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165 Montrer que fur le Parnaffe, Des bois frequentés d'Horace, Ma Mufe dans fon declin, Sçait encor les avenuës, Et des fources inconnues 170 A l'Auteur du Saint Paulin.

REMARQUES.

,, Y a-t-il de la hardieffe à mon,, trer qu'on fait un chemin Comme il eft fur la fin de fon Ode, il devoit dire, qu'il a montré qu'il favoit un chemin, & non pas qu'il va montrer ,, qu'il le fait. Mais fuppofé ,, qu'il y ait de la hardieffe à favoir des routes & des fources inconnues , peut-on ajouter ,, que cette hardieffe eft plus grande que celle des dix mille Alcides, qui ont défendu Na,, mur avec tant de vigueur. Pour ce qui eft du trait de Satire contre l'Auteur du faint Paulin, il a êté défapprouvé ,de tout le monde.. On fait qu'en ces fortes d'Ouvra,, ges, il faut qu'après que la lec,, ture en eft finie, on demeure dans une douce & agréable rêverie , que caufe la grandeur des chofes, qu'on a lues: 23 & ici on eft invité à rire mal,, à-propos par une plaifanterie hors de fa place.... Il n'y ,, a aucun repos dans cette Stan,, ce contre la Règle univerfelle,, ment reçuë, qui veut qu'il y », en ait un au quatriéme & au

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feptiéme Vers,,. Nos Poètes fe difpenfent aflés fouvent du repos du feptiéme Vers. Mais il faut du moins ne pas manquer à celui du quatrième. Il me femble d'ailleurs, que l'Auteur en fupprimant la feconde Stance, n'auroit pas du conferver celle-ci.

VERS 170. A l'Auteur du Saint Paulin. ] Poëme Heroique de M. P*** DESP.

Imprimé en 1686. BROSS.

Cette Ode, & je crois le pouvoir dire tout franchement, eft un des moindres Ouvrages de nôtre Auteur.

Depuis que j'ai corrigé la feconde Epreuve de cette Feuille, le hafard m'a fait tomber entre les mains une ODE fur la Prife de Namur, précèdée d'une Lettre dans laquelle on prétend que l'Ode de M. Defpréaux n'eft point dans le goût de Pindare. Je crois les deux Pièces, que j'annonce, de M. Perrault mais je n'en ai nulle certitude, & je ferai ce qu'il faudra pour m'en affurer. On les trouvera l'une & l'autre à la fin de ce Volume,

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Sur un bruit qui courut en 1656. que CROMWEL & les Anglois alloient faire la guerre à la France.

QUOY?
UOY? ce Peuple aveugle en fon crime,
Qui prenant fon Roy pour victime,

Fit du Trofne un Theatre affreux,
Penfe-t-il que le Ciel complice

5 D'un fi funefte facrifice

N'a pour lui ni foudres ni feux ?

Déja fa flotte à pleines voiles,
Malgré les vents & les eftoiles
Veut maîtriser tout l'Univers;
10 Et croit que l'Europe eftonnée
A fon audace forcenée

Va ceder l'empire des mers.

REMARQUES.

Je n'avois que dix-huit ans quand je fis cette Ode, mais je l'ay raccommodée. DESP.

M. Broffette dit ici que l'Auteur êtoit dans fa vingtiéme année. Voïés-en la raifon (Tome IV.) dans une Note fur la Préface de l'Edition de 1701.

VERS 2. Qui prenant fon Roy pour victime,] CHARLES I. en 1649. BROSS.

VERS 3. Fit du Trofne un Thedtre affreux,] Pour foutenir la Métaphore de victime & de facrifce, il falloit Autel, & non

Theatre.

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VERS 6. N'a pour lui ni foudre ni feux] L'Ufage ne diftingue point le feu du Ciel, d'avec la foudre.

VERS 7. Déja fa flotte à pleines voiles, ] Il y a dans l'Edition de 1713. en pleines voiles. BROSS.

VERS 8. Malgré les Vents & les eftoiles, ] Je ne vois pas trop ce que les Etoiles font là. Mal gré les vents; fignifie, que la Flotte a les vents contraires, Comment fait-elle donc pour aller à pleines voiles?

Arme-toy, France, pren la foudre.
C'est à toy de réduire en poudre
15 Ces fanglans Ennemis des Loix.
Suy la victoire qui t'appelle,
Et va fur ce Peuple rebelle
Venger la querelle des Rois.

Jadis on vit ces Parricides
20 Aydés de nos Soldats perfides,
Chés nous au comble de l'orgueil,
Brifer tes plus fortes murailles
Et par le gain de vingt batailles
Mettre tous tes Peuples en deuil.

REMARQUES.

VERS 15. Ces fanglans Ennemis &c.] Cruentus en Latin, qui fe traduit en François par fanglant, fignifie quelquefois figurément : cruel, barbare, qui fe plaît dans le fang. Mais fanglant n'a d'ufage parmi nous par rapport aux perfonnes, que dans fon fens 0

propre. On dit, un Tiran cruel un Tiran barbare. On ne dit point un Tiran fanglant.

CHANG. Vers 18. Venger la querelle des Rois. ] Après cette troifiéme Stance il y avoit celle ci, que l'Auteur a rétranchée.

que la Mer dans les deux Mondes, Va voir de morts parmi les ondes Flotter à la merci du fort!

Déja Neptune plein de joye

Regarde en foule à cette proye

Courir les Baleines du Nort.

CHANG. Vers 21. Chés nous au quatre derniers Vers êtoient d'a comble de l'orgueil, &c.] Ces bord ainfi :

De fang innonder nos guerets ;
Faire des deferts de nos Villes ;
Et dans nos campagnes fertiles
Brufler jusqu'au jonc des Marets

25 Mais bientoft le Ciel en colere,
Par la main d'une humble Bergere
Renverfant tous leurs bataillons;
Borna leurs fuccez & nos peines;
Et leurs corps pouris dans nos plaines
30 N'ont fait qu'engraisser nos fillons.

REMARQUES.

Le changement n'eft pas heureux à l'égard du premier Vers. Chés nous au comble de l'orgueil, eft une pure cheville.

CHANG. Vers 25. Mais bien. toft &c.] Les quatre premiers Vers ont êté mis à la place de ces quatre autres.

Mais bientoft malgré leurs furies,
Dans ces campagnes refleuries,
Leur fang coulant à gros bouillons,
Papa l'ufure de nos peines.

VIRS 26. Par la main d'une bumble Bergere] JEANNE D'ARC, ou la Pucelle d'Orleans. BROS

SETTE.

Il eft à remarquer que les deux dernières Stances n'ont point de repos au troifiéme Vers quoiqu'elles duffent en avoir felon la Règle.

Cette Ode, que l'Auteur ne mit parmi fes Ouvrages qu'en 1701. avoit paru dès 1671. telle qu'il l'avoit faite d'abord, dans le Tome III. p. 28. du Recueil de Poefies Chreftiennes & Diverfes, imprimé chés Le Petit en 3. Vol. in-12. & que M. Du Monteil at tribue felon l'opinion commune à MM. de Port-Roial, Ce Recueil porte le nom de M. de La Fontaine, qui fit l'Epitre Dedicatoire à M. le Prince de Conti. Mais il eft d'Henri-Louis

de Lomenie, Comte de Briene, lequel après avoir perdu fa Femme & fa Charge de Secretaire d'Etat, fe retira dans l'Oratoire, où même il prit le Sousdiaconat. Il en fortit enfuite, & fe fit,tant en France qu'en Allemagne, bien des affaires fâcheufes. Après une prifon de plufieurs années à faint Lazare, il eut ordre de fe retirer à l'Abbaïe de faint Severin de ChâteauLandon. Il y mourut le 17. d'Avril 1698. âgé de ‹8. ans. C'êtoit un très-bel Efprit, fachant beaucoup, mais aïant le fens peu raffis. Il y a quelques Ouvrages de lui, qui font imprimés. Il en a laifié beaucoup de manufcrits, foit en Profe foit en Vers, dans lefquels par mi de bonnes chofes, il y en a d'une bifarerie fingulière.

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E ne fais fi l'on approuvera que j'aie mis les Epigrammes de M. Defpréaux dans un ordre fort different de celui de l'Edition de 1717. & de toutes celles qui l'ont fuivie.

Je donne d'abord toutes les Epigrammes, que l'Auteur à fait imprimer lui-même dans l'Edition de 1701. la dernière, qui fe foit faite de fon vivant & fous fes ïeux.

Je mets enfuite celles, qui furent ajoutées à ces premières dans l'Edition pofthume de 1713. Mais il ne m'a pas été poffible de conferver aux Epigrammes tirées de ces deux Editions, la même place qu'elles y tiennent. Il m'a fallu recourir à ce qui pouvoit me procurer du terrain pour quelques Remarques très longues.

Je termine le Recueil des Epigrammes par celles que M. Broffette & d'autres ont publiées.

Comme j'ai cru qu'on feroit bien aife de voir de fuitè ce que nôtre Auteur a fait dans ce genre, j'en ai fépa ré toutes les Pièces, qui n'en font pas; & je les ai raffemblées à la fin, avec les Additions de M. Broffette, fous le titre de Poëfies diverfes & Fragmens.

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