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des

:

par

l'église, la doctrine des livres infpirez de Dieu, & peres qui les ont expliquez dans leurs écrits. Vous nous aviez demandé que vôtre écrit fût lû en nôtre prefence, & que l'on examinât ce qu'il contenoit de conforme à la vraye foi. Nous l'avons fait il a été lû dans le concile, depuis le commencement jufqu'à la fin, article par article, 1951. & chacun en a dit ce qu'il lui a plû. J'ai affifté, comme vous l'avez demandé, à l'affemblée des évêques : nous avons examiné & decidé, avec l'aide de Dieu, ce qu'il falloit croire fur cette queftion. Maintenant je vous conjure de même, d'embrasser en esprit de paix nôtre confeffion de foi; & ne vous pas eftimer plus favans que l'église univerfelle. Avant que vous nous eulliez scandalifez ce nom d'adoption, nous vous avions toûjours aimez comme nos freres : & la droiture de vôtre foi nous confoloit de vôtre fervitude temporelle : nous avions même refolu de vous en délivrer, felon l'occafion & votre confeil. Maintenant vous vous êtes privez de cette double confolation, de la participation de nos prieres & de nôtre fecours. Car fi aprés cette admonition du pape & du concile, vous ne renoncez à vôtre erreur: fachez que nous vous riendrons abfolument pour heretiques, & n'oferons plus avoir de communication avec vous. Il mer enfuite fa confeffion de foi, qui eft la catholique, p. 1953. & où la prétendue adoption de J. C. eft nomméP. 1057. ment rejettée. Le concile de Francfort fit cinquante-fix canons, dont le premier porte, qu'il a été affemblé de l'autorité du pape, & par com

p. 1052.

mandement du roi; & condamne l'herefie d'Elipand de Tolede & de Felix d'Urgel, touchant l'adoption qu'ils attribuoient au fils de Dieu.

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LVIII

les images.

Le fecond canon eft conçû en ces termes : On a propofé la question du nouveau concile des Grecs Canon touchant tenu à C. P. touchant l'adoration des images: où il étoit écrit, que quiconque ne rendoit pas aux images des faints le fervice & l'adoration, comme à la Trinité divine, feroit jugé anathême. Les peres du concile ont rejetté & méprifé abfolument cette adoration, & cette fervitude; & l'ont condamnée unanimement.

V. not. Sirm.to.

On ne peut douter que ce nouveau concile des Grecs, ne foit celui qui avoit été tenu à Nicée fept 7.conc. p. 10;4. ans auparavant. Les peres de Francfort le mettent à C. P. foit à caufe de la proximité, foit parce qu'il s'y affembla d'abord ; & ils difent qu'il ordonne d'adorer les images, comme la fainte Trinité, fur la sup. n. 45° mauvaise interpretation de l'avis de Constantin de Chipre comme dans les livres Carolins: car ce canon eft fait dans le même esprit.

Ces livres furent envoyez au pape Adrien, peu devant ou peu aprés le concile de Francfort, par Angilbert dés-lors abbé de Centule; & le pape y répondit par une longue lettre adreffée au roi Charles qu'il traite toujours avec un trés-grand respect, nonobftant la dureté de l'écrit auquel il répond. Car comme le pape avoit prefidé au concile feptiéme par fes legats, le mépris de ce concile retomboit fur lui; & faifoit du moins voir clairement, que les François étoient perfuadez que la

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LIX.

livres Carolins.

915.

feule atorité du pape ne fuffifoit pas, pour faire recevoir un concile fans le confentement des principales églifes.

A

pape

Le Adrien parle ainfi dans cette réponse: Repofe aux Nous avons reçû l'abbé Angilbert miniftre de vo10.7. conc. p. tre chapelle, qui a été nourri dans votre palais, prefque dés l'enfance, & admis à tous vos confeils. C'est-pourquoi nous avons écouté favorablement tout ce qu'il a voulu nous expliquer, comme fi vous nous l'euffiez expofé vous-même, entre autres cho, fes il nous à reprefenté un capitulaire contre le concile tenu à Nicée, pour l'érection des faintes images. L'affection que nous vous portons, nous a obligé d'y répondre article par article: non pour défendre perfonne, mais pour foûtenir l'ancienne tradition de l'églife Romaine. Il répond ensuite à divers articles, fans fuivre l'ordre des livres Carolins: mais en chacun il marque de quelle feffion du concile de Nicée est tiré l'article qu'il défend. Il commence par foûtenir ce que Taraise avoit dit, que le faint Efprit procede du pere par le fils, & emploie pour ce fujet plufieurs autoritez des peres. Cette réponse eft remarquable en ce qu'elle fait voir que l'églife Romaine ne reprochoit rien alors aux Grecs fur ce sujet.

c. 9, p. 946.

Sur l'objection tirée de l'avis de Constantin de Chipre, à qui l'on faifoit dire qu'il adoroit les images, comme la fainte Trinité: le pape ne fait autre réponse, que de rapporter la définiton du concicile, où l'honneur dû aux images eft nettement distingué du culte dû à la nature divine, Il fait

mention

c. 2. p. 519. c. I. p. 947.

sup. 1. XLII.n.

16

56.

mention de deux conciles tenus à Rome contre les Iconoclastes: l'un en 732. par le pape Gregoire III. l'autre en 769. par Etienne. III. & ce dernier étoit important à la difpute prefente, en ce que douze Lit. XLIII. ». évêques choifis de France y avoient affifté, & toutefois on y avoit ordonné que les images feroient honorées. Sur ce que l'on difoit contre l'autorité 17.p. 95. des vies des peres,le pape Adrien dit : que l'on ne lit dans l'églife que celles qui portent les noms d'auteurs approuvez; & que l'on lit plûtoft les actes 19. p. 955 des martyrs. Il raporte les exemples de plufieurs papes, qui avoient fait faire des images dans les égli fes de Rome, que l'on y voyoit encore; faint Silvestre, faint Marc, faint Jules, faint Damafe, faint Celeftin, faint Sixte, faint Leon, Vigile, Pelage, Jean I. & faint Gregoire,

Enfin il raporte le dernier article des livres Ca- . 963. rolins, où il est dit : non que l'on défend d'adorer . les images, mais que l'on n'y contraint perfonne. Sur quoi le pape Adrien dit: Cet article eft bien different des precedens; c'eft pourquoi nous reconnoiffons qu'il eft de vous, en ce que vous faites profeffion de fuivre entierement le fentiment de S. Gregoire. Il parle au roi Charles. Enfuite il raporte le paffage de la lettre de S. Gregoire à Serenus: où il dit que les images font utiles pour l'inftruction, mais qu'il ne faut adorer que Dieu. Il y joint d'autres paffages de S. Gregoire: fçavoir de deux lettres à Secondin, où il dit, qu'il lui envoye des images, pour exciter fa dévotion, & adorer J. C, en la p:cfence de fon image,

1.968. C.

LX

Le pape ajoûte parlant du concile de Nicée : Nous l'avons reçû, parce que fa décifion eft conforme au fentiment de faint Gregoire; craignant fi nous ne le recevions pas, que les Grecs ne retournaffent à leur erreur, & nous ne fuffions refponfables de la perte de tant d'ames. Toutefois nous n'avons encore donné aucune réponse à l'empereur au fujet du concile. C'eft que le pape étoit bien informé de l'état chancelant de la cour de C. P. & du pouvoir des Iconoclaftes. Il ajoûte: En les exhortant à rétablir les images, nous les avons avertis, de reftituer à l'église Romaine fa jurisdiction sur certains évêchez & archevêchez, & les patrimoines qui nous furent ôtez, quand on abolit les images: mais nous n'avons eu aucune réponse. Ce qui montre qu'ils font convertis fur un article, mais non fur les deux autres. C'eft-pourquoi, fi vous le trouvez bon, en rendant graces à l'empereur du rétablissement des images, nous le prefferons encore pour la restitution de la jurifdiction & des patrimoines; & s'il la refufe, nous le déclarerons heretique. Telle eft la réponse du pape Adrien aux livres Carolins: où l'on ne peut affez admirer la douceur avec laquelle il répond à un écrit fi plein d'emportement & de mauvais raifonnemens. Soit que cette douceur vint de fa moderation, ou de la crainte d'offenfer Charles, dont la protection lui étoit si neceffaire.

Le troifiéme canon du concile de Francfort porte, que Taffillon neveu de Charles, & auparavant ons de France, duc de Baviere, fe prefenta au milieu du concile,

Suite des ca

fort.