LOYE UN Procureur des moins fameux, Pauvre par confequent, mais pourtant ge nereux, Avoit famille très-nombreuse, Comme lui pauvre & genereuse. I attendoit pour l'étrenner, Ce grand jour où plaideurs fe piquent de donner. Ce jour vint & rien plus; du Perche, ni du Maine Il ne vint pas la moindre aubaine; Mais une Oye arriva de la part d'un coufin: Et par l'étrenne circulaire, Chacun fut étrennant, chacun fut étrenné, Donnant ce qui lui fut donné. C'eft ainfi que fouvent liberalité brille : Une Oye à peu de frais étrenna la famille; Et par le dernier étrenneur Revint encore au Procureur, Qui le foir à fouper pour étrenne derniere, Ce font les étrennes de l'Oye. L'AGE D'OR. Es deux fexes étoient unis des plus beaux Ce qui pouvoit les rendre heureux Leur penchant étoit leur maxime. Etoient les feuls liens de leur focicté ; Son plaifir & fa liberté. Mais, o funefte barbarie ! Qui s'expliquoit dans tous les cœurs, Sous les Loix de cette traitreffe Le cœur ne connut plus les innocens defirs: Depuis ce tems fatal, l'amant & la maîtrefle Sans goûter ceux de la tendreffe. CAPRICE D'UNE FEMME JALOUSE: Sur l'énigme Torrens impetueux qui cours après toi-meme & qui te fuis tolmeme auffi. T Aftant le pouls A fon Epoux, La jeune Aminte Fit cette plainte : Son cours l'entraîne De veine en veine, Ainfi le cours De tes amours, De belle en belle T'entraînera ; Pour lors ma rage! Non... je fuis fage, Tremble pourtant, La |