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Il fouhaitta être de l'Academie N. BourFrançoife, & il y fut reçu le 23 Sep- BON. tembre 1637. Il eut toûjours foin de fe trouver avec affiduité aux Affemblées, quoiqu'il fe fît chez lui comme une espece d'Academie particuliere, par le concours de toutes fortes de perfonnes, que fon favoir & fon merite y attiroient.

Le Cardinal de Richelieu lui avoit donné dès l'an 1634. une penfion de fix cens livres, comme on voit par une de fes lettres dattée du 4 Novembre de cette année; & fur la fin de fes jours l'Evêque de Beauvais, de la Maifon de Potier, qui avoit été fon difciple, & qui étoit dans le Miniftere auprès de la Reine Regente, Anne d'Autriche, lui en donna encore une autre. Mais il n'en jouit pas long-temps, étant mort bientôt après.

Il mourut le 6 Août 1644. dans fa 70 année.

On l'a accufé d'un peu trop d'attachement à l'argent; car quoiqu'il eût quatorze ou quinze mille livres d'argent comptant, qu'on lui trouva dans un coffre après fa mort, il

BON.

N. Bour-fembloit ne rien craindre tant que la pauvreté. On le louë d'une excellente memoire, & on dit entre autres chofes, qu'il favoit prefque par cœur toute l'hiftoire de M. de Thou & tous les Eloges de Paul Jove. Menage ajoute à ces particularités rapportées par M. Peliffon, qu'il étoit très-verfé dans l'hiftoire des gens de Lettres, voifins de fon temps.

Il étoit fort civil, dit encore M. Peliffon, grand approbateur des Ouvrages d'autrui en préfence de leurs Auteurs, mais quelquefois auffi un peu chagrin, & un peu trop fenfble aux injures qu'il prétendoit avoir reçues.

C'étoit un grand homme fec, diton dans le Menagiana, tom. 1. p. 315. qui aimoit le bon vin. C'eft ce qui lui faifoit dire, que lorfqu'il li foit des vers François, il lui fembloit qu'il bûvoit de l'eau. Il avoit cela de fingulier que lorsqu'on vouloit le prier à dîner, il ne falloit pas le prier le jour d'auparavant, cela l'auroit empêché de dormir ; il falloit le prier, ou l'aller prendre le jour même, comme le pratiquoit M. Henri de Mefmes.

Il fut travaillé d'une infomnie N. Bour prefque continuelle; ce qui donna BON. occafion à ces deux Epitaphes que M. Guyet lui fit après la mort.

Pervigilis tandem laxatus carcere
vita,

Borbonius campos ceffit ad Ely-
fios.

Illic populea ftertit fecurus in um

bra,

Pofthabitis vatum lufibus atque·
jocis.

Vos, Orpheu, Musa, viro ne rum-
pite fomnum,

Hunc oculis numquam viderat
ante fuis.

Traxit in angufta qui tot quinquen
nia cella

Pervigil infirmo corpore Borbo

nius

Extremum media guftans in morte
Soporem,

O bene, ait, tandem dormio; vi
ta, vale.

Nicolas Bourbon a été regardé avec raifon comme un des meilleurs Poë

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N. Bour-tes de fon fiécle; on trouve dans

BON.

tous les

genres de Poëfie, dans lefquels il a écrit, de la nobleffe, de l'élevation, & de la vivacité. Sa profe même a fon merite. Catalogue de fes Ouvrages.

1. Indignatio Valeriana, five Paz rifienfis Academia Querela, in-8°. pp. 8. J'ai parlé ci-deffus de cette piece, qui lui fit des affaires.

2. Fides Regia, Sylva extemporalis Fragmentum, ad Ill. Vir. Joannem Duretum, Doctorem Medicum. Parif. 1609. in-8°. pp. 8.

3. Dira in Parricidam. Adjecta funt aliquot Autoris Epigrammata. Parif. 1610. in-8°. pp. 14. Cette pièce de Poëfie, qui eft fur la mort d'Henri IV. paffe pour le Chef-d'œuvre de Bourbon.

4. Expeditio Juliacenfis. Parif. 1611 in-8°. pp. 12. C'est une autre piéce

de vers.

5. Poëmatia expofita. Appendix. Pa rif. 1633. in-12. pp. 169.

6. Opera omnia; Poëmata, Orationes, Epiftola, Verfiones è Graco. Pas rif. 1651. in-12. pp. 406.

17. Apologetica Commentationes ad

Phyllarchum. Parif. 1636. in-4°. Voi-N. BOUN ci l'Origine des trois lettres de Bour- BON, bon imprimées fous ce titre general. Dans le temps que Balzac avoit Phyllarque, c'est-à-dire, le P. Gonlu, General des Feuillans, fur les bras, il excitoit tous fes amis à prendre fa défenfe. Bourbon fut du nombre de ceux qui eurent la complaifance de s'y engager. Il lui écrivit de Langres en 1628. une lettre Latine, fort longue & fort étudiée, où il lui donnoit de grandes loüanges aux dépens de Phyllarque. Mais en même temps il exigea que cette lettre ne feroit vûe que d'un petit nombre d'amis communs, & qu'on ne l'imprimeroit point. Cependant, lorfqu'en 1630. Balzac donna une nouvelle édition de fes Lettres, celle de Bourbon y fut inferée. Le P. Goula étoit fils & frere de Profeffeurs en langue Gréque au College Royal; Bourbon y rempliffoit la même Chaire. Ainfi la publication d'une lettre, qui offenfoit le frere de fon Collegue, lui fut fenfible; d'ailleurs les amis des Feuillans l'accufoient d'indifcrétion, d'avoir écrit, lui qui

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