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MARQUARD GUDIUS.

M

M. Gu

ARQUARD Gudius, dont le véritable nom Allemand eft DIUS. Gude, étoit du Holftein, & apparemment de Slefwic, puifque Jean Moller dans fes Prolegomenes fur les deux derniers tomes du Polyhiftor de Morhof, le met au nombre des Savans de cette ville, qui étoient de fes amis.

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On ne fçait quelle étoit fa famille, ni quand il vint au monde. Il fit fes premieres études à Rensburg, dans le Holftein propre, fous Jean Jonfen, ou Jonfius, Auteur d'un Ouvrage de Scriptoribus Hiftoria Philofophica.

Il alla enfuite à Jene, où il étoit en 1654. On voit par quelques lertres, qui lui ont été écrites, qu'il demeura pendant quelques années dans cette ville, qu'il avoit dès-lors beaucoup d'inclination pour les Belles-Lettres, & qu'il commençoit à fe mêler de rechercher les anciennes Infcriptions.

DIUS.

M. Gu- Il étoit à Francfort au Couronnement de l'Empereur Leopold, qui fe fit le 22 Juillet 1658. Il paffa l'année fuivante en Hollande, & Jean Frederic Gronovius le recommanda à Nicolas Heinfius, comme un jeune homme d'un merite diftingué, d'un efprit très-poli, d'une érudition

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très-rare, qui s'étoit déja fait connoître par des Ecrits imprimez, & qui promettoit des chofes encore plus confiderables.

Gudius étoit allé chercher fortune dans ce Pays, parce qu'il y avoit alors dans fa patrie de grandes broüilleries, & que fes affaires domeftiques en fouffroient. Cependant fes Parens vouloient l'y rappeller, pour lui procurer, à quelque prix que ce fût, un emploi à la Cour, & lui faire abandonner des études auffi fteriles que celles aufquelles il s'étoit adonné, & qui ne leur pa roiffoient qu'un amusement frivole. Mais il refufa conftamment de fe conformer à leur volonté, aimant mieux, comme il le difoit lui-même, fe contenter d'un revenu modique, & continuer à cultiver en

repos fes cheres Mufes, que de s'en- M. Gu gager au fervice de gens très-corrompus. DIWS. Gravius lui avoit fait efperer une condition à Duisbourg, & Gudius le pria inftamment dans deux de fes Lettres, de s'y employer avec ardeur, fans dire ce que c'étoit; il paroît feulement que cette condition n'étoit pas fort avantageufe. Mais l'affaire manqua, & il eut fujet de s'en confoler.

Il fe préfenta d'ailleurs amplement de quoi choifir. Les Magiftrats d'Amfterdam, après bien des déliberations, lui offrirent une fomme af fez confiderable, pour l'engager à mettre en ordre & à revoir les remarques du favant Blondel fur les Annales de Baronius. On lui en avoit déja envoyé l'exemplaire, & on luifaifoit efperer dans la fuite une chaire de Profeffeur dans l'Ecole illuftre de cette ville. Mais dans ces entrefaites il reçut une lettre de Gronovius, par laquelle il lui propofoit de faire un voyage en France, en Italie & en d'autres pays de l'Europe, en qualité de Gouverneur d'un jeune homme de qualité fort riche.

M. GU

DIUS.

Il courut auffitôt à la Haye, pour accepter ce parti, & conclure le Marché. On lui promit, tous frais faits, de bons gages, & un valet à fa difpofition. Il remercia alors les Magiftrats d'Amfterdam, avec qui il n'étoit pas encore bien engagé, à ce qu'il dit.

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Lorfqu'il fut de retour à Amfter dam, il y trouva une lettre d'Alexandre Morus, qui lui offroit une condition à Saumur, où il demeureroit, chez le celebre Profeffeur Moyfe Amyrauld pour enfeigner L'Hiftoire ancienne à deux jeunes Seigneurs des plus confiderables de France, avec fix cens livres d'appointemens, & cent pour le voyage. On lui avoit auffi mandé du Holstein d'y revenir, pour une bonne occafion qui fe préfentoit de voyager. Mais la condition du jeune homme de la Haye l'emporta, & il fembloit que Gudius eût quelque preffentiment , que ce feroit pour lui une fource de fortune.

Ce jeune homme s'appelloit Samuel Schas. Gudius partit avec lui au commencement de Novembre

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L

1659. Ils étoient à Paris fur la fin M. Gud'Avril de l'année fuivante 1660. & DIUS. vers le commencement de Mai, Gudius communiqua à Menage quelques obfervations fur Diogene Laerce fur lequel cet Abbé travailloit alors. Ce ne fut pas le feul Savant avec qui Gudius fit connoiffance en France. Il cherchoit avec foin partout où il paffoit, ceux dont l'entretien pouvoit lui-être utile, & fes amis de Hollande ne manquoient pas de lui fournir là-deffus des inftructions & des recommandations.

Il arriva à Toulouse le 15 Octobre 1661. & il y tomba d'abord malade, auffi bien que fon éleve. Gudius en fut quitte pour garder le lit cinq jours; mais les Medecins defefpererent de la vie de Schas, qui néanmoins fe trouva hors d'affaire dans une quinzaine. Peu de jours après quoique l'un & l'autre ne fuffent pas encore tout-à-fait remis, ils voulurent partir pour l'Italie, où ils arriverent apparemment bientôt.

Ils y demeurerent toute l'année 1662. & une partie de 1663. Entre les Savans que Gudius y vir, on trou

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