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ouvrit les yeux sur l'état périlleux où se trouva la basilique de Saint-Pierre, le pape Benoît XIV l'appela pour entendre son avis. Après les examens convenables, il dressa un excellent Mémoire

+ III. POLÉMON II, fils du | précédent, fut reconnu par l'empereur Caligula, souverain des états de son père, dès que ce dernier eut cessé de vivre. Claude lui céda trois ans après la Cilicie, en échange du Bosphore Cimmé-sur les dommages qu'avoit soufrien, qu'il donna à un descendant de Mithridate. Polèmon II, embrassa le judaïsme , pour épouser la reine Bérénice, célèbre par ses amours avec Titus; mais cette princesse s'étant séparée derivantur fluviorum latera conlui, il abandonna le culte qu'il avoit suivi. Sur la fin de ses jours, il céda le royaume de Pont aux Romains, et l'on en fit une province qui porta long-temps le nom de Polémoniaque.

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ferts cet édifice, et sur les réparations qu'il etoit à propos d'y faire. Il a publié, en 1717, De motu aquæ mixto libri duo; en 1718, De castellis per quæ de

vergentia; en 1720, Prælectio de mathesis utilitate. Ces trois ouvrages parurent à Padoue in-4°. On a encore de lui, Exercitationes vitruvianæ, etc. Une édition de Frontinus, De aquæ ductibus, avec un Commentaire publié à Padoue en 1722, in-4°, avec figures, devenu très-rare, même en Italie, où il ne se trouve que très-difficilement. Il s'adonna quelquefois aux antiquités; on a de lui des Supplémens aux grands Recueils de Grævius et de Gronovius, Venise, 1757, cinq vol. in-fol. On voit à Padoue la statue de Poleni, par Canova.

de

* POLENTONE (Secco) citoyen de Padoue, appelé plus communément Siccone, Sicco ou Xicus Polentonus, vivoit dans le 15 siècle; il fut un de ceux qui, en 1414, furent présens à la prétendue découverte du tombeau de Tite-Live; et il écrivit, à ce sujet, à Niccolo Nicoli, Florence, unclettre dans laquelle il peignit l'espèce de joie, d'enthousiasme des Padouans le concours qui se fit pour aller voir ce tombeau, et la pompe magnifique avec laquelle on promena dans toute la ville les prétendus restes de cet historien. Personne n'avoit encore osé tirer les Pa

POLENI (le Marquis Giovani), né à Padoue en 1685, et mort dans cette ville en 1761, y occupa les chaires de professeur d'astronomie et de mathématiques. Après avoir remporté trois prix au jugement de l'académie royale des sciences de Paris, il fut aggrégé à cette compagnie en 1739. Il étoit aussi membre des académies de Berlin, des Ricovrati de Padoue, de la société royale de Londres et de l'institut de Bologne. Comme il excelloit dans l'architecture hydraulique, il fut chargé par la république de Venise de veiller sur les eaux de cette seigneurie. D'autres puissances le consultèrent sur le même objet. Il travailla aussi beaucoup dans toutes les parties qui concernent l'ar-douans de leur erreur. Ce ne fut chitecture civile; et quand Rome que vers le milieu du 15 siècle 14

T. XIV.

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férant l'intérêt du genre humain à son intérêt privé. Sous le ministère du duc de Choiseul, un secret pareil, que l'on dit être celui du feu grégeois, ayant été présenté; Louis XV, par amour pour les hommes, refusa de l'adopter. Cet habile chimiste, de retour en Italie en 1704, fut employé par Clément XI et par le prince Cibo, duc de Massa. Il revint en France en 1713, et obtint une place d'associé étranger à l'académie des sciences. Louis XIV l'engagea à faire venir en France toute sa famille. A

que Maquardo Gudio, célèbre
antiquaire, étant venu à Padoue,
après avoir examiné l'inscription |
du tombeau, déclara et prouva
que c'étoit celui de Livius Ali,
affranchi de Livia. Polentone est
auteur de plusieurs ouvrages,
parmi lesquels sont une comédie
en prose latine, sous le titre de
Lusus ebriorum, que Modeste
Polentone, que
l'on croit être son
fils, traduisit en prose vulgaire,
sous le titre de Catinia, dont le
principal personnage est Catinio,
marchand de bassins; la Vie de
Sénèque, qui fut traduite en flo-
rentin vulgaire par Jean de Tante;
la Vie de Pétrarque, qui fut pu-
bliée par Tomasiui : mais l'ou-
vrage le plus considérable de
Secco, divisé en dix-huit livres,
et à la composition duquel il em-
ploya vingt-cinq ans, est intitulé:
De claris grammaticis, orato-la cause d'une infinité de mala-
ribus, poelis, historicis latinis
ad Polidorum filium. Il n'a jamais
été imprimé, quoiqu'il y en ait
plusieurs copies dans les biblio-
thèques. On a encore de Secco
la Vie de Saint-Antoine de
Padoue, et d'autres saints de ce
pays; et quatre livres de la Con-
fession chrétienne. On croit que
cet écrivain mourut vers l'an
1463.

peine fut-elle arrivée, que Poli mourut le 29 juillet 1714. On a de lui une Apologie des Acides, sous ce titre Il trionfo degli Acidi. Le but de cet ouvrage est de prouver que les acides sont très - injustement accusés d'être

:

dies, et qu'au contraire ils en sont le remède souverain. Ce gros livre parut à Rome en 1706. Il contient des expériences remarquables, des raisonnemens, soit de chimie, soit de médecine, qui méritent quelque attention, même de la part de ceux qui ne les trouveroient pas concluans; enfin un grand nombre de remèdes nouveaux et de son invention. L'auteur ne croyoit pas la goutte incurable.

II. POLI (Matthieu ). Voyez

POOLE.

DORE,

I. POLIDORE. Voyez POLYet autres mots semblables. II. POLIDORE - CALDARA,

I. POLI (Martin), né à Lucques en 1662, vint à Rome à l'âge de dix-huit ans, pour se perfectionner dans la connoissance des métaux; il inventa plusieurs opérations nouvelles et eut un laboratoire public de chimie, qui fut très-fréquenté. Ayant trouvé un secret concer-peintre, né en 1495 à Caravagio, nant la guerre, il vint l'offrir à bourg du Milanais, d'où il prit Louis XIV. Ce prince loua, dit- le nom de Caravage, fut obligé l'invention, donna une pen- de faire le métier de manoeuvre sion à l'auteur et le titre de son jusqu'à l'âge de dix-huit ans; mais ingénieur; mais il ne voulut ayant été employé à porter aux point se servir du secret, pré-disciples de Raphaël le mortier

on,

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15 juin 1705, où il est mort le 3 septembre 1797, a publié, I. Du Gouvernement des mœurs Lausanne, 1784, in-8°. II. Coupd'œil sur ma patrie, Lausanne, 1795, in-8°.

II. POLIER (Charles de) parent du précédent, né à Lausanne en 1753, mort en 1782, obtint une lieutenance dans un régiment suisse au service de la France; mais bientôt il quitta le service et retourna à Lausanne où il fit connoissance avec le lord Tyrone, qui le chargea de l'éducation de ses enfans. Polier accompagna ses élèves en Angleterre et s'établit avec eux à Manchester, dont la société l'admit au nombre de ses membres. Il est mort dans une terre dulord Tyrone, près de Waterford. Cet auteur a fourni de très-bons Mémoires dans les transactions de la société de Manchester, où l'on trouve encore un Mémoire de lui, publié par le docteur Percival.

dont ils avoient besoin pour la peinture à fresque, il résolut de s'adonner entièrement à la peinture. Les élèves de Raphaël le secondèrent dans son entreprise. Ce grand peintre le prit sous sa discipline, et Polidore fut même celui qui eut le plus de part à l'exécution des loges de ce maître. Il se signala sur-tout à Messine, où il eut la conduite des Arcs de triomphe qui furent dressés à l'empereur Charles- Quint, après son expédition de Tunis. Polidore songeoit à revenir à Rome, qua nd son valet lui vola une somme considérable qu'il venoit de recevoir, l'assassina dans son lit en 1543. La plus grande partie de ses ouvrages est peinte à fresque. Il a aussi beaucoup travaillé dans un genre de peinture qu'on appelle Sgraffito ou Manière égratignée. Ce célèbre artiste avoit un goût de dessin très grand et très correct. On remarque beaucoup de fierté, de noblesse et d'expression dans ses airs de tête. Ses draperies sont bien jetées, son pinceau est moelleux; et on peut le regarder comme le seul de l'école romaine qui ait connu la nécessité du coloris, et qui ait bien en tendu la pratique du clairobscur. Ses Paysages, sur-tout, sont très - estimés, ainsi que ses Dessins précieux, soit pour la franchise et la liberté de ses touches, soit pour la beauté de ses draperies, soit enfin pour la force et la noblesse de son style. Il a été comparé au célèbre Jules Romain, et si Polidore avoit moins d'enthousiasme, il mettoit aussi plus d'art dans ses compositions. On a beaucoup gravé d'après lui.jour, et disparut après avoir porPOLIEN. Voyez POLYEN.

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*I. POLIER DE S.-GERMAIN (Antoine de), né à Lausanne le

POLIEUCTE. Voyez Po

LYEUCTE.

1. POLIGNAC (Melchior de), naquit au Puy-en-Vélay le 11 octobre 1661, d'une des plus illustres maisons de Languedoc. Six mois après qu'il fut venu au monde, il fut exposé à un grand danger. Il étoit nourri à la campagne. Sa nourrice qui étoit fille, et qu'une première faute n'avoit pas rendue plus sage, en fit une seconde. Dans cet etat qu'elle ne put long-temps cacher, frappée de tout ce qu'elle avoit à craindre, elle s'enfuit vers la fin du

té l'enfant sur un fumier où il passa toute la nuit. Heureusement c'étoit dans la belle sa son ; on le trouva le lendemain sans

qu'il lui fût arrivé aucun accident. Le jeune Polignac fut amené de bonne heure à Paris par son père qui le destinoit à l'état ecclésiastique. Il fit ses humanités au collégé de Louis-le-Grand, et sa philosophie à celui d'Harcourt. Aristote régnoit toujours dans les écoles. Polignac l'étudia par déférence pour ses maîtres; mais il se livra en même temps à la lecture de Descartes. Instruit de ces deux philosophies si différentes, il soutint l'un et l'autre dans deux Thèses publiques et en deux jours consécutifs; il réunit les suffrages des partisans des rêveries anciennes et de ceux des chimères modernes. Les thèses qu'il soutint en sorbonne vers 1685, ne lui firent pas moins d'honneur. Répandu dès lors dans les meilleures sociétés de Paris, il y plut infiniment. « C'est un des hommes du monde, écrivoit Mad. de Sévigné, dont l'esprit me paroît le plus agréable. 11 sait tout, il parle de tout; il a toute la douceur, la vivacité, la complaisance qu'on peut souhaiter dans le commerce. » Le cardinal de Bouillon, enchanté des agrémens de son esprit et de son caractère, le prit avec lui, lorsqu'il se rendit à Rome après la mort d'Innocent XI. Il l'employa non seulement à l'élection du nouveau pape Alexandre VIII, mais encore dans l'accommodement qu'on traitoit entre la France et la cour de Rome. L'abbé de Polignac eut occasion de parler plusieurs fois au pontife, qui lui dit dans une des dernières conférences: «Vous paroissez toujours être de mon avis, et à la fin c'est le vôtre qui l'emporte. » Les querelles entre la tiare et la cour de France étant heureusement terminées, le jeune négociateur en rendit compte

à Louis XIV. C'est à cette occasion que ce monarque dit de lui: Je viens d'entretenir un homme et un jeune homme, qui m'a toujours contredit et qui m'a toujours plu.» Ses talens parurent décidés pour les négociations. Le roi l'envoya en qualité d'ambassadeur en Pologne l'an 1693. Il s'agissoit d'empêcher qu'à la mort de Jean Sobieski près de descendre au tombeau, un ennemi de la France n'obtînt la couronne de Pologne, et il falloit la faire donner à un prince de la maison de France. Le prince de Conti fut élu par ses soins; mais diverses circonstances ayant retardé son arrivée en Pologne, il trouva tout changé lorsqu'il pa-' rut, et fut obligé de se rembarquer. L'abbé de Polignac contraint de se retirer, fut exilé dans son abbaye de Bon-Port, où il s'occupa uniquement des belles-lettres, des sciences et de ' l'histoire. Il y étoit encore lorsque le duc d'Anjou fut appelé au trône d'Espagne. Il écrivit alors à Louis XIV: « Sire, si les prospérités de votre majesté ne mettent point fin à mes malheurs, du moins me les font-elles oublier.» L'abbé de Polignac futrappelé peu de temps après, et reparut à la cour avec plus d'éclat que jamais. Il fut envoyé à Rome en qualité d'auditeur de Rote, et il n'y plut pas moins à Clément XI, qu'il avoit plu à Alexandre VIII. De retour en France en 1709, il fut nommé plénipotentiaire avec le maréchal d'Uxelles, pour les conférences de la paix, ouvertes à Gertruidenberg. Ces deux négociateurs en auroient fait une avantageuse, si elle avoit été possible. La franchise du maréchal étoit tempérée par la douceur et la dextérité de l'abbé, le premier homme de son

siècle dans l'art de négocier et de bien dire. Tout l'art des négociateurs fut inutile. Dans une des conférences, Buys, chef de la députation hollandaise, interrompit la lecture des articles préliminaires en disant : « Non dimittetur peccatum, nisi restituatur ablatum » L'abbé de Po

de Louis XIV, il se lia avec les ennemis du duc d'Orléans, et ces liaisons lui occasionnèrent une disgrace éclatante. Il fut exilé en 1718, dans son abbaye d'Anchin, d'où il ne fut rappelé qu'en 1721. Les moines de son abbaye furent un peu intimidés en le voyant arriver dans leur monastère; mais

La plupart étoient peu capables de juger de son mérite en qua

lignac indigné, ne put s'empê-ils pleurèrent quand il les quitta. cher de dire: Messieurs, vous parlez bien comme des gens qui ne sont pas accoutumés à vain-lité de bel esprit et de savant; cre. Il fut plus heureux au con- mais ils l'avoient trouvé doux, grès d'Utrecht en 1712; mais les indulgent, aimable; et loin de plénipotentiaires de Hollande, les piller comme tant d'autres s'apercevant qu'on leur cachoit | abbés commendataires, il avoit quelques-unes des conditions du embelli leur église et réparé leur traité de paix, déclarèrent aux maison. Innocent XIII étant mort ministres du roi qu'ils pouvoient en 1724, le cardinal de Pose préparer à sortir de leur pays. lignac se rendit à Rome pour L'abbé de Polignac, qui n'avoit l'élection de Benoît XIII, et y pas oublié le ton altier avec le- demeura huit ans, chargé des quel ils lui avoient parlé aux con- affaires de France. Nommé à férences de Gertruidenberg, leur l'archevêché d'Auch en 1726, et dit: Non, Messieurs, nous ne à une place de commandeur de sortirons pas d'ici; nous traite-l'ordre du Saint-Esprit en 1732 rons chez vous, de vous et sans vous. Ayant obtenu, peu de temps avant, la nomination du roi Jacques au cardinalat, il étoit dèslors cardinal in petto. Mais quoique tout le monde sût en Hollande qui il étoit, il ne portoit ni titre, ni habits ecclésiastiques; il étoit vêtu en séculier, et on l'appeloit le comte de Polignac. Ce fut dans cet état et sous cet incognito qu'il suivit toutes les négociations d'Utrecht, jusqu'au moment de la signature du traité; mais alors il déclara qu'il ne lui étoit pas possible de signer l'ex-loit, achevoient de mettre dans clusion du trône d'un monarque à qui il devoit le chapeau; il se retira et vint jouir à la cour de France des honneurs de la pourpre romaine; honneurs qui furent accompagnés, l'année d'après, de la charge de maître de la chapelle du roi. Après la mort

il reparut cette année en France, et y fut reçu comme un grand homme. Il mourut à Paris le 10 novembre 1741. C'étoit un de ces esprits faciles, qui embrassent tout et qui saisissent tout. Les sciences et les arts, les savans et les artistes, lui étoient chers. Sa conversation étoit douce, amusante et infiniment instructive, comme on peut le juger par tout ce qu'il avoit vu dans le monde et dans les différentes cours de l'Europe. Le son de sa voix, la grace avec laquelle il par

son entretien une espèce de charme qui alloit presque jusqu'à la séduction. L'universalité de ses connoissances s'y montroit, mais sans dessein ni de briller, ni de faire sentir sa supériorité. Quoique le cardinal de Polignac aimât les bons mots et qu'il en dît sou

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