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maximes vertueufes dont votre cœur eft rempli, & vous y reconnoîtrez le langage de la Religion & de la Valeur, qui fut toujours celui de vos illuftres Parents.

Combien ne ferai-je pas flatté, fi cette petite attention peut vous convaincre que je n'ai point oublié toutes les politeffes dont vous m'avez comblé pendant mon séjour à Seillac! Mais ce qui me fâche, c'est que vous êtes aussi modefte que poli, & que pour ne pas vous allarmer, je fois obligé de fupprimer votre nom.

Sans cela, j'aurois parlé de ce digne Pere qui réunit en fa perfonne toutes les belles qualités de fes Aïeux; de cette vertueufe Mere, dont on ne ceffe de vanter l'esprit & l'aménité; de cette aimable Sœur, enrichie de toutes les graces & de tous les talents; de ce Frere chéri, que l'amour des Sciences retient auprès de l'Homme le plus favant.

Adieu: quand vous aurez lu ce Livre, vous me féliciterez fans doute d'en avoir été Editeur; car au milieu des larmes qu'il fait couler, il ren

ferme tout ce que les jeunes gens peuvent lire de plus folide & de plus intéressant.

J'ai l'honneur d'étre, Monfieur, avec un attachement inaltérable.

Votre très-humble & trèsobéiffant Serviteur,

CARACCIOLI

AVERTISSEMENT.

CE font ici les effufions d'un cœur

maternel, que la tendreffe filiale a recueillies, & que l'amour du bien public m'engage à produire.

La Maréchale de ayant fait elle-même le détail de fa vie dans fon premier Entretien, il fuffit d'ajouter qu'elle eut en partage tous les agréments de la figure & de l'efprit, & qu'il n'y a rien de plus touchant que ce qu'elle dit à fes fils.

On voit une mere qui s'éleve audeffus d'elle-même au milieu des douleurs les plus aiguës & des horreurs du tombeau, pour parler à fes enfants de ce qu'ils doivent à la Religion, à la Patrie, à la Société, & qui emploie tous les moyens capables de perfuader. Tantôt elle con

verse avec les deux fils, qui ont pris le parti des Armes; tantôt avec celui qui a choifi l'état Eccléfiaftique; tantôt avec fa fille, & toujours ce font des avis que les pleurs accompagnent, que les foupirs interrompent, & que l'amour le plus tendre arrache à la douleur.

Si l'on ne trouve dans cet Ouvrage ni ces épisodes, ni ces variétés qui embelliffent les Romans. c'est que la vérité n'a befoin que d'elle-même pour plaire & pour intéreffer; ici la nature parle, & il n'y a d'autre éloquence que celle, du

cœur.

La Maréchale ayant choifi le foir -comme le temps le plus propre à difcourir avec fes enfants, on a diftribué cet Ouvrage par Soirées. Tout ce qu'elles contiennent fut fidélement recueilli par les foins d'un Se

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