XVIII. Contre un ATHE'E. ALIDOR affis dans fa chaife, REMARQUES. XVIII. Nôtre Auteur, dans Ta 1. Sat. Vers 128.(Voïés-y la Remarque) avoit mis la conver fion de Saint Pavin au rang des impoffibilités morales. Celui-ci s'en vengea par ce Sonnet. DESPRE AUX grimpé fur Parnaffe Avant que perfonne en fût rien, Trouva Regnier avec Horace Etrechercha leur entretien. Sans choix de mauvaise grace A quoi M. Defpréaux répondit fa chaife, Première manière, par cette Epigramme XVIII. BROSS. VERS I. affis dans fa chai. Je, Il êtoit tellement gouteux, qu'il ne pouvoit marcher. DEs PRE'AUX. CHANG. Ibid. Alidor affis dans Saint Pavin grimpé sur sa chaife. Il êtoit toujours affis fur un Fauteuil fort haut. BROSs. On ne fauroit s'empêcher d'avouer, que l'Epigramme de nôtre Auteur ne vaut pas le Sonnes de Saint Pavin. XIX. DANS le Palais hier Bilain REMARQUES. XX. QUATRAIN Sur un Portrait de ROCINANTE Cheval de Dom GUICHOT. TEL fut ce Roy des bons Chevaux Rocinante la fleur des Courfiers d'Iberie, Qui trotant jour & nuict, & par monts & par vaux REMARQUES. XX. Tit. Dom Guichot. ] C'eft ainsi que l'Auteur écrit ce nom dans l'Edition de 1701. Nous écrivons ordinairement Dom Quichotte, ainsi qu'ont fait M. Braffette & les autres Editeurs de puis lui. VERS 2. pagne. BROSS. d'Iberie ,] d'Ef VERS 4. Galoppa, dit l'Hifloire, &c.] Dom Quichotte, Tome III. Ch. 14. BROSS. L'Auteur fait ici le portrait d'un très méchant cheval,fur le quel êtant fort jeune, il avoit êté voir fa Maitrefle, au Village de faint Prit près S. Denis. (Voïés Poëfies Diverfes, IV. ) Il avoit fait J'ay beau m'en aller à Saint Prit, Si vous ne prenez foin de me guérir vous-même ; Je ne fçay plus du tout à quel Saint me voler. BROSS. Cette mauvaise Epigramme eft, encore pour le fonds, totalement on feulement pour le Stile;mais dans le goût de Benferade. XXI. Vers pour mettre au bas du Portrait de TAVERNIER le celebre Voiageur. DE Paris à Dély du Couchant à l'Aurore Les plus rares trésors que le Soleil enfante ; REMARQUES. XXI. Vers 1. De Paris à Dély] Ville & Roïaume des Indes, DESP. Delli (c'eft ainfi qu'on l'écrit) eft la Capitale de l'Empire du Mogol, dans les Indes Orientales. BROSS. VERS 3. De l'Inde & de l'Hydafpe] Fleuves du mefme païs. DESP. VERS 4. Et fur les bords du Gange] Autre Fleuve confidérable des Indes. BROSS. VERS 8. Les plus rares trésors que le Soleil enfante; ] Il êtoit revenu des Indes avec prés de trois millions en pierreries. DESP, VERS 9. Il n'a rien rapporté de frare que lui. Ce mot rare a deux fens. Tavernier quoiqu'Homme de mérite, êtoit groffier, & même un peu original. BROSS. Jean-Baptifle Tavernier, Fils d'un Géographe estimé, qui d'Anvers fa patrie êtoit venu s'éta blir à Paris, y naquit en 1605. Il fut élevé dans la Religion Calvinifte, qu'il profeffà toute fa vie. A l'âge de 22. ans il avoit parcouru la France, l'An. gleterre, les Pais-Bas, la Suifle, l'Allemagne, la Pologne la Hongrie, & l'Italie. Il fit, pendant l'efpace de 40. ans,fix voïages aux Indes, par les différentes routes, qui peuvent y conduire. De retour de fon fixié. me voïage en 1668, il acheta la Baronie d'Aubonne en Suifle, qu'il vendit neuf ans après. Il entreprit en 1688. un feptiéme voïage aux Indes par la Mofcovie, qu'il n'avoit jamais vue. Il traverfa l'Allemagne & la Pologne, & fe rendit à Mofcow. Mais il y tomba malade & mourut au mois de Juillet 1689. XXII. Vers pour mettre fous le Portrait de M. de LA BRUYERE,au devant de fon Livre des CARACTERES du temps. C'est lui qui parle. TOUT efprit orgueilleux qui s'aime Par mes leçons fe voit gueri; REMARQUES. âgé de 84. ans, & non de 89. comme M. Broffette l'avoit dit. Le Roi l'avoit annobli. Comme il n'avoit point, ou très-peu de Lettres & qu'il écrivoit fort mal en François, il emprunta différentes Plumes pour rédiger les Relations de fes Voïages. XXII. Jean de la Bruyère êtoit natif d'un Village près de Dour dan, & dêcendoit, à ce que l'on eroit, d'un fameux Ligueur, qui pendant les troubles de fon tems, avoit exercé dans Paris la Charge de Lieutenant Civil. M. de La Bruyère acheta, dans fa jeuneffe, une Charge de Tréforier de France à Caen, laquelle il quitta bientôt après, parce que M. Boffuet, Evêque de Meaux, le fit entrer, pour montrer l'Hif toire, auprès de M. le Duc, HenriJule de Bourbon, depuis Prince de Condé. Ce fut dans la Maifon de ce Prince, qu'il pafla le refte de fa vie, à titre d'Homme de Lettres, & non de Gentilhomme, comme le dit ici M. Broffette, & comme je l'ai dit ailleurs, d'après lui, M. de La Bruyère fut reçu de l'Académie Françoife le 15. Juin 1693. & mourut à Ver- & de la lecture de Montagne & de Charron, avoit puifé dans leurs Ecrits, ce Stile fort & nerveux, dont nôtre Langue, en s'épurant, paroifloit être devenue incapable. Mais il feroit à fouhaiter que M. de La Bruyère, en imitant, en furpaffant même la mâle vigueur de fes modèles, n'eut pas contracté |