Imágenes de páginas
PDF
EPUB

tens, desertent avec autant de legéreté qu'ils ont peut-être fait la premiére fois en venant à nous ; d'autant plus qu'ils ne poffédent ni terre ni rien qui les atache. I n'en eft pas de même à Amboine, auffine defertent-ils pas fi legérement.

Il n'y a point d'Ecole à Machian, n'y alant que 3. ou 4. enfans pour y aller.. Mais on fait des priéres deux fois le jour a Gnofficquia & à Taffafo, & le Dimanche une prédication, où l'on affifte avec une dévotion édifiante. Aprés l'action, on fait des priéres en Malais pour les femmes. Les Mardicres ne vont point à l'Eglife : ils difent qu'aprés avoir travaillé toute la femaine pour leurs Maîtres, il faut qu'ils aillent le Dimanche chercher dequoi leur aider à vivre. C'eft une défaite : ils n'ont aucune bonne intention pour s'y trouver, & auffi n'entendent-ils guéres la langue Maleïe.

Avant que perfonne forte du Fort de Bachian, on y fait les priéres. Le Dimanche on y lit un Sermon, où il ne fe trouve prefque que des Hollandois. Il y a une belle Eglife, mais on n'y fait pas le fervice le Dimanche, parce qu'on a découvert une. confpiration des Labovas, qui devoient aller furprendre ceux qui feroient de-.. dans, & les maffacrer tous. C'est par cette raifon que les priéres & le service se font prefentement dans le Fort.

Il y a un Maître d'Ecole, qui depuis la defertion des Labovas n'a que 4. ou 5. enfans à inftruire. Ainfi l'on ne doit pas compter fur le fuccès des Ecoles aux Moluques. C'eft pourquoi le Gouverneur a réfolu de renvoier les Maîtres pour en épargner les frais.

Voilà l'état où j'ai trouvé les Moluques. Fait à bord de l'Orange le 15. de Septembre 1627.

Il eft à propos d'entretenir correfpondance avec les Sengogies de Gammacanaxo & de Sabona, & avec le Roi d'Iloda, qui nous font tous affectionnez, particuliérement ceux de Gammacanaxo, parce qu'ils font ennemis jurez des Espagnols & des Tidorois, infctant fans ceffe les côtes de ces derniers, entre lefquels & les Ternatois, ils ont fouvent empêché la paix. Il faut auffi vivre en bonne intelligence avec les Rois de Sarangani, de Mindano, de Boaio & de Solocque.

Il faut empêcher, à quelque prix que ce foit, que le Roi de Bachian ne fe rende plus puiffant. Il eft trop remuant & trop fier, & fes gens font trop mutins.

RATIFICATION

Du Traité ci-devant conclu entre L. H. P. & la Compagnie des Indes Orientales d'une part, & le Roi de Ternate d'autre part, faite par l'Amiral François Wittert aufdits noms de L. H. P. & de la Compagnie, & par ledit Roi de Fernate.

Q

UE les Articles arrêtez & fignez au mois de Mai 1607. entre l'Amiral Corneille Metelief le jeune & S. M. fe Roi de Ternate, feront éxécutez de part & d'autre, felon leur formé & teneur ce qui fe fera de la part des Hollandois & Zélandois, & de celle du Roi en la maniére qui fuit.

L'Amiral promet d'affifter les Ternatois de tout fon pouvoir; de leur aider à recouvrer les terres que leurs ennemis ont prises fur eux, & celles dont les habitans. fe font révoltez pour fe mettre fous la domination des Caftillans & des Portugais. A cet effet, l'Amiral menera fa flote aux Manilles, ou Ifles Philippines, pour infulter les ennemis, & empêcher qu'ils n'envoient des vaisleaux & des vivres aux Moluques.

Enfuite il doit revenir à Ternate, fans

relâcher en aucun autre lieu, ni faire aucune autre entreprife que celle des Marrilles, au moins fi le tems & les vents le permettent. Cependant il envoiera quelques Corcorres, qui font des yachts des Indes, à Amboine, avec des lettres d'avis, & à Banda, pour favoir fi la flote y eft arivée, afin d'aflembler ici toutes fes forces; & il ne pourra partir des Indes pour s'en retourner, qu'il ne foit venu un autre Amiral avec 'commiffion pour tenir fa place.

Au cas que la paix fe faffe entre les Hollandois, & les Caftillans & Portugais, ou qu'il y ait quelque fufpenfion d'armes entre eux, on y comprendra les Ternato is & leurs alliez, favoir Machian, Motir, Xula, Cambelle, Lohou, Bouro, Manippe, Célébes, Minfau, Taffeura, Pangafer, Sanger, Manide, More, Lolodin, Camnecanor, Sabouge, Gilolo, & les autres Ifles & nations qui relevent du Roi de Ter

nate.

L'Amiral promet que lorfqu'il fera de retour en Hollande, il recommandera fortement les affaires de Ternate à la Compagnie, & qu'il l'exhortera à équiper une flote exprès, pour chaffer les Caftillans de

cette Ifle.

Sur quoi Nous,Roi de Ternate, donnons pouvoir & autorité à ceux des ProvincesUnies, Sujets des Etats Généraux, de

nous protéger, défendre & fervir de rempart, & fi les Sieurs Directeurs de la Compagnie, nous envoient du fecours pour nous défendre, nous leur jurons & promettons de n'abandonner jamais les interêts des Provinces Unies...

Nous promettons de reftituer tous les frais qu'il conviendra faire pour cet effet, du moins autant qu'il fera en nôtre pou voir : & cependant nous leur mettons entre les mains, & donnons en nantiffement, juf ques au jour qu'on pourra faire le compte, & fixer les fommes à quoi lesdits frais monteront, tous les tributs & impôts que nous levons ordinairement, tant fur nos Sujets que für les étrangers afin que ce qui en proviendra foit retenu par eux en déduction, & pour eux ils demeuréront francs de tous droits..

Nous promettons d'affembler promptement tous nos Sujets, tant ceux qui font dans cette Ifle, que ceux qui font encore difperfez en d'autres lieux, & chez les étrangers, & qui confervent les fentimens. de foumiffions qu'ils doivent avoir pour Nous, afin de joindre ces forces à celles des Hollandois pour chaffer les Efpagnols, & en cas qu'on n'y puiffe réüffir, nous requérons de nouveaux fecours.

Nous renonçons à trafiquer de nôtre clou de gérofle avec aucune autre nation, &

« AnteriorContinuar »