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tinguer les Familles, qui ont droit de les porter.

D.pourquoy les nomme-t-on Armoi

ries?

R. Parce qu'ordinairement elles fe portent fur les armes, fur le bouclier, fur la cotte d'armes, dans les bannieres & pennons: & parce que c'eft à la guerre, & dans les Tournois qui font des faits d'armes, qu'elles ont commencé.

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D. Que fignifie le mot de Blafon?

R. Il fignifie une chofe proclamée à fon de trompe, & vient de l'Allemand Blafen qui fignifie fonner de la trompe, parce qu'aux Tournois ceux qui s'y alloient prefenter, portoient une trompe pour appeller les gardes du pas, & pour leur prefenter leurs armoiries, pour marque de leur nobleffe.

D. Quelles font les Figures qui entrent en armoiries?

R. Toutes fortes de figures, que l'on peut reduire fous quatre efpeces.

D. Quelles font ces efpeces?

R. 1. Les figures de tous les corps que l'on nomme naturels, & qui peuvent être fenfibles à la vue, comme le Soleil, les Aftres, les Pierres,les Elemens, les Plantes, & les Animaux.

2. Les figures artificielles qui font les ouvrages des mains des hommes, comme les bâtimens, les uftanciles, les inftrumens de guerre, de chaffe, de divers métiers, &c.

3. Les figures que l'on nomme heraldiques, qui fe font par des traits diverfement tirez fur l'Ecu ou la Cotte d'armes.

4. Enfin les figures du caprice, comme font certains monftres chimeriques, des Hydres, des Harpies, des Centaures, des Diables, &c.

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D. Toutes ces figures ont-elles leurs couleurs determinées ?

R. Oüi : & tellement fixes qu'il n'eft pas permis de les changer.

D. Combien y a-t-il de couleurs en armoiries?

R. Il y en a huit à fçavoir le blanc, le jaune, le bleu, le verd, le rouge, le noir, & la couleur de chair pour les & la cou parties du corps humain > leur naturelle des fleurs, fruits, & ani

maux.

D. Ces couleurs ont-elles des noms particuliers dans le Blafon?

R. Oui le nom general fous lequel elles font toutes nommées et celui d'Emaux > parce qu'on les émailloit

L'exactitude avec laquelle vous vous maintenek en l'obfervance d'un Statut fi glorieux à vôtre Eglife, a confervé la pureté da fang en plufieurs Illuftres Maifons de nos Provinces voisines, qui auroient peut-étre degeneré par des alliances moins pures, fi elles n'avoient en en vûë de ne pas fe fermer l'entrée d'une Compagnie, qui a l'honneur d'avoir nos Rois pour afsociez, & d'avoir en plufieurs grands Princes, qui fe font affujettis à cette Loi des preuves que vous exige avec tant de circonfpection de ceux qui veulent étre agrege parmi vous.

L'Hiftoire de vôtre Eglife que j'espere de publier un jour en fera mieux connoître la grandeux que ce petit ouvrage que je vous prefente pour vous marquer le profond refpect avec lequel je fuis,

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TRES NOBLES ET TRES ILLUSTRES SEIGNEURS,

Vôtre tres-humble & tres-obéïffant ferviteur, C. F. MENESTRIER de la Compagnie de JESUS.

AVERTISSEMENT.

Ly a trente-cinq ans que je publiai pour la premiere fois une Methode du Blafon, qui s'eft imprimée plufieurs fois, & qui a été imitée ou contrefaite en plus de cinq ou fix éditions faites par des Plagiaires, & par des perfonnes peu intelligentes des principes de cet Art. On me follicitoit depuis longtems d'y mettre la dernière main, & de la rendre également utile à la jeuneffe, qui veut s'inftruire de la pratique des Armoiries, & à ceux qui veulent penetrer plus avant dans les mifteres de ces marques de Nobleffe, qui ont eu tant de cours depuis cinq ou fix fiecles, qu'elles font aujourd'hui les plus glorieux monumens de l'Antiquité, & de la fplendeur des Familles les plus diftinguées dans le monde.

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C'est ce qui m'a obligé de traiter cette matiere d'une maniere geometrique, par des regles aifées & fuivies, qui en découvrent les divers ufages, fondez fur des principes naturels & de bon fens, qui femblent regner univerfellement dans toutes les inventions de l'efprit humain, quelques cafuelles qu'elles paroiffent, & dépendantes plûtôt du caprice que d'un profond raisonnement. Ceux qui aiment à raifonner fur les moindres chofes, font bien aifes d'être conduits de cette forte à la connoiffance de ces ufages & de ces pratiques introduites infenfiblement, fans que ceux qui en ont été les premiers auteurs ayent eu deffein de les conduire auffi loin qu'elles font allées dans la fuite des tems. Ceux qui bâtirent les premiers des Maifons pour fe loger, ne fongerent d'abord qu'à se mettre à couvert des injures des Saifons, Que n'a t-on pas depuis

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