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font auffi compris les Efpagnols, Portugais, Tidorois, Pampangres, Chinois, Japonois, & tous autres,

Mais les efclaves qui auroient paffé d'un parti dans l'autre, favoir des Ternatois aux Hollandois & des Hollandois aux Ternatois,feront rendus à leurs maîtres; ou s'ils déclarent être Mardicres, la Compagnie paiera pour chacun au propriétaire la fomme de 60. réales de huit, moitié en argent & moitié en toiles.

Pour lequel prix auffi, foit en argent ou en clou, les Ternatois pouront racheter des, Hollandois, les Tidorois, ou leurs efclaves, que les Hollandois auront pris à la guerre.

Promet le Roi, fur les inftances faites par le Général, de punir de mort, & de faire éxécuter promptement, ceux de l'ifle Sou lu, auffi fes Sujets, lefquels, il y a deux ans, ou un peu plus,maffacrerent un Hollandois nommé Pierre Pauvelfz, & deux foldats, qui venoient de Kei au-delà de Banda,dans une jonque, & avoient été jettez fur la cô te de cette Ifle, où ces traîtres les inviterent à defcendre par des témoignages d'amitié. Il promet de même de reftituer inceffamment, tous les Bourgeois & efclaves de Banda, qui fe font retirez de tems en tems fur fes terres.

. Recommande, ledit Seigneur Roi, aut Gouverneur Hollandois d'Amboine, de

lever les droits qui lui apartiennent en ces quartiers-là, & l'autorife par ces prefentes à cet effet, pour lui faire tenir aux Moluques ce qu'il en recevra, par les ocafions qui fe préfenteront, ou par les vaiffeaux de la Compagnie.

Et pour porter plus puiffamment S. M. à l'exécution du préfent Traité & des précédens, il lui a été acordé & promis par le Sr. Général & par le Confeil, fuivant l'avis des Dix-fept & les promefles qui ont été ci-devant faites audit Seigneur Roi, que la Compagnie fera préfent, à lui ou à fes fucceffeurs, de la fomme de 4000.réales de huit par an, outre fes droits ørdinaires; laquelle fomme lui fera paiée en argent comptant, ou en telles autres rares marchandifes qu'il defirera, des Comptoirs de Batavia ou d'Amboine, & promptement à la fin de chaque année, dès que les Hollandois auront eu affûrance, que tous les cloux des païs des Moluques & des quartiers d'Amboine qui font fous fa dépendance, foit gros ou petits, auront été livrez à eux feuls. Sous laquelle condition expreffe feront lefdites promeffes effe&tuées, ou bien en cas d'inexécution de fa part, elles feront & font dés-à-prefent retractées. C'eft à quoi le Gouverneur Hollandois d'Amboine ne manquera pas d'avoir l'œil, & le Gouverneur, pour le Roi,

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fera bien d'y veiller auffi avec exactitu de, & ils donneront avis refpectivement à S. M. & au Sieur Général, de ce qui fe fera paffé.er

Fait, terminé, conclu, écrit, figné & fcellé, à bord du Frederic- Henri, à la rade de Hittou, le 20. de Juin 1638. Signé & fcellé pár Antoine van Diemen, Antoine Caen & Jean Cttens d'une part; & par Hamfia Nafferon Minelahi Cha, Roi de Ternate, en prefence du Roi de Tidore & dé Gilolo, du Capitaine Laud, de Kitchiel Sobori, & des Soliwas & Sengogies, d'autre part.

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VOYAGE

DE PIERRE

VAN DEN BROECK,

AU CAP VERT,

A ANGOLA,

ET AUX

INDES ORIENTALES.

Où l'on voit comment & par quels incidens la Loge des Hollandois à faccatra, eft devenue un Fort nommé Batavia, qui a donné fon nom à la Ville qui le porte aujourd'hui.

C

OM ME.On équipoit un vaiffeau à Dordrecht, pour l'envoier au Cap Vert trafiquer des peaux, me prenant envie de faire ce voiage, j'allai offrir mes fervices au Sieur Elie Trip, & à toute la Compagnie qui en faifoit l'équipement, & je fus reçû Sous-com

mis. Nous mîmes à la voile le io. de Novembre 1605.

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Le gros tems nous aiant fait relâcher à Dartmouth, nous remîmes à la voile le 5. de Décembre. Le 15. de Janvier 1606. nous mouillâmes l'ancre à une Ifle qui gît par le travers du Cap Vert. Nous y rencontrâmes deux vaifleaux Hollandois, trois François, & cinq Anglois, dont les uns cherchoient auffi à trafiquer, & les autres des rafraîchiffemens pour aller au Brefil.lla

Je fus commandé pour aller à Portodale, Ville du continent, où fe fait le principal commerce de ces païs-là. J'y loüai une maifon, ou ce qui s'y apelle -une maison, faite de paille, & une efclave Portugaife, tant pour faire la cuifine que -pour me fervir d'interpréte, & j'y demeurai feul avec elle.

Le 23 de Janvier 1606. on vit voler par - deflus Portodale une fi prodigieufe multitude de grandes fauterelles rouges, épaifles d'un pouce, que l'air en fut obfcurci pendant plus d'une heure. Ces infectes broutérent tellement tout ce qui -étoit fur la terre, qu'elle ne produifit rien, & la mifére fut fi grande, que les péres -vendoient leurs enfans pour être efclaves. J'en vis donner plufieurs, chacun pour une mesure de millet, qui n'en contenoit

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