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I'Ifle habitées, par des Maures, au nombre d'environ 150. Ils pourront fournir pour cette mouflon 30. bares de clou, &. 70. pour la mouffon prochaine. Il y a auffi un petit Fort, ocupé par 24. foldats, un Sergeant & un Affiftant, à qui les Maures livrent le clou quand il eft recueilli..

Hatüa, Caylola & Cabeau, font trois Négreries dans l'Ile d'Oma, qui eft tout proche d'Amboine, habitées par des Maures, qui avoient toujours été fous la jurifdiction du Fort. Mais au mois d'Août 1626. il fe donnérent aux Ternatois; fans avoir pû dire quelle raifon ils en avoient, & quel étoit le fujet de leur mécontentement. Depuis ce tems là ils font demeurez en guerre avec les fujets du Fort, les Ternatois leur prêtant du fecours. Les habitans de ces trois Négreries montent à 1000. hommes.

Les trois autres Bourgs, ou petites Villes de cette Ifle, qui fe nomment Oma, Abora, & Crieu, font fous l'obéïffance du Fort, & en reçoivent du fecours. Les habitans en font Chrétiens, montant feulement à 300. hommes.

A

Il y a dans l'Ile d'Uleafter fept Bourgs, ou petites Villes qui font régies par trois Rois, ou Roitelets. La Compagnie y a une loge, où elle entretient un Sergent &.7. foldats, à la prière des habitans,

&par ce moien on tient auffi l'Ifle en fujettion. Il y a environ 1500. perfonnes. Mais au côté Oriental de l'Ifle il y a encore deux Bourgs & cinq Villages, habitez par des Maures, qui tiennent plus pour les Ternatois que pour nous, & qui font environ 600. perfonnes.

L'Ifle de Noffelau eft la plus orientale par raport à Amboine. Il y a auffi un Roi qu'on nomme le Roi de Tituai quia fous lui trois Bourgs, dont les habitans font Chrétiens, & au nombre de 1.500. perfonnes, qui relévent du Fort d'Amboine. Tous ces Infulaires enfemble tant d'Amboine, que des Ifles qui en dépendent, montent à 7460. hommes, outre les too. 1000.

L'Ile d'An Oma qui fe font révoltez.

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ni celles de fa dépen dance ne fourniffent que peu de clou. Mais depuis 5 ou 6. ans on y a planté quantite de jeunes arbres, qui produiront dans 4. ou 5.ans, & qui font très-beaux.

Il y a encore une autre Ifle, qui gît proche de Borneo, dont tous les habitans font Maures. La Compagnie y a auffi un petit Fort, qu'on y a fait à leur requête, pour pouvoir réfifter à ceux du Bourg & de Ternate. On y tient un Sergeant & 18. foldats. Il ne s'y recueille prefque point de clou, mais elle eft fort commode pour nos petits bâtimens, qui vont croifer fur

les jonques Malaïes & fur celles de Macaffar, qui vont trafiquer à Cambelle, à Lehou, & à Manipe. Je n'y allai pas', parce qu'elle eft éloignée du Fort, & que j'avois peu peu de loifir. Elle n'eft pas forte, & il n'y a qu'une piéce de canon avec fes uftenfiles. Il n'y a dans toute l'Ile que 400. hommes capables de porter les armes. Ils nous font fort afectionnez & fort foumis. Si l'on y envoioit quelques-uns de nos Eccléfiaftiques, qui euffent du zéle, on les porteroit fans doute à embra fer le Chriftianifme.

La Compagnie a des fujets fur la côte de Céram, qui la reconnoiffent de bouche; mais qui de cœur tiennent pour les Ternatois. Canarie eft au Nord de l'Ifle d'Oma. Il y a quelques Maures, & le refte des habitans eft idolâtre. Ils ont été fous la domination des Portugais. On n'y trouve que du fagu. La Négrerie, eft à une lieuë & demie de la côte.

Lomma Caïa eft une autre Négrerie à quatre lieues Eft de Canarie. Tous les habitans font Maures, & quoi-qu'ils foient fous le pouvoir de la Compagnie, ils font plus afectionnez aux Ternatois qu'à nous. Lattoi & Hollai font à deux lieuës Eft de Louma Caïa. Les habitans font Maures & afectionnez aux Ternatois, quoi que foumis à la Compagnie. Quelque-Pon

ti, ou Hatousieli, eft une très-petite Négrerie, à 2. lieues de Lattoi & Hollai. Ceacq en eft à 4. lieuës. Il y a eu un Fort nommé Hardewyk mais la crainte que les habitans ont des Ternatois, les tient quelquefois en balance, à caufe des menaces que ceux-ci leur font. Car quand ils ne peuvent les réduire comme ils veulent,. ils les tuënt, ou enlévent leurs enfans, & les élevent dans l'esclavage, prenant les filles pour leurs concubines, & lorfqu'ils en font las, ils les chaffent, ou les vendent. C'eft ainfi que les Ternatois exerçent une tirannie auffi brutale qu'inhumaine qu'ils font trembler tous les habitans de cette côte, qui aiment mieux leur demeurer affujettis, que d'être expofez à leurs cruautés par les droits de la guerre. Ceux qui font encore fous la domination du Fort d'Amboine montent à 6oo. hommes capables de porter les armes.

&

Outre cela, il y a plus avant dans l'Ifle fix autres Négreries, dont la plupart des habitans font des païfans, tous idolâtres, au nombre d'environ 3000. hommes capables de porter les armes, qui reconnoiffent le pouvoir de la Compagnie. Mais lors qu'on les veut emploier pour le fervice de leur propre païs, il faut les aller querir avec des corcorres; parce qu'ils habitent en des lieux montueux,

& qu'ils n'ont jamais de bâtimens pour naviger.

Il font fort redoutez dans tous les païs de leur voifinage, non à caufe de leur valeur, mais parce qu'ils y vont par petites troupes, & fe poftent dans les montagnes, où ils vivent de racines d'herbes, de ferpens, de lézards, de chauves-fouris, & d'autres tels infectes. Ils y demeurent ainfi quelques mois, fe mettant autour du corps de fines écorces d'arbres & de la moufle, fi-bien qu'ils reffemblent à des arbres. En cet état ils vont fe mettre en fentinelle, & lorfque leurs ennemis s'aprochent d'eux, les prenant pour des arbres, ils les furprennent & les tuënt.

Cette rufe, & d'autres qu'ils ont encore, les fait beaucoup redouter des fujets du Fort, Maures & Chrétiens, qui n'ofent fortir de leurs montagnes, lorfqu'ils aprennent que les païfans font fur pié. pour de pareilles expéditions, car ils croient qu'il eft impoffible de fe défendre d'eux, & que pour le moins ils font forciers; & c'eft plus par la terreur dont ils font frapez, que par l'adrefle, ou par le courage de ces païfans, qu'ils en font mal

traitez.

Ainfi le Gouverneur prend un grand foin de les retenir dans fes interêts, pour empêcher les révoltes des autres, ou pour

les

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