Imágenes de páginas
PDF
EPUB

bare que de vous les interdire, mais les Loix Chrétiennes vous obligent de les arrêter bien-tôt, & vôtre emploi veut, que vous trouviez vôtre confolation dans les affaires publiques. Un Secretaire d'Eftat n'eft pas à lui-même, mais au Roïaume, & il n'y a proprement que les pertes publiques qui le doivent affliger. Mais la profperité des affaires du Roi eft telle, qu'il ne s'offre maintenant que des fujets de joïc. Monfieur de Lionne y a beaucoup contribué par fes confeils, &il a une grande partpar fon miniftere à la felicité publique. C'eft ce qui vous doit rendre fa perteplus fuportable; puifque c'eft ce qui rend fa memoire plus glorieufe. Pour moi je me flâte que vous fui fuccederez auffi - bien en l'amitié, qu'il me portoit, qu'en fa Charge; auffi aurais je pour vous tout le refpect que j'avois pour lui, & ferai avec paffion.

A Vence le 20. Septembre 1672,

LETTRE CLVIII.

A Monfieur le Coadjuteur de Vence. Sur diverfes affaires. Il ordonne de fe confulter Sur l'oppofition qu'il veut faire à la deliberation du Chapitre,pour le retranchement des diftributions.

MONSEIGNEUR,

Je vous remercie de l'Approbation que vous m'avez envoïée, elle eft digne de vôtre affection & de vôtre efprit, mais l'Ouvrage pour lequel vous la donnez n'eft pas digne d'elle.

[ocr errors]

Je ne fçai comment Joly pourra empêcher une Impreffion d'Hollande qui eft un Païs étranger, s'il n'a pas un Privilege des Estats, affurement fi on laiffe aller Monfieur l'Archevêque de Touloufe,il fera bien du chemin en peu de tems; mais Dieu lui a prescrit fa carriere en fon Diocéfe, & hors de là il ne peut faire de faux pas.

que

Je vous prie d'avoir la bonté de rendre ma Lettre au nouveau Monfieur de Lionne, j'ai parmi mes Livres les Actes de faint Charles de l'Impreffion de Milan, & lui-même de fa propre main à donné cet exemplaire à un de fes Curez en faifant fa vifite.

Nôtre nouveau Chanoine le gâte, s'il

n'eft

n'eft déja tout gâté dans la maifon de fon Neveu.

Je vous envote la copie de la Déliberation que nôtre Chapitre a fait pour le retranchement de leurs Diftributions ; la claufe qu'ils y ont inferée, par laquelle ils s'exemptent de la pointe, eft tout-à-fait contre le droit, & va ruïner l'Office divin dans nôtre Eglife. Ils n'ont pû faire cette conclufion fans moi, & je vous prie de confulter, comment je dois me gouverner pour m'y oppofer. II y a trois Chanoines qui s'oppofent pour le retranchement des Diftributions, car pour l'Office ils ne s'en mettent pas en peine. Je crois que je dois faire prefenter une remontrance au Promoteur, par laquelle il me reprefente les inconveniens qui peuvent arriver à l'Eglife, fi la pointe eft ôtée ; que peu de Chanoines affifteront aux Offices, que I'Evêque demeurera feul & qu'au jour de Fêtes folemnelles, il ne pourra plus officier, faute d'affiftans. Adieu, mon trés-cher, je fuis tout à vous.

,

J'ai reçû l'Arrêt que vous m'avez envoïé, dont je vous remercie.

A Vence ce 29. Octobre 1671.

T

[blocks in formation]

A Monfeigneur le Coadjuteur; fur des Lettres Patentes pour des Monts de pieté.

MONSEIGNEUR,

,

Beni foit Dieu de l'heureux fuccez qu'il a donné à vôtre pourfuite des Lettres Patentes pour les Monts de pieté. J'écris à Monfieur le Chancelier fur ce fujet, qui est fi favorable, que j'efpere qu'il nous traitera bien au Sceau. Au pis aller fi nous en fommes quittes pour de l'argent, nous ne le devons pas plaindre; car affureinent nous aurons toûjours des Recteurs gens de bien & capables de bien exercer cette Charge. Cette affaire fera une benediction pour vous, & tout le Diocéfe vous en fera trés-obligé, il fera en priere pour vôtre Sacre; afin que Dieu vous rempliffe de fon Esprit, Vsque ad menfuram, coagitatam, & fupereffluen tem. Je fuis tout à vous, & me recommande à vos prieres.

Il faut expliquer à Monfieur le Chancelier la façon, dont nos Monts font établis, lui ôter tout fcrupule.

pour

[ocr errors]

LETTRE CLX.

A Monfieur de Plaisance.
Livres de pieté.

Eloge de deux

MONSIEUR,

La joïe, que me donne la nouvelle du rappel de Monfieur le Marquis de Cafaux, me confole de la perte que je fais de l'honneur de vôtre vifite, & j'aurois été moi-même à Graffe lui témoigner ma fatisfaction, fimes infirmitez qui augmentent notablement m'euffent pû permettre de me mettre en chemin, je crois que vous aurez tous deux la bonté de m'excufer, fi je ne porte pas à Graffe la moitié de moi-même, pour m'aquiter de mon devoir, je ne ferois pas trop bon tout entier, mais il faut me conformer à la volonté du Maître, qui m'ôte presentement l'ufage de ma tête, & de mes jambes. Je me réjouis de vôtre voïage de Paris parce que j'efpere que vous y verrez Monfieur Arnaud, qui vous fera connoître l'Auteur des deux Livres, que vous m'avez renvoïez, je ne doute point que leur lecture ne vous ait plû; car leur doctrine est également folide, & agreable, la pieté n'y cft ny trop feiche, ny alterée par des ornemens étrangers, le Chriftianifme y eft tout pur,

« AnteriorContinuar »