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AN. 1460. 29

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les Turcs & toutes leurs forces. Les Allemands promettent une armée de quarante-deux mille hommes, le duc de Bourgogne fix mille, le clergé d'Italie, à l'exception des Venitiens & des Genois, accordera la dixme de fes biens, les laïques le trentiéme de leur revenu, & les Juifs le vingtiéme; ce qui fuffira pour entretenir l'armée navale. Jean roi d'Arragon fera la même chofe, ceux de Ragufe offrent deux galeres, ceux dè l'ifle de Rhodes ,, quatre. Tout cela a été folemnellement promis ,, par les princes ou par leurs ambassadeurs. Quoique les Venitiens n'ayent rien promis en public, je me flatte qu'ils ne manqueront pas au befoin, quand ils verront les autres tous difpofez à le faire; & que les François, les Caftillans & les Portugais fui,, vront leur exemple. Il ne faut rien efperer de l'Angleterre à caufe des troubles qui divifent ce roïau,, me, ni de l'Ecoffe cachée dans le fond de l'Ocean. Le Dannemarck, la Suede & la Norvége font trop éloignées pour pouvoir envoier des gens de guerre, & contens de leurs poiffons, ils ne peuvent fournir aucun argent. Les Polonois étant voisins des Turcs la Moldavie, craindront d'exposer leur ,, pays en la dénuant. Les Bohemiens ne pouvant ,, pas combattre à leurs frais hors de leur royaume, feront entretenus & payez. LesHongrois armeront vingt mille hommes de cavalerie & autant d'infanterie ; & par la jonction des Allemands & des Bourguignons, ils feront une armée de quatre-vingthuit mille hommes. Qui doute qu'on ne puitle vaincre & abattre les Turcs avec toutes ces trou,,pes: Ajoûtez que Scanderberg viendra avec une

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armée choisie de fes Albanois,que plusieurs dans la Grece quitteront le parti des Infidéles, qu'en Afie « AN. 1460. le prince de Caramanie & les Armeniens chargeront les Turcs par derriere.Ne défefperons donc pas de la victoire, & prions le Seigneur qu'il veuille feconder nos deffeins. Portez & racontez dans vos « pays ce qui s'est fait ici, afin que vos feigneurs & maîtres exécutent fidellement leurs promeffes.

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CXLIV. 4 Fin de Paffemblée de Mantouë.

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Spond. ad bune ann. num. 2. &

clef. hoc an. 1460.

Après ce difcours, tous ceux qui avoient fait des avances ou des promesses au nom de leurs maîtres,en aynald. annal.esconfirmerent l'accompliffement, & les autres garderent le filence. Les ambaffadeurs de Borse marquis d'Efte, pour montrer que leur maître pouvoit faire plus qu'on attendoit de lui, promirent de fa part trois cens mille écus d'or ; ce qui étonna tous les affiftans. Enfin le pape donna ordre aux cardinaux, aux évêques, aux abbez & autres qui étoient préfens, de fe revêtir de leurs habits de cerémonie pour conclure cette affemblée. Ils le firent, & fa fainteté defcendant de fon trône fe tourna vers le dégrez du grand autel, fe mit à genoux, fit fa priere accompagnée de larmes & de foupirs, recita plufieurs verfets choifis des pfeaumes, & propres à la conjoncture où l'on fe trouvoit. Les prélats & le clergé lui répondoient, & reçurent à la fin la benédiction que le pape leur donna folemnellement. Telle fut la fin de l'aflemblée de Mantouë, où il fut aifé de prendre des conseils, & d'établir des reglemens; mais si difficile de les exécuter, qu'on le fépara fans avoir pris aucunes mefures efficaces pour le fecours des Chrétiens contre les Turcs. Il eft pourtant vrai que le pape avoit beaucoup de zéle, & qu'on ne peut trop louer fes Tome XXIII.

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pieux deffeins: mais voyant toute l'Italie troublée & AN. 1460. les peuples divifez, n'eut-il pas été plus loüable & plus digne du titre de pere des fidéles, de rétablir la paix parmi les enfans, avant que de porter la guerre chez les ennemis de la religion.

CXLV.

Mantouë, & vient à Sienne.

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Il partit donc de Mantouë au commencement du Le pape part de carême, & vint à Sienne, où voulant faire une promotion de cardinaux, il confulta en particulier le facré college qui approuva fon deffein ; & deux jours après qui étoit un mercredi, il affembla un confiftoire fecret pour propofer ceux qu'on lui avoit nommez, & prier les anciens cardinaux d'examiner s'ils étoient dignes de cette élevation. Les cardinaux aïant confenti å la nomination de cinq, parmi lesquels étoit François Piccolomini neveu du pape Pie II. qui fut enfuite pape fous le nom de Pie III. & qui étudioit alors à Peroufe; le faint pere en demanda un fixiéme qui n'avoit pas été propofé, c'étoit Alexandre Oliva genéral de l'ordre des Auguftins, né à Saxoferrato de parens pauvres, mais recommandable par fa pieté & par fon érudition, il fut admis par les cardinaux; & le pape fans attendre le vendredi auquel jour on avoit coutume de publier les promotions des cardinaux, publia ceux-ci dès- le jour même qu'ils furent choifis, ce qui délivra les anciens.cardinaux de beaucoup de follicitations.

CXLVI. Promotion que

cardinaux.

Le premier fut Ange Capranica Romain, prêtre fait le pape de x cardinal du titre de Sainte-Croix de Jerufalem, & évêque de Paleftrine. Pie II. avoit été autrefois fon domestique; il aimoit les lettres & les fçavans, & avoit beaucoup de vertu. Le fecond Berard Herulo de Narni auditeur de Rote, évêque de Spolete, prê

Goblin in comment. Rii II. lib. 2.,

tre cardinal du titre de fainte Sabine. Le troifiéme,
Nicolas Forte-Guerra de Pistoye, évêque de Thea-
no, prêtre cardinal du titre de Sainte-Cecile. Il
étoit parent du du côté de fa mere qui se nom-
pape
moit Victoire Forte-Guerra. Le quatrième, Brocard,
de Weispriach Allemand, du titre de Saint-Nerée
& Saint-Achillée, & archevêque de Saltzbourg. Le
cinquième, Alexandre Oliva genéral de l'ordre des
freres Hermites de faint Auguftin, prêtre cardinal
du titre de Sainte-Suzane, & évêque de Camerino.
Le fixième, François Piccolomini neveu du pape,
Siennois, archevêque de Sienne, diacre cardinal du
titre de faint Eustache.

AN. 1460.

Aubery bist, dey cardinaux.

CXLVII.
Le pape reçoit

dinaux dans un

Le samedi fuivant il y eut encore un consistoire dans l'église cathédrale, où l'on fit venir les nou- ces nouveaux carveaux cardinaux. Le pape en les attendant, parla confiftoire. de chacun d'eux en particulier, & comme ils s'ap- Goblin in commenti prochoient, il les fit tous arrêter devant le baluftre, Pii II. lib. 2. Ó 7. pour leur representer en peu de mots l'excellence de la dignité à laquelle ils venoient d'être élevez; l'integrité de mœurs que demandoit la place qu'ils occupoient, & les fomma de juger eux-mêmes s'ils étoient tels que devoient être des perfonnes dignes d un fi grand honneur. Enfuite il les appella au baifer dú pied, de la main & de la bouche; les anciens cardinaux les reçurent auffi au baifer, & les firent affeoire parmi eux. Tous étans affis on jugea quelques causes, après lefquelles les anciens le tinrent debout en cercle devant le pape, & les nouveaux fe mirent à genoux pour faire le ferment aux pieds de fa fainteté qui leur donna enfuite le bonnet ; & le choeur chanta le Te Deum. Cette cerémonie achevée,

les cardinaux nouvellement élus furent menez par AN. 1460. les anciens à l'autel de la fainte Vierge où le doyen pria fur eux: après quoi ils s'en retournerent vers le pape qui finit le confiftoire, & s'en alla dans le palais. Jean Gobelin rapporte toutes ces circonstances, pour faire voir, dit-il, que les papes ne créoient: point alors de nouveaux cardinaux, qu'ils ne fuffent auparavant propofez aux anciens, & approu

CXLVIII.

Appel du procupar e nent de Paris

reur genéral du

au concile pour la dêfenfe de la pra

vez par eux..

Les expreffions dont fa faintetés'étoit servie dans fa réponse aux ambassadeurs de France en parlant de la pragmatique-fanction, & exagerant beaucoup tous les maux qu'elle pouvoit caufer au fiége apoftolique, choquerent le parlement de Paris. Le Procureur genéral Dauvet informé du difcours de Pie II. qui ne tendoit pas moins, difoit-on, qu'à divifer Féglise de France du corps de l'églife universelle,fit: dans cette année une proteftation très-forte contretout ce que le pape avoit dit, & forma fon appel au prochain concile genéral, fans avoir égard à la dé fense que fa fainteté avoit faite depuis peu d'appeller de fes jugemens au concile. Voici les termes de ce fameux appel fait par l'ordre même du roi Charles VII. « Puifque notre faint pere le pape, à qui la toute-puiflance a été donnée pour l'édification de » l'églife, & non pas pour la deftruction, veut inquieter & accabler le roi notre feigneur, les eccléfiaftiques de fon royaume, & même les féculiers fes fujets, je protefte, moi Jean Dauvet procureur. genéral du roi, & établi spécialement en fon nom par les notaires qui ont foufcrit de la nullité de tels jugemens ou cenfures, felon les décrets des.

pragmatique-fanction»

Papa cui poteft as data eft in adificationem non in def#ructionem everte

re, &c.

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