B. TRI la liberté entiere de s'appliquer. Vincent Pafqualigo, Profeffeur VISANO. en Philofophie à Venise, étant mort le 20. Mars 1711. il fut nommé pour remplir cette place, qui n'est jamais occupée que par des Nobles Venitiens; & il s'acquitta des obligations qu'elle lui impofoit avec une grande exactitude, tant que fa fanté le lui permit. Il mourut le 31. Janvier 1720. dans fa foixante-huitiéme année. Catalogue de fes Ouvrages. I. L'Immortalita dell' Anima faggio delle meditazioni. In Venezia 1699. in-4°. 2. Meditazioni Filofofiche, nelle quali fi verfa fopra li feguenti motivi. 1°. Dell' effer e conofcimento che poffiamo aver delle cofe. 2°. Dell' effer maffimo e affoluto, ch' e Dio. 3°. Che Dio abbia creato il mondo. 4°. Che lo diriga con provvidenza. 5°. Ch' egli ha conceduto all' vomo una parte immortale che l'anima. In Venezia 1754. in-4°. Ce Livre eft divifé en trois parties, dont la premiere contient l'examen des trois premiers points, & les deux autres renfer B. TRI-ment celui des deux derniers. Ce VISANO. n'est là que le premier volume de l'Ouvrage entier, qui devoit être compofé de huit volumes; mais Trivifano n'en a pas fait davantage. 3. On trouve à la tête de l'Ouvrage de Louis-Antoine Muratori, intitulé: Rifleffioni fopra il buon gusto intorno le fcienze e le arti, di Laminde Pritanio. In Venezia, in-12. Une Introduction de Trivifano, qui a été conservée dans toutes les éditions qui fe font faites de cet Ouvrage. 4. Curfus Philofophicus. Annus I. Venetiis 1712. in-8°. pp. 157. Ce font les huit premieres leçons qu'il fit à Venife, lorfqu'il commença à y profeffer. 5. Pralectiones fundamentales.Venetiis 1719. in-8°. Ce Livre eft divifé tüs en deux parties, dont la premiere contient les huit leçons du précedent, & la feconde onze autres leçons. Le P. Jean-Marie Bertoli Servite, publia la même année, in-4o. à Venife, un extrait de ces leçons, où l'on voit une idée du fyftême de Trivifano fur la Philofophie. 6. Della Laguna di Venezia Trat- B. TRItato divifo in IV. parti. In Venezia VISANO. 1715. in-4°. It. in Venezia 1718. in4°. Cette feconde édition eft augmentée & beaucoup plus correcte que la premiere, qui eft remplie de fautes d'impreffion. Au refte ce n'eft là qu'un projet d'un plus grand Ouvrage que l'Auteur avoit deffein de publier fur cette matiere, mais qu'il n'a pû achever. 7. Spilli, e Medaglie d'Ottone, che tenute in mano da una Giovane, • fu qualfifia parte del corpo, tingonfi d'argento. Lettere due al Sign. Antonio Vallifnieri. Inferées dans le Journal de Venife, to. 32. p. 384. 8. On publia en 1702. un fameux Recueil, où l'on trouve deux Pieces qui font de fa façon, quoiqu'elles ne portent pas fon nom. Ce Recüeil eft intitulé : Anniversario celebrato con prose e verfi nella morte dalli due Spofi il N. H. S. Giovanni Morofini, & la N. D. Elizabetta Maria Trivifani. In Venetia 1702. in-8°. pp. 382. Le fujet en eft trop fingulier pour ne le pas rapporter ici. Jean Morofini, & Elizabeth-Marie B. TRI-Trivifani fille de notre Auteur, VISANO. étoient deftinez à s'époufer, les peres étoient d'accord; leur trop grande jeuneffe fit differer le mariage d'un an enfin l'on avoit fixé le jour; mais pendant l'intervalle dont on étoit convenu, les deux amans furent attaquez d'une même maladie; les Medecins y remarquerent les mêmes fymptômes & les mêmes accidens, & leur ordonnerent les mêmes remedes, qui firent les mêmes effets fans guérir ni l'un ni l'autre. Cette conformité fit croire qu'il y avoit du maléfice ou du fortilege & dans cette croyance les parens firent tranfporter la fille à Padome, pour rompre l'effet du charme fur l'un ou fur l'autre. Mais la précaution ne fervit de rien, & ils moururent tous deux le même jour, qui étoit précifement celui qui avoit été destiné pour leur mariage. Un autre incident redoubla encore l'attention. Sans aucun concert entre les familles, & par un pur effet du ha-zard, les pompes funebres de l'un & de l'autre fe rencontrerent à Ke nife, & il n'en fallut pas davan- B. TRI tage pour faire dire que leurs corps VISANO fe cherchoient par fympathie, & qu'ils ne pouvoient fe feparer même après leur mort. Soit par la fingularité de cette avanture, foit par pitié pour le trifte fort de ces jeunes amans, foit par confideration pour leur famille, tous les beaux efprits d'Italie celebrerent leur mort, où par des Difcours, ou par des Vers. Trivifano fe mit de leur nombre, mais fans vouloir fe faire connoître, & compofa une Differtation Theologique fur cette mort, que l'on voit à la page 17. & une Differtation Philofophique, qui eft à l'age 115. Il refute avec beaucoup de jugement & d'efprit ceux qui attribuoient cette mort à l'homogeneité de leur Planette, à la magie, ou au fortilege; mais il n'en témoigne guéres, lorfqu'il prétend en trouver la caufe dans l'anagramme de leurs noms, dont les lettres combinées marquoient qu'ils ne devoient s'unir que dans le Ciel. Le Recueil finit par un Sonnet de Trivifano, qui peut faire connoître le |