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Obfervations dans les Ephemerides G. A. des Curieux de la Nature.

MERKLI

V. fa vie à la fin de la neuviéme Nus. année de la troifiéme Decurie des Ephemerides des Curieux de la Nature.

CLAUDE D'ESPENCE.

Laude d'Efpence, iffu du côté C. D'ESde fon pere de la noble fa- PENCE. mille des Seigneurs d'Efpence, Village du Diocefe de Châlons-fur-Marne, dont il a tiré fon nom, & du côté de fa mere, de l'illuftre Maison des Urfins, naquit l'an 1511. à Châlons-fur-Marne.

Après avoir commencé fes études dans fon Pays, il vint à Paris les continuer. Il y acheva fes Humanitez dans le College de Calvi, que l'on a abbattu depuis, pour bâtir l'Eglife de la Sorbonne. Enfuite il alla faire fa Philofophie dans le College de Beauvais. Son cours fini, il paffa en 1536. à Navarre, où il étudia en Theologie. Il étoit fur les bancs, pour fe faire recevoir Docteur, lorsqu'il fut élu Recteur de

C. D'ES- l'Univerfité le 16. Decembre 1540. Ce ne fut qu'après être forti de cette Charge, qu'il reçut le Bonnet à l'âge de 31. ans. (4)

PENCE.

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Vers ce tems-là le Cardinal de Lorraine, qui avoit connu fon merite, & avoit conçû de l'eftime pour lui, pendant qu'il demeuroit avec lui à Navarre, le fit venir dans fa maison, & fe fervit utilement de lui dans fes études & dans les affaires Ecclefiaftiques dont il étoit chargé.

Ce fejour & ces occupations n'empêcherent point d'Espence de travailler au falut des peuples par fes prédications, qui cependant lui firent quelques affaires. Car prêchant en 1543. le Carême à faint Merry, il avança des propofitions qui ne parurent pas orthodoxes à quelques perfonnes, ou qui furent mal interpretées. Ces propofitions ayant été deferées à la Faculté de

(a) Il y a une faute d'impreffion dans l'Hift. du College de Navarre de M. de Launoy,où l'on trouve qu'il avoit alors 51. ans. Il y en a tant d'autres fur ce qui le regarde, que je crois qu'il eft inutile de les relever. Theologie

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Theologie de Paris, d'Efpence, fui- C. D'ESvant fon confeil, fit environ trois PENCE. mois après, c'eft-à-dire le 22. Juillet, (a) qui étoit un Dimanche, un Difcours dans la même Eglife, où il adoucit quelques-unes de ces propofitions & en retracta d'autres. Humilité d'autant plus à admirer dit M. de Launoy, qu'il pouvoit non-feulement en rejetter plufieurs, comme n'étant pas de lui ni pour le fens, ni pour les expreffions, mais encore les juftifier & les défendre. Il ne fe contenta même de cette premiere démarche; il monta encore en chaire le Dimanche fuivant 29. Juillet, (b) & s'expliqua plus clairement que la premiere fois. Il en agit ainfi pour faire connoître à tout le monde l'éloignement que les Theologiens de Paris avoient pour tout ce qui pouvoit

(a) M. Du Pin met mal le 21. Juin undecimo kalendas fextiles, dit M. de Laug noy.3

(b) De Launoy met mal quinto Kalen das Sextiles, qui étoit un Samedi, il faut quarto Kal.

Tome XIII,

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C. D'Es-avoir le moindre rapport aux nouPENCE. velles erreurs qui regnoient alors.. Sa conduite déplut fort aux ennemis de l'Eglife, & l'Hiftorien de leur prétendue Reforme ne manque pas d'avancer, qu'il ne fit rien qui vaille depuis cette lâcheté ; parce qu'il ne ceffa point depuis ce tems d'écrire contre eux ; reproche qui fait fon éloge. Entre les propofitions que d'Efpence voulut bien facrifier à l'amour de la paix, celle qui regarde la Legende dorée de Jacques de Voragine a été depuis embraffée fans aucune difficulté par tous les Sçavans. Melchior Canus, Dominicain, ne fe contente pas de l'appeller, comme il avoit fait,Legende de fer, il ajoûte qu'on y lit des monftres de miracles, au lieu de vrais miracles, que l'Auteur avoit une bouche de fer, un cœur de plomb, & fort peu de gravité & de prudence. Vivés & d'autres illuftres Catholiques n'ont pas parlé plus avantageufement de cette Legende, pour laquelle on étoit fort prévenu du tems de d'Ef pence; mais pour laquelle notre

fiecle plus éclairé a un fouverain C. D'ES mépris.

L'année fuivante 1544. d'Efpence. fuivit le Cardinal de Lorraine dans le voyage qu'il fit en Flandres, pour ratifier la paix entre le Roi & l'Empereur Charles-Quint; & il étoit en chemin pour revenir à Paris, lorf qu'il reçut une Lettre de François I. datée du 15. Novembre 1544. par laquelle il lui ordonnoit de fe rendre dans la huitaine à Fontaineblea où il avoit jugé à propos d'affembler quelques bons & notables perfonnages pour avifer & deliberer des préparatifs neceffaires pour le fait du Concile de Trente.

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Le lieu de l'affemblée fut changé dans la fuite, car d'Efpence n'ayant pû faire affez de diligenc pour exe cuter l'ordre du Roi, Pierre Cafteltan, ou du Chatel, qui devoit préfider à l'affemblée, lui écrivit le 19. Decembre fuivant, de fe rendre in ceffamment à Melun, où les autres Theologiens étoient déja affemblez.

Il s'y rendit effectivement, & eut bonne part aux déliberations. parce que, quoiqu'il fût le plus

PENCE.

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