L'efprit ne fe fent point plus vivement frappé, à 60 Change tout, donne à tout une face imprevuë. La Tragedie informe & groffiere en naissant, N'eftoit qu'un fimple Choeur, où chacun en dansant, REMARQUES. Leon de Bradamante ayant efté vainqueur Mais elle ne pouvant en fon ame loger Dans un autre endroit du même dont M. Defpréaux n'a rien dit ; On fait la Comedie auffi double, de forte Car on peut bien encor par un fuccez heureux, VERS 61. La. Tragédie infor- me, &c.] Ce que notre Auteur Et du Dieu des raisins entonnant les louanges, Quand au commencement, au temps de leurs vendenges, Et chantoient à l'entour quelques chants nouvelets, Ces vers n'eftoient finon qu'un gay remerciment * c'est-à-dire, chant du Bouc. Mais pour ce que les Grands, les Rois & les Tirans Qui tousjours eft au Ciel, des Dieux feuls habité : 70 Thefpis fut le premier qui barboüillé de lie, D'un mafque plus honnefte habilla les vifages: REMARQUES. IMIT.Vers 67.Thefpis fut le premier, &c.]HOR. Art Poët. V. 275. Dicitur, & plauftris vexiffe poëmata Thefpis; Ce que La Frefnaie.Vauquelin pa- raphrase ainsi, Art Poët. L. II, VERS 68. Promena par les Bourgs IMIT. Vers 71. Efchyle dans le eette heureufe folie.] Les Bourgs Chaur, &c.] Horace au même de l'Attique. DESP. endroit, Vers 278. Poft bune perfona, pallaque repertor bonefta fchylus, & modicis inftravit pulpita tignis ; Et docuit magnumque loqui, nitique cothurno. M. Defpréaux rioit de la méprife de M. Baillet, qui dans fes Jugemens des Sçavans, Tom. V. p. 146. fait dire à Horace, qu'EsCHILE fit mettre fur le Théatre une efpèce de pupitre, Le mot Latin Pulpitum, fignifie ce que nous appellons aujourd'hui le Théa tre. C'êtoit chés les Anciens, la partie du Théatre où les Acteurs joüoient. BROSS. Voici ce que La Fresnaie-Vanquelin, en paraphrafant Horace, dit d'Efchile immédiatement après les Vers, que j'ai rappor tés plus haut. Mais par Efchile fut cette facon oftee Sur les ais d'un theatre en public exhauffé, Fit paroiftre l'Acteur d'un brodequin chauffé. 75 Sophocle enfin donnant l'effor à son genie, Accrut encor la l'harmonie, pompe, augmenta REMARQUES. De fauffe barbe ainfi nos vieux Francois uferent » دو در On ne fera pas fâché de voir mier qui mit au jour des comment Quintilien, Lib. X. ,, Tragédies. Il a de la force & Chap. 1. caractérisé les trois de l'élevation, il s'exprime Poetes Tragiques Grecs. Mr. Dej- ,, avec une grandeur qui va juípréaux en dit trop peu pour fai-, qu'à l'excès. Mais il a peu re connoître Elchile & Sopho- ,, connu l'art du Théatre & cle; & je ne vois pas pour quelle fouvent il pèche contre les raifon, il ne parle point d'Eu- Règles.... Sophocle & Euripi RIPIDE. Tragedias primus in lu de ont porté l'honneur de la cem Efchilus protulit, fublimis Tragédie infiniment plus loin. & gravis grandiloquus fape ,, Lequel, dans leur différente ufque ad vitium, fed rudis in ple- manière d'écrire, eft le meilrifque & incompofitus.. Sed leur Poeté, c'eft une queflonge clarius illuftraverunt hoc opus tion débattue entre beaucoup Sophocles atque Euripides: quo- de Savans..... Le ftile d'Eu rum in difpari dicendi via uter fit,, ripide ( & c'eft même ce que poëta melior; inter plurimos quæri.,, blament ceux à qui la majesté, is (Euripides) & in 5, le ton, &, pour tout dire en fermone (quod ipfum reprehendunt,,, un mot, le cothurne de Sophoquibus gravitas & cothurnus & so- cle paroît avoir quelque chofe nus Sophoclis videtur effe fubli-,, de plus élevé. ) Le ftile d'Eumior) magis accedit oratorio ge- ,, ripide, disje, approche davanneri;& fententiis denfus ; & in ,, tage du genre oratoire. Il eft iis, que à fapientibus tradita funt, pene ipfis par; & in dicendo ac refpondendo cuilibet eorum Lur qui, plein de pensées, & dans les chofes que les Philofophes enfeignent, peu s'en faut qu'il fuerunt in foro diferti, comparanne les égale. Que fes Perfondus. In affectibus verò cùm omnibus ,, nages parlent ou répondent ; mirus, tum in iis, qui miferatione, il eft comparable à tout ce conftant, facilè præcipuus: Ce que ,, que le Barreau peut avoir eu M. l'Abbé Gédoyn traduit à peu ,, de difert. Mais il n'eft pas près ainfi." Eschile est le pre-,, feulement admirable quand il Intereffa le Choeur dans toute l'Action, REMARQUES. teur divine, Où jamais n'atteignit la foibleffe Latine. ] Voyez Quintilien, Liv. 10. Chap. 1. DESP J'ai deux Remarques à faire à propos de ces deux Vers. 1°. Le mot hauteur ne me pa roît pas meilleur ici que dans le début du I. Chant. Voïés-y la Remarque fur le 1. & le 2. Vers. ,, s'agit d'émouvoir toutes les ,, pallions, il n'a même perfon2, ne au deftus de lui dans l'art d'exciter la pitié Quintilien n'eft pas ici tout à fait d'accord avec Denis d'Halicarnafe, qu'il femble avoir fuivi dans la plufpart des Jugemens, qu'il porte des Ecrivains Grecs. In generofis magnificis illis tum moribus, 2o. Le Jugement que nôtre tum affectibus exprimendis non fe- Auteur porte de la foibleffe de Licem > ut Sophocles, habuit fuc- la Tragédie Latine, eft vrai des ceffum.. Sophocles qui miférables Pièces du Rhéteur Sédem non fuperfluam, fed neceffa- nèque comparées aux chefs-d'œuriam orationem adhibet: Euripides vres de Sophocle & d'Euripide. Il verò multus eft in Rhetoricis rudi- êtoit plein fans doute de la com. mentis. C'eft ainfi que M. Cap. paraifon, qu'il en avoit faite peronnier, dans fon Edition de quand il compofa les Vers, qui Quintilien, P. 632. Not. 296. contiennent fon Jugement. Mais traduit le paflage de Denis d'Ha. ce même Jugement eft faux de licarnaffe. On peut, je crois, le la Tragédie Latine en général. rendre en François de cette ma. Il est même abfolument démenti nière."Euripide n'a pas auffi bien par Quintilien, qui dans l'enréuffi que Sophocle, dans l'ex- droit auquel la petite Note nous difficulté de ,, preffion des caractères magna- renvoie, ne fait pas nimes & des grands fentimens mettre le Thyefte de Varius en pa& Sophocle ne dit que le né- rallèle avec toutes les Tragédies ceflaire & rien de fuperflu; Grecques. TRAGOEDIE fcriptores, mais Euripide s'occupe beau- dit-il Accius atque Pacuvius, à faire des effais de Rhe- clariffimi gravitate fententiarum. coup ,teur,,. J'entens par Ffais de verborum pondere, & auctoritate Rhéteur, ce qu'on appelle ordi- perfonarum. Cæterum nitor nairement des amplifications de fumma in excolendis operibus manus Rhétorique. Au refte je ne fuis magis videri poteft temporibus, pas fur que ce foit comme cela quam ipfis defuiffe. Virium tamen qu'il faille traduire les derniers Accio plus tribuitur: Pacuvium mots du Texte Latin, qui ré- videri doctiorem, qui effe docti afpondent exactement à ceux du fectant,volant, Jam Varii THYESGrec. TES cuilibet Græcorum comparari poteft. Ovidii MEDEA videtur miki " VERS 79. & 80. cette bau |