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tribuer le refoulement de la fumée, à la pefanteur des rayons du Soleil? Dire que les rayons & la lumiere du Soleil ont un volume de pefanteur; cela ne doit point paffer pour un paradoxe; M. Pierquin, fur l'autorité de plufieurs Auteurs, foutient dans fon fyftême aftronomique, que la lumiere & le Soleil doivent avoir de la pefanteur, puifque ce grand corps céleste est un amas de flammes ferrées; & la lumiere, une propagation de flammes développées. D'autres le prouvent, en difant que le Soleil étant un globe de feu, qui reffemble beaucoup au feu terreftre, puisqu'il éclaire, échauffe, étincelle, brille & lance de tous côtés des rayons, comme le feu que nous allumons fur la terre, il doit en avoir la pefanteur. Or, le feu terreftre est un corps, puifqu'on le voit & qu'on le touche; il confifte en un amas de matieres rameufes & groffieres, emportées de tous côtés par le mouvement rapide d'une ma

tiere fubtile & déliée : il doit donc avoir

fon propre poids comme tous les autres corps. La flamme même qui s'éleve rapidement, a fon poids, felon un célébre (A) Lib. De Anglois. (4) Mais ce qui est de plus furflamma prenant, c'est que d'habiles Phyficiens ont reconnu le feu comme le plus pefant (B) des élémens. (B) Quoiqu'il en foit, `on ne peut pas fe refufer aux expériences: igne Auc- en Orient, on cuit les briques au Soleil, tore Paulo & quoique l'évaporation de l'humidité Caffai.

pondera

bilitate.

V. Differ.

phyfic. De

Diff. 3. en dût diminuer la pesanteur, elles y Rép. des deviennent au contraire beaucoup plus Lettres.

Tom. 8. p. lourdes. (C)

1278. &

Traité de

Boyle nous apprend que le plomb auphyfic. par gmente en poids fur les Eglifes, de fale P. Caf

1.

(C)

tel, Tom, çon que fouvent le bois ne peut plus le foutenir. On peut attribuer la cause de ce Bibl. uni- phénomène, non-feulement aux corpusverf. & his. cules ignées, falins, nitreux ou fulphu1689. tom. reux, de la brique & du plomb, qui s'acrochent, perdent leur mouvement & se fixent dans les interftices de ces diffé

9. p. 530.

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rens corps; mais encore, aux particules
extrêmement unies & gliffantes de la lu-
miere, qui s'infinuent, s'embarrassent &
fe figent, fi l'on peut parler ainfi, dans
les pores rameux de ces briques & du
plomb, & qui par leur union & leur re-
pos, y substituent à l'air & à l'humidité,
des molécules plus folides & plus pe-
fantes que l'air & l'humidité même.

Il est vrai que rien n'eft plus difficile
à déterminer que la pefanteur de la flam-
me, comme il paroît par la question de
l'Ange à Efdras fur cette matiere; (4) Lib. 4.
mais il n'eft pas impoffible de détermi- cap.4. v.5.

ner quelle est la pefanteur de la lumiere
figée. Un faumon de plomb pese ordi-
nairement 300 livres; & quand il a fuf-
fifament reçu dans ses
dans fes pores les parties
nitro-fulphureufes de la lumiere, il au-
gmente en poids de 12 livres, fans que
fon volume en foit groffi. Un pied cube
de pareil métal pese 825 livres ; &, après
avoir été tourné & retourné aux rayons

(A)

du Soleil durant plufieurs années, il pese 33 livres plus qu'il ne pefoit auparavant; ce qui paroît prouver, qu'un pied cube de lumiere figée, pefe 33 livres ; &, comme le pied cube contient 1728 pouces, on peut conclure qu'un pouce de lumiere figée pese 169 grains.

Après ce calcul du poids de la lumiere du Soleil, on peut juger du pouvoir qu'elle a fur la fumée, qui eft un corps fi léger; & après toutes les preuves que nous venons d'en rapporter, on ne doit plus être furpris que cette lumiere venant à donner fur une cheminée, repouffe par fa pefanteur la fumée en bas, ce qu'elle fait avec d'autant plus de force, que le Soleil donne plus à plomb fur le tuyau de la cheminée.

Ce qu'il y a de certain, c'est qu'en Eté, lorfque le Soleil luit, les tuilés s'échauffent; l'air qui environne le tuyau, se raréfie davantage que celui qui est au deffus du faîte ; & comme il trouve moins

dé réfiftance dans le tuyau, il y entre & refoule la fumée dans les appartemens.

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De l'ufage du mauvais bois, & de la façon dont il eft arrangé fur le feu: Septiéme caufe de la Fumée. Lorfqu'on attribue le reflux de la fu

mée à des causes éloignées, il arrive fouvent qu'elles font très proches. Un peu d'attention fur le choix du bois & fur la façon de l'arranger fur le foyer, préviendroit l'inconvénient dont on cherche la caufe, qui n'eft autre quelquefois, que la mauvaife qualité d'un bois verd ou humide, dans lequel le feu a peine à s'infinuer, parce que l'eau dont ce bois est imbibé, ne laiffe pas un accès affés libre à la matiere ignée; & comme il contient un amas de parties groffieres & féparées, qui n'ont point encore acquis la rapidité du mouvement qui produit la

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