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n. 26. VI. n. 18. VII.

natiftes: : où il a été montré, que la vertu des facremens ne dépend point du mérite ou de l'indi-, gnité du miniftere, & que qui que ce soit, qui Liv. xx. baptife à l'extérieur, c'eft toûjours JESUS-n. 47. CHRIST qui baptife intérieurement. La créan- Liv. 111. ce de l'églife fur chacun des autres facremens, n. 41. IV. & fur l'euchariftie en particulier, eft auffi prouvée dans ces premiers fiécles, par des autorités n 15. XVIII. inconteftables: de S. Juftin, de S. Irenée, d'O- n. 54.55. rigene, de S. Cyprien, de S. Ainbroife, de faint xx. n. 14. Cyrille de Jerufalem, de faint Gaudence, de faint xxvII, 8, 1. Cyrille d'Alexandrie. Enfin les mêmes disputes contre les Donatiftes, ont doné occafion d'établir invinciblement l'article de l'églife. On a prou- Liv. xx. vé contre eux, qu'elle eft catholique ou univer- n. 46. 47, felle: c'est-à-dire, répandue dans tous les lieux. & dans tous les temps, non pas renfermée dans certains païs, & réduite à une petite societé, fé-, parée du refte depuis un temps: mais perpétuelle & infaillible, fuivant la promeffe de JESUSCHRIST. Quelle eft fainte & fans tache : mais de telle forte, que les méchans ne font pas exclus de fa focieté extérieure, que le bon grain croît pêle-mêle avec l'yvroye, jufques à la moiffon, c'eft-à-dire, à la fin des ficcles. Qu'elle eft apoftolique c'eft-à-dire, qu'elle fe conoît par la fucceffion des évêques, principalement dans les fiéges fondés immédiatement par les apôtres, & par l'union avec la chaire de S. Pierre, centre de l'unité catholique.

Voilà le fonds de la doctrine, voyons mainte-, XIII. nant la maniere de l'aprendre & de l'enfeigner. Méthode Je ne voi point dans ces premiers fiécles, d'au- d'étudier. tres écoles publiques pour les clercs, que pour le,comun des Chrétiens : c'est-à-dire, les églifes: où les évêques expliquoient affiduement l'écriture fainte; & en quelques grandes villes une école établie principalement pour les catécumé

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nes

Hift. liv.

xx. n. 23.

epift. 34. ad Enf.

nes, où un prêtre leur expliquoit la religion qu'ils vouloient embrafter: comme à Alexandrie faint Clement & Origene. Il eft vrai, que les évêques avoient d'ordinaire auprés d'eux de jeunes clercs qu'ils inftruifoient avec un foin particulier, comme leurs enfans; & c'eft ainfi, que fe font formés plufieurs grands docteurs de l'églife. Saint Athanafe prés de l'évêque faint Alexandre; faint Jean Chryfoftome prés de faint Melece, faint Cyrille prés de fon oncle Theophile. De-là vient, qui fortit tant de faints évêques de l'école de faint Auguftin & de celle de faint Fulgence.

Il n'étoit point néceffaire, pour être prêtre ou évêque de favoir les fciences profanes : c'està-dire, la grammaire, la rhétorique, la dialecti que, & le refte de la philofophie: la géometrie, & les autres parties des mathématiques. Les Chrétiens nomoient tout cela les études du de hors: parce que c'étoit les payens qui les avoient cultivées, & qu'elles étoient étrangeres à la reigion. Car il étoit bien certain, que les apôtres & leurs premiers difciples, ne s'y étoient pas apliqués. Saint Auguftin n'en eftimoit pas moins un évêque de fes voifins, dont il parle, pour ne favoir ni grammaire, ni dialectique ; & nous voyons que l'on élevoit quelquefois à l'épifcopat de bons peres de famille, des marchands, des artifans; qui vrai-semblablement n'avoient point fait ces fortes d'études. La conoiffance des langues étoit encore moins néceffaire

:

les

payens mêmes ne les étudioient gueres, que pour la néceffité du comerce: fi ce n'eft que les Romains qui vouloient être favans aprenoient le Grec. On faifoit par tout les lectures & les prieres publiques dans la langue la plus comune du pais: ainfi la plupart des évêques & des clercs a'en favoient point d'autre. C'eft-à-dire le Latin

dans

dans tout l'Occident, le Grec dans la plus grande
partie de l'Orient, le Syriaque dans la haute
Syrie en forte que dans des conciles, où des
évêques de differentes nations se trouvoient raf-
femblés, ils parloient par interpretes. On trouve Hift.liv.
même quelquefois des diacres, qui ne fçavoient x11. 8. 13.
pas lire: car c'eft ce que l'on apelloit alors,

voir point de lettres.

n'a

Quelle fcience donc demandoit-on à un prêtre ou un évêque ? D'avoir lû & relû l'écriture sainte, jufqu'à la fçavoir par cœur, s'il étoit poffible: de l'avoir bien méditée, pour y trouver les preuves de tous les articles de foi, & toutes les grandes regles des mœurs & de la difcipline: d'avoir apris, foit de vive voix, foit par la lecture, comment les anciens l'avoient expliquée : de fçavoir les canons ; c'eft-à-dire, les regles de difcipline écrites ou non écrites; de les avoir vû pratiquer, & en avoir foigneufement obfervé Pufage. On fe contentoit de ces conoiffances: pourvû qu'elles fuffent jointes à une grande prudence , pour le gouvernement, & une grande piété. Ce n'eft pas qu'il n'y ait toûjours eu des évêques & des prêtres tres-inftruits des fciences profanes: mais c'étoit pour l'ordinaire ceux qui s'y étoient apliqués avant leur converfion: comme faint Bafile & faint Auguftin. Ils fçavoient Hift liv. bien enfuite les employer pour la défenfe de la xxii. vérité ; & répondre à ceux qui en vouloient blâ-` mer l'uflage: comme faint Auguftin au grammairien Crefconius.

XIV.

Quant à la maniere d'enfeigner, ils fe conduifoient differemment avec les infideles, les enfans Méthode de l'églife, & les hérétiques. Les premieres inf- d'enfei tructions pour les infidéles, tendoient à corriger gner. leurs mœurs. Car les peres croyoient inutile de parler de religion à des hommes encore pleins de Jears paffions & de leurs faux préjugés. Ils fe

é vj con

L

Hift.liv.

V. n. 43. 73.17.

contentoientide prier pour euxylear doner bon exemple les attirer par la pacience 3 la douceur, les bienfaits temporels jufques à ce qu'ils viffent en euxin defir fincere de conoître la vérité & d'embraffer la vertu Quand ils trouvoient des efpries curieux&élevés pils employoient les fciences humaines, pour les préparer à la vraie philofophie Voyés comment Origene inftruifit faint Gregoire Thaumaturge 8 1999 2 A l'égard des Fidéles y ont les entretenoit dans la doctrine de l'églife, les précautionant & les fortifiant contre les héréfies, & leurodonant des regles, pour la conduite & la correction des inceurs. Cleft la matiere de tous les fermons des peres, la morale & des héréfies du temps. Sans cette clef, fouvent on ne les entend pas ou de moins on ne les peut goûter. Et c'eft encore une utilité confidérables de l'hiftoire eccléfiaftique. Car quand on fçait les héréfies, qui regnoient en chaque temps & en chaque païs on void pourquoi les peres revenoient toûjours à certains points de doctrine. C'est ce qui les obligcest fouvent à quitter le fens litteral de l'écriture, pour fuivre le fens figuré, moral on allegorique. Car ils ne choififfoient pas les lectures: l'ordre en étoit établi felon le cours de l'année, tel à peu prés qu'il eft encore. Mais ils fçavoient y raporter tout ce qu'ils jugeoient le plus utile, pour l'inftruction de lear troupeau. 2012

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En difputant avec les hérétiques, ils fe tenoient au fens litteral; ou s'ils fuivoient un sens figuré c'étoit celui, dont les adverfaires convenoient. C'est ce qui rend ces livres de controverse fi utiles, pour voir le vrai fens de l'écriture, & le dogme précis de l'églife. Car quiconque portoit le nom de Chrétien, faifoit profeffion de ne fe fonder que fur l'écriture: les hérétiques en tiroient leurs objections, & les Catholiques leurs répon

Les

fes. Vous l'avés pû voir dans toute cette hiftoire
& dans les extraits de doctrine, que j'y ai inferés,
je me fuis principalement attaché à raporter les
paffages allegués de part & d'autre. Au refte,
les peres étoient fort retenus fur les questions de
religion. Ils fe contentoient de refoudre celles qui
leur étoient propofées, fans en propofer de nou-
velles : ils réprimoient avec foin la curiofité des
efprits legers & remuans: & ne permettoient pas
à tout le monde de difputer fur cette matière.
Voyés ce qu'en dit faint Gregoire de Nazianze,
& les difpofitions qu'il demande en ceux qui doi-
vent parler de theologie.

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Hift. liv. xv11. n. 52å

Quiconque aura lû avec quelque attention, je ne dis pas les ouvrages mêmes des peres, mais le peu que j'en ai raporté dans cette histoire ; ne pourra douter, à mon avis, ni de leur fcience, ni de leur éloquence. Quand on prendroit le nom den fcience improprement, comme fait le vulgaire, en nomant fçavans, ceux qui par une grande lecture ont acquis la conoiffance d'un grand nombre de faits : les anciens ne manquoient pas de cette efpece de fcience, ou plutôt d'érudition. Combien en voyons-nous dans faint Clement Alexandrin, dans Origene, Eufebe de Cefarée, faint Jerôme? Combien de faits hiftoriques, combien de poëtes, d'Historiens, de philofophes nous feroient inconus fans eux ? Ils étoient nourris dés l'enfance dans l'étude de Tous ces auteurs & la teinture en eft répanduë dans tous leurs écrits; en forte que pour les piea entendre, il faut être verfé dans l'antiquité profane.

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Or. 33.

*XV.

Science

Il est vrai qu'ils étudioient peu de langues étrangeres les Grecs fe bornoient à leur langue naturelle; les Latins au Grec : & l'on a remarqué comme des prodiges, les travaux d'Origene & de faint Jerême, pour aprendre la langue

He

des peres,

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