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1. Vos-le voir, parce qu'elle avoit appris qu'il vouloit écrire contre Saumaife, quelle eftimoit particulierement.

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En 1663. le Roi le gratifia d'une fomme confiderable, que M. Colbert lui fit tenir avec cette Lettre, qui contient fon éloge en peu de mots. Monfieur, quoique le Roi ne foit pas votre Souverain, il veut néanmoins être votre bienfa&teur, & m'a commandé de vous envoyer la Lettre de Change cy-jointe, comme une marqué de fon eftime, & comme un gage de fa protection. Chacun fait que vous fuivez dignement l'exemple du fameux Voffius votre pere, & qu'ayant reçû de lui un nom qui l'a rendu illuftre par fes écrits, vous en conferverez la gloire par les vôtres. Ces chofes étant connuës de fa Majefté, elle fe porte avec plaifir à gratifier votre merite, &c.

Après la mort de fon pere, on avoit voulu lui donner fa chaire de Profeffeur, mais il la refufa, aimant vivre pour lui feul, occupé uniquement du travail de fon cabinet.

En 1670. il paffa en Angleterre où il prit le degré de Docteur ès Loix, & trois ans après, c'eft-à

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dire en 1673. le Roi Charles II. le 1. Vosfit Chanoine de Windfor. Il de- sius. meura toujours depuis en cette Ville, où il mourut le 21. Fevrier 1689. dans fa foixante-onziéme année. Il bon de remarquer que cette date de fa mort s'accorde avec celle qui le fait mourir le 10. Fevrier 1688. parce que celle-ci eft fuivant le vieux ftile, au lieu que l'autre eft conforme au nouveau.

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M. des Maizeaux nous apprend dans la Vie de M. de S. Euremond (a) quelques particularitez de la vie & du caractere de Voffius, qui doivent trouver ici leur place. M. » de S. Evremond, dit-il, paffoit les » Etez à Windfor avec la Cour, & » y voyoit fouvent M. Voffius. Madame de Mazarin fe plaifoit beau» coup à la converfation de ce fça» vant homme, il mangeoit fouvent » chez elle, & elle lui faifoit des x queftions fur toutes fortes de fu»jets. Voici quelques traits de fon caractere. Il entendoit prefque » toutes les Langues de l'Europe, & n'en parloit bien aucune. Il (a) Quatrième édition 1726. p. 214.

1. Vos-» connoiffoit à fond le génie & les » coutumes des anciens, & il igno

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roit les manieres de fon fiecle. Son »impoliteffe fe répandoit jufques »fur fes expreffions. Il s'exprimoit >> dans la converfation, comme il » auroit fait dans un Commentaire »fur Juvenal, ou fur Petrone. Il pu» blioit des Livres pour prouver que » la Verfion des Septante eft divi»nement infpirée, & il témoignoit » par fes entretiens particuliers,qu'il »ne croyoit point de revelation. La » maniere peu édifiante dont il eft » mort, ne nous permet pas de dou» ter de fes fentimens. Et cepen» dant, ce qui marque bien la foi» bleffe de l'efprit humain, il avoit » une credulité imbecille pour tout ce » qui étoit extraordinaire, fabuleux » éloigné de toute créance; c'est l'idée » qu'en donne M. de Saint- Evre» mond, qui l'avoit affez pratiqué pour le bien connoître.

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M. des Maizeaux ajoûte dans une note les paroles fuivantes. » Lẹ "Docteur Hafcard, Doyen de Windfor, l'étant allé vifiter ( à la » mort) avec le Docteur Wickart 1

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» un des Chanoines, ne put jamais I. Vosl'engager à communier, comme.stus. » c'est l'usage de l'Eglife Anglicane, quelque fortement qu'il l'en pref» fât, jusqu'à lui dire que s'il ne le » vouloit pas faire pour l'amour de » Dieu, qu'il le fit du moins pour » l'honneur du Chapitre. Voici encore un trait qui montre le caractere d'efprit & les fentimens de Voffius. Un Anglois lui ayant demandé un jour ce qu'étoit devenu un » homme de Lettres, qu'il avoit vû >> autrefois chez lui, Voffius lui ré"pondit brufquement: Eft facrificulus in Pago, & rufticos decipit. J'ajoûterai qu'un Sçavant très-connu », dans la Republique des Lettres, ,, m'a appris qu'il avoit entre les mains une Lettre Latine,écrite par », une perfonne qui s'étoit trouvée chez Voffius, quand il mourut dans laquelle il dit que le Docteur Hafcard l'alla voir, lorsqu'il étoit aux approches de la mort, & l'exhorta à communier, mais „, qu'il lui dit: Apprenez-moi comment je pourrai obliger mes fermiers » à me payer ce qu'ils me doivent ;

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1. Vos-,, voila ce que je voudrois que vous ,, fiffiez. On ajoûte dans cette Let,, tre que ces fortes de difcours lui ,, étoient ordinaires, & que Fran », çois du Jon, ou Junius, fon oncle ,, maternel, étant malade, un Chanoine voulut lui donner la Com,, munion, mais Voffius s'y oppofa. ,, C'eft, dit-il, un bel ufage établi » pour les pecheurs, mon oncle n'eft rien moins que pecheur, c'eft un bomme fans vices.

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Pour ce qui eft de fa credulité & du penchant qu'il avoit à croire aveuglement les chofes fingulieres & extraordinaires. M. Renaudot dans fes Differtations ajoûtées aux Anciennes Relations des Indes & de la Chine, p. 395. nous apprend que ,,Voffius ayant eu de fréquentes

conferences avec le P. Martini, ,, Jefuite, durant le fejour qu'il fit ,, en Hollande pour l'impreffion de fon Atlas Chinois, ne fit aucune

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difficulté de croire tout ce qu'il ,, lui entendoit raconter de merveilleux de la Chine, mais qu'il ,, ne s'en tint point à ce qu'il avoit ,, appris de lui; il alla beaucoup

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