78. Ad. monde, voulut lui laifler le royaume; mais il ne 10.a.p.565. l'accepta pas. Judicaël ne laiffa pas de fe retirer

13. Dec.

au monaftére de S. Jean de Gaël, aujourd'hui de S. Méen, & y mourut faintement. Judoc ou Joffe ayant parcouru plufieurs villes de France, fut retenu en Ponthieu par un duc nomé Haymon, qui le fit ordoner prêtre pour fa chapelle, où il fervit sept ans. Puis il fe retira en folitude, & changea plufieurs fois de demeure: dont la derniere eft devenue un fameux monaftére, qui porte fon nom. On met fa mort vers l'an 668. Martyr. R. & l'églife l'honore le treiziéme de Decembre. Saint Fiacre, nomé Fefre par les anciens, étoit Ada to. 2. Ecoffois, c'eft-à-dire, Hibernois. Ayant paffé en p. 598. France, il s'arrêta dans le diocefe de Meaux ; où S. Faron, qui recevoit volontiers ceux de cette nation lui dona dans les bois un lieu nomé Breuil, pour fe retirer. S. Fiacre y bâtit un oraroire de la fainte Vierge, & une maison où il exerçoit l'hofpitalité. Il fit grand nombre de miracles ; & encore à préfent le lieu de sa retraite eft célébre, par les pelerinages de ceux qui font affligés d'ulceres, & par le nom de S. Fiacre. Il mourut vers l'an 670. Les reliques font gardées dans l'église cathedrale de Meaux; & il eft ho30. Aug. noré le trentiéme d'Août.

Martyr. R.

XXXI.

Mort de

En Orient, faint Maxime ayant été envoyé en exil au païs des Lazes, avec fes difciples les deux S.Maxime. Anaftafes, ils y arriverent le huitième jour de Juin, indiction cinquième, en 662. & furent Sup. n. 20. auffi-tôt féparés. On leut ôta même le peu qu'ils avoient pour leurs befoins, jufques à du fil &

une

une aiguille. Comme saint Maxime ne pouvoit fe AN 652. tenir à cheval, ni souffrir les voitures ordinaires, Ada S. il fallut faire un brancard d'ofier pour le porter, Max.p.57. comme dans un lit ; & on le conduifit à un château nomé Schemari, prés le païs des Alains. Les deux Anastases furent enfermés en deux autres châteaux, d'où peu de jours aprés on les tira ; & on mena le moine Anastase à Sumas : mais il étoit fi foible des tourmens qu'il avoit Hypomnef. foufferts à C P. & des fatigues du voyage, qu'il ". 6. mourut le vingt-quatrième de Juillet de la même année 662. Saint Maxime étant arrivé à Schemari, prédit le jour de fa mort, qui fut le samedi treiziéme d'Août, indiction cinquième, la même année 662. L'église honore sa mémoire le même jour.

Martyr. R.

1. Aug.

Il refte de lui un grand nombre d'écrits, partie dogmatiques & theologiques, partie moraux & fpirituels. Il y a des réponses fur plufieurs questions de l'écriture : mais il les tourne ordinairement en allégories ; & comme lui-même, en les relifant, voyoit bien qu'elles étoient obscures, il y fit des fcolies ou comentaires, qu'il recomande, comme néceffaires pour entendre le texte. Ses traités de morale font par articles, fans liaifon de difcours. Il a traité les principales parties de la theologie. La Trinité en cinq dia- Te2.p.381. logues, autrefois attribués à S. Athanase. Î’Incarnation dans tous les autres ouvrages dogmatiques & polemiques; particulierement la question des deux volontés. Car il femble avoir été sufcité de Dieu exprés pour défendre cet article de la foi catholique. On a vû dans la difpute contre Sup. liv. Pyrrus, un exemple de fa maniere de raisoner, & une preuve de son sçavoir.

Il traite les mêmes matieres, en plufieurs lettres adressées à diverses perfones; entre autres, à Marin prêtre de Chipre ; & dans une de celles

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Tex. p.70. ci, il marque que les Byzantins reprochoient at pape S. Martin, de dire dans fes lettres fynodiques, que le Saint-Efprit procedoit auffi du Fils. Les Romains, dit faint Maxime, raportent des paffages des peres latins, & de S. Cyrille d'Alexandrie, en fon comentaire fur S. Jean: par lef quels ils montrent qu'ils ne font pas le Fils principe du Saint-Efprit: car ils fçavent que le Pere eft le feul principe de l'un & de l'autre : du Fils, par la génération; du Saint-Efprit, par la proceffion. Ils veulent feulement montrer que le Saint-Esprit vient auffi du Fils, & par-là établir l'union & l'inféparabilité de fubftance. S. Maxime

a comenté les oeuvres attribuées à S. Denis l'A

reopagite, & ne paroît pas les avoir révoquées en doute. A l'exemple de la hiérarchie eccléfiafTo..p.489. tique de S. Denis, & fuivant la même methode, il a compofe fa myftagogie, qui est une explication allégorique de la meffe: mais elle eft au moins tres-utile pour s'affurer du fait, & voir fi la liturgie Greque étoit dés-lors telle qu'elle est aujourd'hui.

XXXII.

Elmacin.

Cependant les Mufulmans faifoient toûjours Ali & Moa- de grands progrés. Le calife Othman s'étant renvia califes. du odieux, parce qu'il favorifoit trop ses parens, & abufoit du trefor public, il s'éleva un parti contre lui, il fut affiégé à Medine dans fa maiAbulfarag. fon, on la força, il fut maffacré, & l'alcoran qu'il portoit dans fon fein, fut teint de fon fang. Theoph.an. C'étoit la trente-cinquième année de l'hegire, 14. Conft. 655. de JESUS-CHRIST. Othman étoit âgé p. 287. de quatre-vingts-deux ans, & en avoir regné douze. Auffi-tot fes ennemis reconurent pour calife Ali fils d'Aboutalib, coufin germain & gendre de Mahomet. Mais ceux qui n'aprouvoient pas la mort d'Othman, fe déclarerent contre Ali: excités principalement par Aïche, la plus cherie des femmes de Mahomet, que l'on no

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