XXXVIII. Sur la FONTAINE DE BOURBON, où l'Auteur eftoit allé prendre les eaux, & où il trouva un POETE mediocre, qui luy monftra des Vers de fa façon. Il s'adresse à la Fontaine. OUI, vous pouvez chaffer l'Humeur apoplectique, Et guerir tous les maux les plus inveterés. Que vous n'euftes jamais la vertu d'Hippocrene. " REMARQUES. eft mort il y a vingt ans, & qui avoit la folie que j'attaque dans mon Epigramme. Il eftoit Secretaire du Roi, & s'appelloit M. Targas. J'avois dit, luy vivant, le mot dont j'ay compofé le fel de cette Epigramme, qui n'a efté faite ,, que depuis environ deux mois, chés moi à Auteuil, où couchoit l'Abbé de Chasteauneuf. Le foir en m'entretenant avec ,, luy, je m'eftois reflouvenu du mot dont il eft queftion. Il l'avoit trouvé fort plaifant & fur cela nous eftions con,, venus l'un & l'autre, qu'a", vant tout, pour faire une bonne Epigramme, il falloit XXXIX. ET XL. SUR MON PORTRAIT. Monfieur LE VERRIER mon illuftre ami, ayant fait graver mon Portrait par DREVET celebre Graveur, fit mettre au bas de ce Portrait quatre vers, où l'on me fait ainfi parler. AU joug de la Raison asservissant la Rime, J'ay fceu dans mes écrits, docte, enjoüé, fublime; OUI, le Verrier, c'est-là mon fidele portrait, A fceu trés finement tracer fur mon visage Qui peut reconnoiftre l'image. REMARQUES. XXXIX. & XL. Ce fut en 1704. que M. Le Verrier fit graver l'Eflampe, qui porte pour Infcription la première de ces deux Epigrammes, laquelle y commence ainfi Sans peine à la Raifon; au lieu de quoi l'on mis: An joug de la Raifon, dans l'Edition de 1713. Cette Inscription eft de M. Defpréaux lui-même, qui la fit, piqué de ce qu'un de fes Amis en avoit fait une en fort mauvais Vers; mais il ne voulut pas que l'on fût qu'il en êtoit l'Auteur. On lui propofa de la finir ainfi ; Boileau dans fes Ecrits docte, enjoüé, fublime, Afcen rassembler Perfe, Horace & Juvenal XLI. Sur le BUSTE DE MARBRE, qu'a fait de moy Monfieur GIRARDON, Premier Sculpteur du Roy. GRACE au Phidias de noftre âge, Me voila feur de vivre autant que l'Univers; ་་ REMARQUES. afin d'éviter de le faire parler,, bord indirects, & de la malui-même dans fon Portrait. On fauvoit encore cette répétition, Dans mes Ecrits & En moi, qui eft dans les autres Vers. Mais il répondit, dans une Lettre du 6. Mars 1707. Suppofé que ce ,, qui eft dit dans les deux derniers Vers, fut vrai à mon egard, Docte répond admirablement à PERSE, Enjoüé à HORACE, & Sublime à JUVENAL. Ils avoient efté faits d'a nière dont vous me faites voir ,, que vous avez prétendu les rajufter, mais cela les rendoit froids, & c'eft par le confeil de gens tres-habiles qu'ils fu,, rent mis en ftile direct : la ,, Profopopée ayant une grace qui les anime & une fanfaronade même, pour ainsi dire, qui a fon agrément,,. BROSS. Ces Vers adreflés à M. Le Verrier êtoient ainfi d'abord : Oui, le Verrier, c'est-là mon fidele Portrait; Et l'ony voit à chaque trait L'Ennemi des Cotins tracé fur mon vilage Mais dans les vers alțiers qu'au bas de cet Ouvrage, Sur un ton fi pompeux tu me fais prononcer, Le Portrait que M. Le Verrier fit graver en 1704. avoit êté peint par M. De Troy. J'ai vu bien des Connoiffeurs le préfèrer à celui de M. Rigaud. Ce n'eft pas à moi d'en décider. XLI. Ce Bulle eft dans le Ca. binet de M. Girardon. On en a tiré plufieurs Copies, en Marbre VERS. De Girardon toujours on vantera l'ouvrage. ] CHARLESQUINT difoit, qu'il avoit reçu trois fois l'immortalité du Titien; parce que le Titien l'avoit peint trois fois. BROSS. Cette Epigramme eft la derniè re de l'Edition de 1713. XLII. ЕРІТАРНЕ. CY gift justement regretté XLIII. Au fujet de l'EPIGRAMME XIII. qui commence par ce Vers: Clio vint l'autre jour se plaindre au Dieu des vers. JAY traité de Topinamboux Tous ces beaux Cenfeurs, je l'avouë, Qui de l'Antiquité fi follement jaloux, Aiment tout ce qu'on hait, blâment tout ce qu'on louë REMARQUES. XLII. Cette Epitaphe n'eft bonne que pour ceux qui ont connu particulièrement celui, dont elle parle. BROSS. Ce n'êtoit donc pas la peine de la faire imprimer. Cette Epigramme & les fept Eft-ce chés les Hurons, VERS 4. Aiment tout ce qu'on bait, blament tout ce qu'on loue: ] Ce Vers eft furieufement hiperbolique. MM. Perrault n'êtoient qui fuivent ont êté mêlées parmi celles, qui précèdent, par M. Broffette, dans fon Edition de Geneve 1717. XLIII. Vers 1. J'ay traité de Topinamboux ] Allufion au Vers 8. de l'Epigramme XIII. chés les Topinamboux. pas dans ce cas là. VERS 7. Me femble un peu Topi namboue. ] Ce mot a êté fait par nôtre Poëte & la fingularité XLIV. Contre M. PERRAULT & fes Partifans. NE blâmez pas Perrault de condamner Homere Virgile, Ariftote, Platon. Il a pour lui Monfieur fon Frere, REMARQUES. ? nach, à la fin duquel il y avoit une méchante Pièce en Vers fur le Mariage Burlesques du mot fait une partie du fel de cette Epigramme. Long-tems avant qu'elle fût compofée, M. Chapelle, Ami de M. Defpréaux, de Luftucru, laquelle finifloit avoit trouvé un vieux Alma- ainfi: Et le pauvre Lulucru Trouve enfin fa Luflucrue. Cette folie eft l'original de Topinambouë. BROSS. Cette Epigramme feroit aflés bonne dans fon genre, fi l'Auteur y montroit moins de prévention, d'emportement & d'aigreur. XLIV. Il faut joindre cette Epigramme à la XXXIII. Je ne fens la fineffe ni de l'une ni de l'autre, & je n'y vois que ce qu'elles ont d'injurieux pour quelques perfonnes. M. Brossette ne joint aucune Note à celle-ci, & nous la donne fans nous en faire connoître le mérite. VERS 4. G.. N.. Lavan,] Je ne devine pas qui l'Auteur a voulu défigner par G.. Pour N.. l'Avertissement qui précède la VII. Epitre fera connoître aifément qui c'eft. Lavan. C'êtoit un très-honnête Gentilhomme, qui fe trouvoit par hafard de l'Académie Françoife, & qui ne fe piquoit de rien moins que de Littérature & de goût. VERS. Et le gros Charpentier, dit-on.] Voïés Difcours au Roi, Vers 21. & Satire IV. Vers‹. Voïés, Epigramme XI. |