LI Contre les Sieurs BOYER & de LA CHAPELLE. J'APPROUVE que chés vous, Meffieurs, on examine Mais je voudrois qu'on cherchaft tout d'un temps, Qui du fade Boyer ou du fec la Chapelle, REMARQUES. LI. Cette Epigramme eft certainement de M. Defpréaux, quoiqu'elle ne fe trouve dans aucune Edition de fes Oeuvres. Peut-être ne l'a-t-il jamais fait imprimer par quelque raifon de ménagement pour M. de La Chapelle. EDITION DE PARIS 1735. VERS 6. Qui du fade Boyer ou du fec la Chapelie, ] BOYER eft connu dans les Oeuvres de nôtre Auteur par les Vers 34. & 35. du IV. Chant de l'ART POETIQUE. Qui dit froid Ecrivain, dit déteftable Auteur ; Boyer eft à Pinchefne égal pour le Lecteur. L'Epigramme & les deux Vers fe fervent de Commentaire, & l'on y reconnoît le même génie & le même Stile. EDIT. P. 1735. Jean de La Chapelle, né à Bourges en 1655. & mort à Paris le 29. Mai 1723. âgé de 68. ans, & Doïen de l'Académie Frangoife, dont il êtoit Membre depuis 1688. fut allier les Finances & la Politique avec le goût des Lettres & de la Poëfie. Il acheta, lorfqu'il êtoit encore aflés jeune, la Charge de Receveur général des Finances de la Rochelle. Il fut enfuite Secre taire des Commandemens de M. le Prince de Conti, qui l'emploïa pour les affaires en Suifle, où fa capacité le fit emploïer auffi Tome II. pendant quelque tems par le feu Roi. Son principal Ouvrage elt celui qui a pour titre : Lettres d'un Suiffe à un François, où l'on voit les véritables intérêts des Princes & des Nations de l'Europe qui font en guerre &c. Ces Lettres furent écrites à l'occafion de la guerre de 1700. On les a recueillies à Paris fous le nom de Bafle en 8. vol. in-12. en 1704. M. de La Chapelle eft encore Auteur des Amours de Catulle, des Amours de Tibulle de quelques Pièces de Théatre, & d'autres petits Ouvrages. Le tout eft fort peu de chofe. Si l'Epigramme qu'on donne ici fur la foi de l'Editeur de 1735eft réellement de M. Defpréaux, Dd LII. PARODI E. TOUT grand Yvrogne du Marais Fait des Vers que l'on ne lit guere Il les croit pourtant fort bien faits, REMARQUES. 930 Tout bon Pareffeux du Marais Fait des Vers qui ne coûtent guère. On les croit pourtant fort bien faits ; Et s'il cherchoit à les mieux faire, Il les feroit bien plus mauvais Je ne connoiffois point les cinq Vers mauflades, qui font rapportés dans cette Note; mais je connoiffois fort bien cette Epigramme vraiement Catullienne de Chapelle, inférée par M. de La Monnoie dans la Préface du RECUEIL de Pièces choifies tant en Profe qu'en Vers, qu'il fit imprimer en 2. vol. in-8°. à Paris fous le nom d'Amfterdam en 1714. Tout bon habitant du Marais LIII. A une Demoiselle, que l'Auteur avoit eu deffein d'é poufer. PENSANT à noftre mariage, Nous nous trompions trés-lourdement. REMARQUES. LIII. Cette Epigramme eft tirée d'une LETTRE de M. DESFORGES MAILLARD à M. le Préfident BOUHIER &c. imprimée en 1741. dans le XI. Tome des Amusemens du Cœur & de l'efprit, P. 55o. 565. M. Des Forges-,, Maillard dit avoir appris cette Epigramme & l'Anecdote curieuse, qui la concerne, de M. Roger, Beaupère de M. Cadeville, Maréchal de Camp & Gouverneur d'Oleron. " Cette tradition eft claire & les cir conftances fuffisent pour en attefier la certitude. "DESPRE AUX avoit ,, pour Maitreffe, & recherchoit en ,, mariage Mademoiselle C. Il fut informé qu'elle voïoit fréquem→ ment un Moufquetaire. Le Poë te piqué jusqu'au vif, parce qu'il s'en croioit aimé, réfolut Jur le champ de ne fe marier de fa vie, jugeant par fon avanture, que toutes les femmes étoient infidèles. C'eft dant cet efprit, qu'il avance dans fa dixième Sa22 tire, que Paris ne poffedoit dans fon fein que trois honnêtes Fem,,mes. Quoiqu'il en fort, il renon", ça à Mademoiselle C. & lui envoia feulement pour adieu les tre Vers,, (qui font l'Epigramme ci-deffus. )" Mademoiselle C. lui fit cette Réponse, ou le Moufquetaire la fit fous le nom de fa Maitreffe. Pour un Fat je n'êtois point née, J'ai du cœur & de la vertu. Je ne t'aurois point fait C** C'eft là ta deftinée M. ROGER, dit mon Garant, P. 557. & 558, étoit fort lié avec M. le Marquis de La Caunelaye, Maréchal de Camp & Gouverneur de Belle-Ifle. Celui-ci, qui avoit êté Ami de cœur de l'illuftre Def préaux, tenoit de fa bouche le fait, que je vais vous raconter. M. Roger le favoit de M. le Marquis de La Caunelaye, & moi je le tiens en troifiéme lien de M. Roger. " qua LIV. Sur M. PELISSON. LA Figure de Pelisson Eft une figure effroyable ; Mais quoique ce vilain Garçon Soit plus laid qu'un finge & qu'un Diable, 5 Sappho lui trouve des appas : Mais je ne m'en étonne pas; Car chacun aime fon femblable. REMARQUES. LIV. On me donne cette Epigramme pour être certainement de M. Defpréaux, & l'on m'af. fure qu'on la tient d'un de fes Amis. C'eft ce qui m'autorife à la mettre ici. Suppofé qu'elle ne foit pas de lui, je ne m'op pofe point à ce que ceux qui connoîtront le véritable Auteur, la lui revendiquent. Le nôtre n'y perdra pas grand' chose. M. Peliffon êtoit d'une laideur fi choquante, qu'une Dame dit de lui, comme tout le monde fait, qu'il outroit la permiffion que les Hommes ont d'être laids. Comme il s'êtoit rangé du parti des Ennemis de nôtre Auteur il n'eft pas étonnant que celui-ci l'ait regalé de cette Epigr. après l'avoir déja fatirifé fur fa figure dans ce Vers d'une de fes SATIR, L'or même à Peliffon donne un teint de beauté ; que nôtre Auteur changea dans la fuite de cette manière : L'or même à la laideur donne un teint de beauté. Voies Sat. VIII. Vers 209. & entre elle & M. Peliffon un Mala Remarque. riage de Confcience. VERS. Sappho ] Mademoiselle de Scuderi. Son Portrait, fous le nom de Tifiphone dans le Dialogue des Héros de Roman, nous apprend qu'elle êtoit fort laide. On a toujours cru qu'il y avoit Voiés Sat. XI. 77. Sat. III. 44. Sat. IX. 108. Sut. X. 158, 159. 161. Art Poëtique, Ch. III. 100. 115. 118. Lutr, Ch. V. 124. 12. 126. 129. 169. Chapelain Décoiffé, 179. 炒雞 POESIES DIVERSES ET FRAGMENS. I. FABLE D'ESOP E. Le Bucheron & la Mort. LE dos chargé de bois, & le corps tout en eau, REMARQUES. 1. M. de La Fontaine avoit mis cette Fable en Vers; mais com me il s'êtoit écarté du fens de l'original, M. Defpréaux lui fit remarquer qu'en l'abandonnant, il laifloit paffer un des plus beaux traits, qui fût dans Efope. M. de La Fontaine refit la Fable (Liv. I. Fab. XV. & XVI, ) & M. Despréaux fit celle-ci. BROSS. M. de La Fontaine dans l'endroit cité, s'accorde pour le fait avec M. Broffette, fans nommer M. Despréaux, M. Du Monteil, afin de mettre le Lecteur en êtat de comparer tout d'un coup la Fable de M. Defpréaux avec celle de M. de La Fontaine juge à propos de rapporter ici cette dernière. Un pauvre Bucheron tont couvert de ramée, |