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que le tems nous prefloit, & que ce que nous demandions ne fe pouvoit faire en deux ni en trois jours, nous n'avions qu'à partir, & à laiffer l'afaire entre les mains de M. Adamfz, qui la feroit comme fi nous y étions préfens; nous affurant de fa faveur fur ce point, & difant que nous ne devions nullement douter que la chofe ne réüffit: fur quoi ils prirent congé de lui.

Dès qu'ils furent de retour, nous dreffâmes nôtre Requête fur ce point, & y aïant inféré nos raifons, nous la fimess traduire en Japonnois, & la fignâmes.. Sur le foir Adamsz alla la porter au Confequidonne, qui l'aïant luë dît qu'il y avoit des afaires à la Cour, & qu'il craignoit qu'elle n'y fût préfentée à contretems. Il la rendit donc, & dît à Adamfz qu'il allât le lendemain au Palais, & qu'il fe trouvât auprès de S. M. avec la Re-quête, & que s'il voioit que l'ocafion fûtt favorable, & que S. M. eût quelque moment de loifir, il la préfenteroit: qu'il tâ cheroit de fe trouver proche de S. M. & & d'y faire trouver Hotto Sjonfabrondon ne avec lui, & qu'ils apuïeroient la Re-quète, espérant qu'elle feroit favorable-ment réponduë. Cet avis nous fit reprena dre courage, & nous fùmes de plus en plus confirmez que ce qui s'opofoit à

nôtre demande, étoit la peur qu'on avoit que le procédé du Saphidonne ne vint à la connoiffance de l'Empereur.

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Le 2, fur le midi Adamiz alla au Palais, & le moment fut fi favorable, que graces à Dieu, l'Empereur aïant oüi nôtre Requête, nous acorda ce que nous. demandions, & ordonna qu'on en fît à l'heure-même un Acte que S. M. fcella, ainfi qu'Elle a costume de fceller Elle-même tous des Actes, & il nous fut aporté dès l'aprés-midi, par Adamfz à qui l'Em-. pereur avoit ordonné de nous dire, que nous ne trouverions de difficulté pour nos affaires en aucun lieu que nous n'avions qu'à nous mettre en chemin & à faire venir bien-tôt nos vaiffeaux, qu'il pouvoit defcendre avec nous & rous accompagner; permiffion qui nous donna beaucoup de joie, auffi-bien que le› fuccés de nôtre affaire, dont les Japonois furent furpris, parce que nous avions obtenu ce qui venoit d'être refufé aux Portugais & aux Caftillans. Il eft vrai que le Confequidonne & Hotto Sionfabrondonne nous avoient fidellement & ardemment fervis. Ainfi nous remportions tout l'avantage que nous pouvions defirer pour nos. Maîtres, & il ne reftoit plus qu'à envoier de bonnes cargaifons au Japon.

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Sur le foir Hotto Sionfabrondonne nous

envoia faire des complimens par un Gentilhomme, qui préfenta de fa part 8. chemifes du Japon à Specx. L'Agent du Confequidonne nous vint auffi dire qu'il avoit beaucoup de joie de ce que nous avions été favorablement expedicz; que nous. devions bien regarder à envoier un vaisseau l'année prochaine, afin de nous entretemir dans les bonnes graces de l'Empereur. Le 3. du même mois de Septembre, nous allâmes remercier Hotto Sionfabrondonne, & prendre congé de lui.Il nous recommanda auffi la même chofe, à l'égard de l'envoi d'un vaiffeau & d'une bonne cargaifon nous difant qu'il nous confeilloit en ami de: n'y pas manquer. Après-midi nous partîmes de Soringau, en compagnie d'Adamsz, qui› fut prié par le Capitaine Jacobii, ou Jaques, de lui rendre fervice à l'ocafion. H follicitoit alors un paffeport pour aller à Siam, felon le deffein qu'il en avoit formé. Nous allâmes coucher à Utfimado qui eft à 7. lieues de Soringau.

Le 4 nous dinâmes à Haquingauwa, & couchâmes à Arrai, aiant traverfe lariviére de Senegouwo, fur laquelle nous avions fait 14. lieuës. Le §. nous partîmes incontinent après minuit, & nous dînâ-. mes à Futfifawa, qui eft une grande Ville au milieu de laquelle il y a un gros Château. Nous couchâmes à Naring, aiant.

fait ce jour-là 18. lieues & demie, entre des terres bien cultivées & cnfemencées, avec de beaux arbres autour.

Le 6. nous déjeûnâmes à deux lieuës de Naring, dans une Ville, nommée Aftanamia, qui eft d'une médiocre grandeur, & où il fe fait un grand commerce de bois, les Marchands aiant leurs logis, leurs cours, granges & apentis, pour mettre leurs bois, ainfi qu'en Hollande. Eníuite nous paffâmes un petit golfe de mer qui avoit 7. lieuës, & nous rendîmes à Kuwano, qui eft une grande Ville défenduë par un fort Château, d'où nous gagnâmes bien-tôt jufqu'à Domuda, pour aller coucher à Camitamme, aiant fait 17.lieuës ce jour-là.

Le

7. nous partîmes par un fort mauvais tems, & allâmes dîner à Stutfifamme, & coucher à Thibe, aiant fait 1 2. lieues de chemin. Le 8. il fut réglé que. Specx, Adamfz, & le Gentilhomme que le Gouverneur de Firando nous avoit donné pour guide, iroient paffer à Miaco, pour rendre les lettres du Confequidonne à Itaka Froimendonne, & le remercier de celles qu'il nous avoit données pour le Confequidonne & pour d'autres Scigneurs ; & auffi pour lui ofrir encore une fois un préfent de quatre aunes & demie de drap rouge cramoifi, deux piéces de

:

camelot noir, une piéce de camelot noir croifé, & 2oo. catis de blomb.

Ainfi nous nous féparâmes les uns des... autres, fur le midi, à Woots, Segertfz. & Jean Coufins, prenant la route de Futfuni, avec le bagage, & nous celle de Miaco, où nous arivâmes le foir. Nous donnâmes incontinent avis de nôtre venuë à l'Agent du Froimendonne, qui nous promit de nous préfentér le lendemain à fon Maître, qui étoit en festin ce jour-là.

Le 9. du même mois de Septembre, nous allâmes au Château, & y fimes porter nôtre. préfent, qui fut long-tems refufé; mais enfin à la preffante follicitation d'Adamfz.il fut accepté. Quand nous cûmes fait le raport du fuccès de nôtre voiage, le Froimendonne en parut auffi étonné que réjoüi. Il nous ofrit des chevaux francs & une barque, pour nous mener jufqu'à Firando,. finous en avions befoin. Lorfque nous eûîmes pris congé de lui nous allâmes recevoir quelques ouvrages de vernis, que nous avions commandez en allant.

Le 10. nous partîmes de Miaco, & allâmes dîner à Fuffomi, où nous nous em、 barquâmes fur la riviére & defcendîmes vers Ofacko, arivant le matin du 11. au Faubourg Kuffima, où nous chargeâ mes nos hardes dans la barque de la loge i

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