Imágenes de páginas
PDF
EPUB

Prifce, ne fupra Principem nem triumphalem præcepta feanderer ne Vefpafianum se- | coërceret. Tacit. Hift. 4.

[ocr errors]

MAXIME VIII

L'homme, qui ne fe paffionne jamais.

[ocr errors]

'EST la marque de la plus grande fublimité d'efprit, puifque c'est par là que l'homme fe met au deffus de toutes les impreffions vulgaires. Il n'y a point de plus grande feigneurie, que celle de foi-même, & de fes paffions 1. C'eft-là qu'eft le trionfe du Franc-Arbitre. Si jamais la paffion s'empare de l'efprit, que ce foit fans faire tore à l'emploi, fur-tout fi c'en eft un confidérable. C'est le moien de s'épargner bien des chagrins, & de fe métre en haute répu

tation.

traire d'un autre.... Aucuns pouroient dire que gens qui font aucune de ces fautes, ne devroient être au Confeit d'un Prince. A quoi faut répondre, que nous fommes. tous hommes: & qui les vou. droit chercher tels que jamais ne failliffent à parler fage

¶ Céte Seigneurie de foimême feroit bien à defirer dansles hommes qui ocupent les grans poftes, & qui gouvernent les Etats, car elle ne s'y rencontre prefque jamais. Pour ce, dit Comines, il eft bien neceffaire à un Prince d'avoir plufieurs gens à fon Confeil. Carles plus fages er-ment, & que jamais ne s'erent quelquefois, & tres-fou meuffent plus à une fois que vent, oupour être paffionnez l'autre il les faudroit cher aux matieres de quoi l'onpar- cher au Ciel car on ne les les ou par amour, ou par hai trouveroit pas entre les hom Be ou par vouloirdire le can

mes.

MAXIME IX.

Démentir les défauts de fa nation.

[ocr errors]

EAU prend les bonnes ou mauvaises qualiteż des mines, par où elle paffe ; & l'homme, celles du climat où il naît. Les uns doivent plus que les autres à leur Patrie, pour y avoir rencontré une plus favorable étoile. Il n'y a point de nation, fi polie qu'elle foit, qui n'ait quelque défaut originel, que cenfurent fes voifins, foit par précaution, ou par émulation 1. C'est une victoire d'habile-homme, de corriger, ou du moins de faire mentir la cenfure de ces défauts. L'on aquert par là le renom glorieux d'être unique, & céte éxemtion du défaut commun eft d'autant plus eftimée, que perfonne ne s'y atend. Il y a auffi des défauts de famille 2, de profeffion 3, dem

[blocks in formation]

I.

& des Médecins. Nec quidquam publica mercistam venas le fuit, quàm Advocatorum perfidia, dit Tacite, Ann.. & quelques lignes aprés. V quomodo vis morborum pretia medentibus, fic foritabes pecu niam Advocatisferat LeJeune Pline ajoute. que ceux, qui paffent leur vie dans le Bareaux deviennent fourbes, malgré qu'ils en aient. Nos, qui in foro, litibufque terimus l'atarem, multum malitias

ploi, & d'âge 4, qui venant à fe trouver tous dans un même fujet, en font unmonftre infupportable, fi l'on ne les prévient de

bonne-heure.

quamvis nolimus, addifcimus. Epist .lib. 2. Les menteries &les équivoques desAftrologues. Genus heminum potentibus infidum, fperantibus fallax. Hiftor Quadam ferus quàm dicta fint cadere, fallacis ignara dicentium Ann 6. Breve confinium ariis & falfi. Ann. 4.

L

[ocr errors]

4 L'imprudence & l'évaporation de la Jeuneffe, qui donne toujours dans la bagatelle. Fuventam improvidam &facilem inanibus. Ann. 2. Mobiles adolefcentium animos. Ann. 4. Imprudentia atatjs. Anwe 16.

[blocks in formation]

'UNE a autant d'inconftance, que l'au tre a de fermeté. La premiere fert durant la vie, & la feconde aprés 1. L'une refifte à l'envie, l'autre à l'oubli. La fortune fe defire, & fe fait quelquefois avec l'aide des amis; la Renommée fe gagne à force d'industrie. Le defir de la réputation naît de la vertu 2. La Renommée a été & eft

1 Famam in pofteros. Ann. Į talium altiffima cupere Ibid. 11.Aternitatemfama. Ibil. Gracian dans le dernier chap. 2. Tacitedit, que du mépris de fon Héros, dit que la vertu de la réputation naît le mé- & la grandeur courent fur des pris de la vertu. Contemptæ fa- lignes paralleles. Tout cela ma contemni virtutes. Ann. 4. revient à ce que difoit Caton & que c'eft le propre des gens le Cenfeur, que perfonne ne de bien d'afpirer aux plus feroit vertueux, fi une fois on grandes chofes. Optumos mor- féparois la gloire de la verwe

1

la fœur des Geans: elle va toûjours par les extrémitez de l'applaudiffement,ou de l'éxécration 3.

3 C'eft en ce sens, que Ta | éternelle. Duobus fa inoribus, cite dit,qu'Oton s'eft fignalé altero flagitiofiffimo, altero epar deux grandes actions, gregio, tantum dem apud pofte dont l'une mérite un repro heros meruit bona fame, quan éternel,& l'autre une loüange! tum male. Hift. 2.

MAXIME XI.

Traiter avec ceux de qui l'on peut
aprendre.

A converfation familiere doit fervir

Ld'école d'érudition & de politeffe. De

fes amis, il en faut faire fes maîtres, affaifonnant le plaifir de converfer, de l'utilité d'aprendre. Entre les gens d'efprit la joiiisfance eft réciproque. Ceux qui parlent font païez de l'applaudiffement qu'on donne à ce qu'ils difent ; & ceux qui écoutent, du profit qu'ils en reçoivent. Nôtre inté

reft propre nous porte à converfer 1. L'homme d'entendement fréquente les bons. Courtifans dont les maisons font plûtôt les téatres de l'Héroïfme, que les palais de la Vanité. Il y a des hommes, qui, outre

[merged small][ocr errors][merged small]

qu'ils font eux-mêmes des oracles, qui in ftruifent autrui par leur exemple, ont encore ce bonheur, que leur cortége eft une Académie de prudence & de politeffe.

I

MAXIME XII.

La Nature & Art: la Matiére
& l'Ouvrier.

L n'y a point de beauté fans aide, ni de perfection, qui ne donne dans le barbarifme, fi l'Art n'y met la main. L'Art corige ce qui eft mauvais, & perfectionne ce qui eft bon. D'ordinaire, la Nature nous épargne le meilleur, afin que nous aions recours à l'Art. Sans l'Art, le meilleur naturel eft en friche: & quelque grans que foient les talens d'un homme, ce ne font que des demi-talens, s'ils ne font pas cultivez. Sans l'Art, l'homme ne fait rien comme il faut, & eft groffier en tout ce qu'il fait 1.

C'eft pour cela, que Mucien, Premier Miniftre de Vefpafien, s'étudioit à don mer de la grace à tout ce qu'il |

difoit & ce qu'il faifoit. Om• nium que diceret, atque ageret, arte quadam oftentator, Taci Hift`2.

« AnteriorContinuar »