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to. 6. Conc. p.

1324.

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03.

phes, l'une en vers latins, & l'autre en profe. Son A N. 690. fucceffeur dans le royaume d'Oüeffex fut Ina, qui fit des loix pour fon peuple dans une grande affemblée de feigneurs & de fages où étoient deux évêHedda & Erchembald. Entre ces loix on reques marque celles-cy qui concernent la religion. On doit baptifer les enfans dans un mois après leur naiffance. L'esclave qui aura travaillé le dimanche par ordre de fon maître fera mis en liberté, l'homme libre fera reduit en fervitude. On payera à l'é- c. 4. glife les premices des fruits à la faint Martin. Dé- c. 6. fendu de fe battre dans les églifes fous peine de cent c.7. vingt sous d'amende ; & la même peine est imposée à celui qui porte faux témoignage devant l'évêque, ..,. ou qui rompt la paix dans la ville épiscopale. Celui qui tuë le filleul ou le parrain, doit l'amende comme un parent. Car ces loix comme les autres loix barbares n'ont que des peines pecuniaires.

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C. 11.

A lib. 1. n. 1. t..act.SS. Ben.

Saint Benoît Bifcop mourut vers le même tems dans fon monaftere de Virmourth après l'avoir governé seize ans. Pendant fa derniere maladie, il exhorta souvent ses freres à garder fidellement la re- 2007 Boll.12. Jin. to. 1. p. gle, qu'il leur avoit donnée : l'ayant tiré de ce qu'il avoit trouvé de meilleur en dix-fept monafteres qu'il avoit vifitez dans fes voyages. Il leur recommanda de conferver la belle & nombreufe bibliotheque qu'il avoit apporté de Rome, pour le fervice de l'églife; & ne pas fouffrir qu'elle fût gatée ni diffipée. Il leur défendit d'avoir égard à la naiffance dans le choix d'un abbé, mais foulement aux

AN. 690. mœurs & leur ordonna de s'y conduire fuivant`la regle du grand faint Benoît : défendant en particulier d'élire fon frère qu'il en jugeoit indigne. Il mouMartyr. R. 12. fut en 690. le douziéme de Janvier, jour auquel l'églife honore fa memoire.

Janv.

XLVI.

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Fin de S. Theodore de Cantorberi.

Be. V. hift. c. 8.

Sept.

,

La même année mourut faint Theodore archevêque de Cantorberi âgé de quatre-vingt-huit ans Martyr. R. 19. après vingt-deux ans d'épiscopat. Il fut enterré dans l'église de faint Pierre avec ses predeceffeurs, & on honore fa memoire le jour de fa mort dixneuviéme de Septembre. C'est le premier entre les latins qui ait compofé un penitentiel, c'est-à-dire un recueil de canons pour regler les penitences des differens pechez. Plufieurs le copierent, & firent des recueils semblables, qui furent depuis mêlez à celui de Theodore: enforte qu'il ne fe trouve plus dans fa pureté. Ce qui eft le plus conftamment de lui font certains chapitres ou articles au nombre de fix-vingt, qui contiennent le fommaire de la disciTo.9. fpicil.to.6. pline des Grecs & des Latins. Voici ce que j'y trouve de plus remarquable. Les nouveaux baptifez portoient pendant fept jours fur la tête le voile qui leur avoit été mis, c'étoit un prêtre qui l'ôtoit. Il n'étoit pas permis aux baptifez de manger avec c. 86. les catecumenes. Le dimanche on n'alloit point en 6. 7. bateau, ni en chariot, ni à cheval; & on ne faifoit point de pain. On voit dans la vie de faint Cutbert Vit.s.Cutb.e.27. que la reine même n'alloit pas en chariot le diman6. 10. 119. che. On ne mangeoit point de fang, ni d'animaux étouffez. Chez les Grecs les laïques même commu

Conc.App.p.1875

C. 2.

nioient tous les dimanches, & on excommunioit

c. 16.

ceux qui y manquoient trois fois de fuite. Quoique AN. 690. les penitens ne dussent point communier, on com- .. 12. mençoit par grace à leur permettre au bout d'un an ou de fix mois. Les nouveaux mariez étoient un mois fans entrer dans l'églife:puis ils faifoient quinze jours de penitence avant que de communier. Les femmes n'entroient dans l'églife que quarante jours aprés leurs couches. Les oblations pour les morts étoient 19.77. accompagnées de jeûne.

a

:

C.

с. За

c.

Les enfans qui étoient dans les monasteres man- c. 34. geoient de la chair jufques à quatorze ans. Les gar- . 118. çons pouvoient fe faire moines à quinze ans, les filles à feize. L'abbé devoit être élû par les moines; e. 46. & à son ordination on lui donnoit le bâton pastoral. Les moines Grecs n'avoient point d'esclaves, les Latins en avoient. Les penitences étoient déja fort .. 8. abregées : les plus grandes, comme pour l'homicide volontaire n'étoient que de fept ans ; ou bien il fal- 53.108. loit renoncer à porter les armes. Pour la fornication, il n'y avoit qu'un an de penitence: pour l'adultére trois ans. On permet de prier, mais non de «63. dire la meffe pour celui qui s'eft tué volontairement. Ceux qui ont été ordonnez par les Ecoffois, c'est-à c.so. dire les Hibernois & par les Bretons schifmatiques, doivent être rehabilitez par l'impofition des mains, & leurs églifes reconciliées. On ne doit donneraux «. 87 Bretons ni le faint chrême ni l'euchariftie, qu'après qu'ils font réunis à l'églife.

c. 55.

C.

Le fucceffeur de faint Theodore dans le fiege de Cantorberi fut Britoüald auparavant abbé du mo- Be.V. hift c. 9. naftere de Raculf dans le païs de Cant. Il étoit

Acta SS Ben, tøj 3.p.5260

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favant dans les écritures, & bien instruit de la difcipline ecclefiaftique & monaftique: mais nulle ment comparable à fon predeceffeur. Il ne fut élû que deux ans après la mort, favoir le premier jour de Juillet 692. & facré encore un an après, le dimanche vingt-neuviéme de Juin 693. par Godoüin Archevêque de Lion. Il eft dit qu'il fut ordonné archevêque de Bretagne par le pape Sergius: ce qui fignifie apparemment qu'il reçut le pallium de fa part. C'est le premier Anglois naturel qui fut archevêque de Cantorberi; & il tint ce fiege trentesept ans.

Pendant la vacance du fiege de Cantorberi, faint Suidbert fut ordonné évêque pour la Frife où il avoit été envoyé par saint Ecbert. Celui-ci étoit un noble Anglois qui fe retira en Irlande, & y embraffa la vie Monaftique. Etant prêtre & plein d'un grand zele, il entreprit l'an 686. de paffer en Frise pour travailler à la converfion des Germains dont les Anglois tiroient leur origine. Quoiqu'il en fût détourné par des fonges, qu'il croyoit venir de Dieu, il ne laiffa pas de s'embarquer; mais ayant penfé faire naufrage dès le port; il abandonna l'entreprise; & travailla utilement à la réunion des Irlandois fchifmatiques. Un de fes compagnons nommé Vicbert, qui avoit auffi 'demeuré longtems en Hibernie menant la vie d'anacorete dans une grande perfection, s'embarqua, paffa en Frife, & pendant deux ans de fuite prêcha l'évangile à cette nation & à fon roi Ratbod; mais voyant qu'il n'y faifoit aucun fruit, il revint en Hibernie

fervir Dieu en filence, & profiter au moins aux AN. 692. fiens par fon exemple.

6.11.

tom. 3. A&. B. p. 605.

Saint Egbert voyant qu'il n'avoit pû passer en Frife, & que Vicbert n'y avoit rien fait, esseya d'y envoyer encore des hommes zelez & vertueux. Il en Vita per Alcuin choisit douze, dont le principal étoit Villebrod Anglois né en Northumbre vers l'an 658. Dés l'âge de fix ou fept ans fon pere le mit dans l'abbaye de Ris pon, où il fut élevé fous la conduite de faint Vil- BeV. hift. 6. x zá frid & y embraffa la vie monaftique. A l'âge de vingt ans, & vers l'an 678. il en fortit du confen tement de fon abbé pour aller en Irlande fe perfectionner auprés de faint Egbert. Il étoit prêtre & âgé de trente-trois ans, quand il fut envoyé en Frife Martyr. R. 241⁄2 par ce faint qui vécut jusques à l'an 729. & mou- 4r. rut âgé de quatre-vingt-dix ans, le vingt-quatriéme d'Avril: jour auquel l'église honore fa memoire. Les douze miffionnaires étant arrivez en Frife l'an 690. furent trés-bien reçûs par Pepin duc des François & maire du palais, furnommé de Heristal. Il venoit de conquerir fur Ratbod, la Frife citerieure entre le Rhin & la Meufe: c'eft pourquoi il les y envoya prêcher, & leur donna fa protection; défen, dant de leur faire aucun déplaifir, & faisant des graces à ceux qui embraffoient la foi: ce qui produifit en peu de tems la converfion d'un grand nombre d'idolâtres.

Alors les miffionnaires choifirent Suidbert l'un d'entre eux pour être ordonné évêque! Avant que de venir en Frife, il étoit prêtre & abbé du monaftere de Dacor fur les confins de l'Ecoffe. Ils le ren Tome I X.

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