Imágenes de páginas
PDF
EPUB

J. P. 3. Novembre 1661. Profeffeur en SACCO. Medecine Theorique, & il remplit ce pofte jufqu'à l'an 1694. avec tant de réputation, que la Faculté de Medecine fit mettre fes armes accompagnées d'une infcription à fa loüange, dans la falle où il enfeignoit.

La Republique de Venife lui of frit en 1694. une place de premier Profeffeur extraordinaire en Medecine pratique dans l'Univerfité de Padoue, & il l'accepta. Il paffa bientôt après à une chaire de premier Profeffeur ordinaire en Medecine theorique, & eut encore depuis le titre de Président de l'Univerfité.

Cependant le Duc de Parme, connoiffant la perte que fon Univerfité avoit faite, en fe le laiffant enlever, le rappella en 1702. en lui offrant la chaire de premier Profeffeur en Medecine, qui étoit vacante depuis plufieurs années. Sacco ne put résister aux avances que fit fon Prince pour le ravoir, & prit poffeffion de cet emploi, qu'il a confervé jufqu'à fa mort, quoiqu'il eût perdu la vûë fur la fin de fa vie,

Il mourut le 23. Fevrier 1718. J. P. quatre-vingt-quatriéme SACCO.

dans fa

année, & fut enterré dans le tombeau de fes ancêtres, qui eft dans l'Eglife de S. Jean l'Evangelifte. Catalogue de fes Ouvrages.

1. Iris febrilis, fœdus inter antiquorum & recentiorum opiniones febribus promittens. Geneva 1683. in-8°.

2. Nova Methodus febres curandi fundamentis Alkalt & Acidi fuperftructa. Geneva 1683. in-8°. Ces deux Ouvrages ont été réimprimez enfemble en 1695. à Venife in-8°. 3. Novum Syftema Medicum ex unitate Doctrina recentiorum & antiquorum. Parma 1693. in-4°.

4. Medicina theorico-practica, ad faniorem faculi mentem centenis & ultrà confultationibus digefta, quibus penè omnium abdita morborum caufa illuftrantur, atque preconceptis inherendo principiis, optima ex optimis congeruntur medicamenta, ad præfinitam morborum ideam ftudiosè concinnata. Parma 1696. in-fol.

5. Medicina practica rationalis Hippocratis fanioribus Neotericorum Doctrinis illuftrata. Parma 1717. in-fot.

J. P. Cet Ouvrage peut paffer pour un SACCO. Traité complet de Medecine pratique. L'Auteur y traite de toutes les maladies avec une exactitude, qui fait qu'il ne fçauroit être que très-utile à tous les Medecins. C'eft le jugement que le Journal des Sçavans en porte.

B. DE

V. fon éloge dans le Journal de Venife, tome 32. p. 467.

BENOIST DE SPINOSA.

ENOIST de Spinofa naquit à SPINOSA. B Amfterdam le 21 Novembre

1632. de parens Juifs, qui le nommerent peu après fa naiffance Baruch; nom qu'il changea en celui de Benoit, lorfqu'il abandonna le Judaïfme.

Il fit voir dès fa jeuneffe une ima gination vive & un efprit péné trant. Ses parens, qui n'étoient pas en état de le pouffer dans le commerce, lui trouvant du goût & de la difpofition pour l'étude, lui mirent de s'y appliquer.

per

Il étudia la Langue Latine fous

François van den Ende, qui l'enfei- B. DE gnoit alors à Amfterdam, & y exer- SPINOSA. çoit en même tems la profeffion de Medecin. Cet homme enfeignoit avec beaucoup de fuccès & de réputation; deforte que les plus riches Marchands de la Ville lui confioient l'inftruction de leurs enfans, avant qu'on cût reconnu qu'il enfeignoit à fes difciples autre chofe que le Latin: car on découvrit enfin qu'il répandoit dans l'efprit de ces jeunes gens des femences d'Athéifme. Cette découverte l'ayant décredité, il fut obligé d'aller chercher de l'emploi ailleurs, & paffa en France où quelques années après, c'est-à-dire en 1674. il fut pendu , pour avoir trempé dans

[ocr errors]

l'affaire du Chevalier de Rohan.

Spinofa, après avoir appris la Langue Latine fous cet homme,qui ne lui infpira que trop fes principes dangereux, comme il parut dans la fuite, s'appliqua à l'étude de la Theologie, qui l'occupa pendant quelques années. Il paffa enfuite à la Philofophie, qui eut pour lui un attrait particulier. Il déli

B. DE beroit fur le choix d'un Maître qui SPINOSA. pût lui fervir de guide dans cette fcience, lorfque les Œuvres de Defcartes lui tomberent entre les mains. Il les lut avec avidité, elles lui plurent, & il a fouvent declaré depuis que c'étoit de là qu'il avoit puifé tout ce qu'il fçavoit de Philofophie.

Il étoit fur tout charmé de cette. maxime de Descartes, qu'on ne doit jamais rien recevoir comme veritable, qu'il n'ait été auparavant prouvé par de bonnes & folides raifons; & il en tira cette conféquence, que la doctrine & les principes ridicules des Rabbins Juifs ne pouvoient être admis par un homme de bon fens ; puifque ces principes font établis uni quement fur l'autorité des Rabbins même, fans que ce qu'ils enfeignent vienne de Dieu, comme ils le prétendent fans aucune raison.

Il commença alors à être fort refervé avec les Docteurs Juifs, dont il évita depuis le commerce autant qu'il lui fut poffible; & on le vit rarement dans leurs fynagogues, où il ne fe trouvoit que par maniere

« AnteriorContinuar »