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Gervas.

Ada SS. en B. tom.3. P.433.

Sup. liv.xi. n 3.

Son fucceffeur fut Tatoüin de la province des Mer-
ciens, auparavant prêtre dans le monastere de Briu-
dun. Il fut facré à Cantorberi par Daniel de Vin-
cheftre, Adulfe de Rocheftre & deux autres évê-
ques,
le dimanche dixiéme de Juin la même an-
née 731. Tatoüin étoit un homme confiderable par
fa pieté & par la prudence, & bien instruit des
faintes lettres. Il reçut le pallium du pape Gre-
goire III. & aprés avoir gouverné trois ans l'église
de Cantorberi il mourut le 30. de Septembre 734.
Son fucceffeur fut Northelme moine & prêtre de
Londres.

Adulfe évêque de Rocheftre avoit fuccedé en ce fiege à Thomas mort en l'an 726. Celui-ci étoit trés-favant difciple de l'archevêque Theodore & de l'abbé Adrien. Il favoit le grec & le latin comme fa langue naturelle, & étoit inftruit des fiences eccleqaftiques & profanes. En Northumbre Vilfrid II. étoit évêque d'Yorc, ayant fuccedé à Jean fucceffeur de faint Vilfrid. Jean étoit difciple de faint Theodore de Cantorberi, il fut moine à Strenechal, & fucceda dans l'évêché d'Haguftald à Eata qui y avoit été mis aprés l'expulfion de faint Vilfrid. Jean fucceda auffi en 704. à Bofa mis à la place de faint Vilfrid dans l'évêché d'Yorc mais il le rendit à ce faint quand il fut rétabli. Saint Vilfrid étant mort en 709. Jean lui fucceda & reprit le gouvernement de l'églife d'Yorc, mais huit ans aprés fe fentant caffé de vieilleffe il ordonna à sa place Vilfrid prêtre de fon clergé, & fe retira au monaftere de Beverlei qu'il avoit fondé. Il y mourut

quatre ans après l'an 721. le 7. de May jour auquel l'églife celebre fa memoire. Bede raconte de lui plufieurs miracles confiderables, & témoigné que la vie monaftique faifoit grands progrès dans le païs de Northumbre à la faveur de la paix dans le tems où il finit fon hiftoire : c'est-à-dire l'an 731: On n'eût pas foin de la continuer après lui, & pendant plufieurs fiecles nous ne connoiffons plus fi diftinctement l'église d'Angleterre.

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Poeta annon. tom. 4. acta SS. p. 5.

Vilfrid le jeune avoit été moine dans l'abbaye de Strenechal, & depuis vidame & abbé dans l'é- 560. glife d'Yorc: auffi croit-on que cette église étoit fervie par des moines comme la plupart des cathedrales d'Angleterre. Il orna fon église de vafes précieux & s'appliqua à l'instruction de fon peuple & au foulagement des pauvres. Après avoir gouverné l'églife d'Yorc pendant quinze ans depuis 717. jus qu'en 732. il fit ordonner Egbert à fa place, & le retira pour paffer le refte de fa vie dans le repos & lap 561. priere. Egbert étoit frere du roi Edbert qui regnoit alors en Northumbre. Dès son enfance il avoit été mis dans un monaftere & gouverna l'église d'Yorc pendant trente quatre ans. Au commencement de fon pontificat, c'est-à dire l'an 735. il reçut du pape Gregoire III. le pallium & la dignité archiepifcopale, ainfi il fut le fecond archevêque d'Yorc comptant faint Paulin pour le premier.

XII. Lettre de Bede à

Le venerable Bede vivoit encore, & l'an 734. il écrivit à l'évêque Egbert une lettre, qui eft un Egbert.. illuftre témoignage de fon amitié pour ce prelat, & de fon zele pour l'églife. L'année précedente qui

rif. 1666.

étoit la feconde du pontificat d'Egbert, Bede avoit paffé quelques jours à inftruire dans le monaftere d'Yorc: & l'évêque l'avoit prié d'y revenir l'année fuivante mais étant retenu par la maladie qui lui furvint, & qui fut apparemment la même dont il mourut, il fupplea à fa vifite par cette lettre. Avant toutes chofes, dit-il, évitez les converfations inutiles, & vous appliquez à la meditation des faintes p. 46. edit. Pa- écritures, principalement des épîtres de faint Paul à Timothée & à Tite, du paftoral de S. Gregoire, & de fes homelies fur les évangiles. Comme il ne convient pas d'employer les vales facrez à des usages profanes : il n'eft pas moins indecent, que celui qui eft confacré au fervice des autels, fe répande au fortir de l'église en des difcours ou des actions indignes de fon rang. Ayez toûjours avec vous des perfonnes capables de vous aider & vous soûtenir dans les tentations; & ne faites pas comme certains évê. ques qui ne font accompagnez que de gens de plaifir & de bonne chere, capables de les divertir par des entretiens frivoles. Et enfuite:

p. 50.

Parce que vôtre diocefe eft fi grand, que vous ne pouvez feul aller par tout, même en un an, il eft necessaire que vous établissiez des prêtres dans chaque village, pour inftruire & adminiftrer les facremens : & ils doivent principalement avoir foin, que tout le monde fache par cœur le fynbole & loraifon dominicale, & que ceux qui n'entendent le latin, le chantent en leur langue, foit laïques, foit clercs, ou moines. C'eft pour cela que je les ai traduits en Anglois, en faveur de plufieurs prêtres

pas

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gnorans. On dit qu'il y a plufieurs villages dans les montagnes inacceffibles, de nôtre nation, ou jamais on n'a vû d'évêques exercer aucune fonction fpirituelle, ni perfonne pour inftruire; & toutefois aucun de ces villages n'eft exempt de payer des redevances à l'évêque. Ainfi loin de prêcher gratuitement, fuivant le précepte de N. S. on reçoit fans prêcher, F'argent qu'il a défendu de prendre. Et enfuite:

Le meilleur moïen de rétablir nôtre églife, eft de multiplier lesévêques. Car qui nevoit combien il vaut mieux partager à plufieurs ce fardeau immense, què d'en accabler au feul : C'eft pourquoi le S. pape Gregoire écrivant à l'archevêque Augustin,avoit ordonné d'inftituer douze évêques, dont celui d'Yorc feroit le metropolitain. Je voudrois que vous rempliffiez ce Hombre, avec le fecours du roi : c'étoit Ceolulfe roi de Northumbre,prince trés pieux. Bede continuë: Je fai que par la negligence des rois precedens, & leurs liberalitez inconfiderées, il n'eft pas aifé de trouver un lieu vacant,pour ériger un évêché, C'est pourquoi Feftimcrois à propos de prendre pour cet effet quelque monaftere; &pour obvier à l'oppofitionde l'abbé & des moines, on pourroit leur permettre de choisir l'évêque d'entre eux, ou de le prendre dans le territoire qui feroit le nouveau diocese. Ce quien rendra Fexecution plus facile c'est le nombre infini de lieux qui portent trés-mal à propos le nom de monafteres, quoi qu'il n'y ait point d'observance monaftique. Car vous favez que de feculiers fans aucune experience,ni aucune affection pour la vie reguliere, donnent aux rois de l'argent, & en achettent des ter

purs

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res fous pretexte d'y fonder des monasteres; & en font affurer la proprieté à leurs heritiers, par des lettres des rois,confirmées par les évêques. Là ils vivent avec toute forte de licence, gardant leurs femmes & leurs enfans, & y raffemblent, fous le nom de moines ceux qui pour leur indocilité font chassez des vrais monafteres, ou qu'ils en peuvent débaucher,ou qu'ils trouvent vagabonds: ou leurs vaffaux, à qui ils donnent l'habit & fe font promettre obéiffance. Ils prétendent être tout ensemble abbez & gouverneurs de provinces,ou officiers du roi:& donnent à leurs femmes de femblables monasteres à gouverner. Ce feroit donc un grand bien d'employer utilement ces terres occupées par des gens qui ne font que du fcandale,& Sup. liv. xxxix du moins font inutiles à l'église & à l'état. Nous avons vû que dés le fiecle precedent il y avoit en Efpagne de ces faux monafteres fans discipline, dont faint Fructueux de Brague fe plaignoit.

38.23.

2.57.

Reg S Fruct.

C. 12.

Bede dit que cet abus regnoit en Angleterre depuis environ trente ans:&continuant de donner les avis à p. 60. l'évêque Egbert, il l'exhorte à faire instruire soigneu1.64. fement le peuple de la foi & des mœurs. D'enseigner

combien eft falutaire la frequente communion, telle qu'elle fe pratique en Italie, en Gaule, en Afrique, en Grece &par tout l'Orient.Mais ajoûte-t-il,les laïques de nôtre province font prefque tous fi éloignez de cette devotion, que les plus pieuxnecommunient qu'à Noël, à l'Epiphanie & àPaque:quoi qu'il y ait une infinité de perfonnes d'une vie trés-pure, de tout âge & de tout fexe, qui fans aucune difficulté pourroient communier tous les dimanches, & les fêtes des apô

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