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temptum, morum innocentiam, in amicitiis retinendis conftantiam in omnibus bonis juvandis & colendis charitatem & follicitudinem, ita inquam hominem, ad verum exprimit, ut Peirefcium audire, & Præfentem contemplari mihi viderer, cùm conditiffimos, & certiffimos tuos commentarios legerem dignus fanè ille vir qui pofteritati commendaretur, fed felix qui Gaffendum laudum fuarum præconem invenit. Quidquid librorum Gemmarum, Iconum, Numifmatum, & cæterorum id genus, fummâ cum diligentiâ, nullifque parcens fumptibus, in unum colligere potuit, injuriâ temporum, vel alio cafu diftrahi facilè poteft fed tu illa omnia in tuto collocafti, cum ita accuratè dé fingulis pofteros voluifti certiores facere. Mirus ftili candor, infinita eximiæ eruditionis argumenta, exquifitæ de rebus occultiffimis conjecturæ, omnia ut uno verbo perficiam, & Peiref cio, & Gaffendo, & melioribus fæculis, & æternâ hominum memoriâ digniffima. Scis quam procul fim ab adulatione, itaque mi Gaffende, crede me ex animo tuum opus. laudare. Noli, quæfo, litteratis hominibus litterarum decus & præfidium in tuis fcriptis redivivum invidere. Hoc à te manes Peirefcii poftulant, hoc à te refpublica Ktteraria expectat. Hæc currente calamo scripfi, non dubito quin barbaro ftylo; fed aures tuæ

ftili barbariem, ut funt humaniffimæ, facilè excufabunt. Saluta meo nomine illuf triflimum comitem, nec ita illum tibi totum ferva, ut illius amantiffimo & obfervantiffimo copiam non facias, pluribus amicis tantus vir poteft fufficere. Vale & nos ama, id ipfum ut faciant cariffimiamici noftri D. D. de Beaureceuil & de Berville, opto, enixè peto & facturos fpero. Fruere dulciffimo illorum convictu nos rupibus noftris affixi, animi tædium & folitudinis moleftias ferre conabimur jucundius tui gratiffimi adventûs expectatione. Vale iterùm, & loquacitatem excufa..

Toloni die 19. Decembris 1641.

LETTRE XLIV.

A Monfieur de Noyers Secretaire d'Eftat. De la Paraphrafe de l'Auteur fur les Epîtres de S. Paul. Eloge du Cardinal de Richelieu & de Monfieur de Noyers.

MONSI

ONSIEUR,

Je prens la hardieffe de vous envoïer un prefent, mais ce n'eft ni pour vous remercier, ni pour vous corrompre. Confiderant la Paraphafe de faint Paul comme venant de moi, elle eft infiniment au deffous des

obligations dont je vous fuis redevable,& la regardant comme l'explication des oracles du Miniftre de l'Eglife, je fuis bien assuré qu'elle ne vous peut être que trés-utile. Il parle avec la liberté digne d'un homme du troifiéme Ciel, il ne fçait ce que c'eft que d'accommodemens, quand il s'agit des preceptes du Chriftianifme, & il n'y a point de condition dont il ne faffe connoître les devoirs. Vous aurez la fatisfaction d'apprendre de lui que vous vous acquitez parfaitement bien des obligations de la vôtre. Jufques ici on avoit crû qu'un Chrétien & un homme d'Etat étoient deux perfonnes differentes; mais la conduite de fon Eminence a bien fait voir que les maximes de la prudence civile fe peuvent accorder avec celles de la Religion. Il a fait tout enfemble let perfonnage d'un grand Miniftre & d'un bon Cardinal. Il n'a pas moins travaillé à affurer les Autels du Roi des Rois, que le Trône du plus jufte des Rois de la terre, & fi quelqu'i

'un en doute aprés la prife de la Rochelle, il merire d'être envelopé dans fes ruines. Vous fçavez plus de nouvelles de cette verité que perfonne, vous qui avez plus de part en la confiance, & qui voïez tous les jours avec quelle pureté d'intention il agit dans les affaires dont nous ne voïons que les dehors. De forte que quand la pieté n'auroit pas en en vous de fi profondes ra

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cines avant que vous fuffiez ce que vous êtes, vous n'auriez pû apprendre fous un Miniltre plus religieux la conduite & les maximes d'un parfait Chrétien. J'en ai fait une épreuve trés-favorable. Car vous m'avez toûjours regardé par les yeux de la charité qui ne voit point de défaut dans le prochain; ou qui les diminuë, & qui groffit toutes les bonnes qualitez. Ainfi croïant que je valois quelque chofe, vous avez pris un foin particulier de mes interêts, & j'ai bien reconnu, 'que vôtre main a toûjours fuivi le mouvement de vôtre cœur. Faitesmoi l'honneur de croire, que le mien en conserve un parfait reffentiment, & que je fuis.

Le 22. Decembre 1639.

LETTRE XLV.

A Madame du Vigean. Confolation fur la mort de fon fils.

MADAME,

Je

fus hier chez vous. Je ne fçai fi je dois dire pour vous confoler de la perte que vous avez faite; car j'aprens que vous la fuportez avec tant de courage & une fi parfaite refignation à la volonté de Dieu,

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qu'il me femble qu'on doit plutôt vous donner des louanges, que vous écrire des confolations. J'ai toujours eu une grande opinion de la fermeté de vôtre ame, mais je vous confeffe que je ne croïois pas qu'elle pût aller fi loin. Je vous eftimois capable de voir mourir votre fils fans murmurer, mais non pas de le facrifier de vos propres mains, & l'avoir affifté jufques au dernier foûpir avec tant de force & de tranquillité. Avoir étouffé tous les fentimens de la nature pour ne lui en donner que de pieté. Avoir fi genereufement prononcé, il faut mourir, à celui pour qui volontiers vous fuffiez morte. L'avoir regardé comme Chrétien & non pas comme vôtre fils, n'eft-ce l'avoir offert en holocaufte? & ne devez vous pas benir toute vôtre vie la grace extraerdinaire dont vous avez été affiftée en cette occafion. La première & la plus effentielle obligation de la creature eft d'adorer Dieu par le facrifice. En l'ancienne Loi on s'en aquittoir aux dépens des Boucs & des Taureaux,& ainfi les innocens païoient pour les coupables. En la nouvelle ce culte fanglant eft aboli, & nous devons nous-mêmes être les victimes fous la main de Jefus-Christ. Non feulement il a fur nous l'autorité fouveraine de Roi, il a encore celle de Prêtre par laquelle il peut facrifier & détruire tout ce qui eft à nous, & nous mêmes, com

pas

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