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thum. Mais Caftelli, (a) Auteur Romain, a attaqué l'opinion de Belon ; & les Sçavans, qui ont prononcé fur cette difpute, difent qu'en effet on ne doit pas confondre ces deux animaux en un feul.

La réputation de l'Hiftoire naturelle de M. Hill, Auteur Anglois, m'avoit fait espérer quelque chose de plus exact & de plus méthodique fur l'Hyéne, que tout ce qui a paru jufqu'ici. Comme l'ouvrage eft chargé de figures, (b) je n'ai pas été peu furpris de n'y point trouver celle de cet Animal. Mais

(a) Petri Caftelli Romani Exetais de Hyænâ odoriferâ.

(b) Ces Figures font très-bien enluminées dans quelques exemplaires, qui par-là même augmentent d'agrément & d'utilité. Tel eft celui que j'ai confulté à loifir dans le cabinet de Monfieur Adamoli. On a beaucoup loué le célebre Grollier de Servieres, qui vouloit que fes livres fuffent à fes amis, comme à lui-même. On connoît fon Infcription, MEI ET AMICORUM. Le Citoyen refpectable, que je prie d'agréer ici trop foible tribut de ma reconnoiffance, étend plus loin fon penchant à faire plaifir.

le

je

par

fuis encore à comprendre ce que l'Auteur a voulu dire en débutant le caractériser en ces mots Latins: Hyena, canis pilis cervicis er3Etis longioribus. Il les traduit en Anglois, & ajoûte une notice plus détaillée. La voici de ma traduction. L'Hyéne eft, felon M. Hill, un chien qui porte une crinière, dont les poils font longs & droits. Sa figure eft finguliére & extrêmement hideufe. Sa groffeur eft comme celle des dogues d'Angleterre, qu'on dreffe aux combats des tau reaux. Sa tête eft large & courte, fon nez écrasé, fa gueule grande, & armée de bonnes dents. Ses yeux font grands, noirs & d'un regard farouche. Ses oreilles courtes, larges & droites. Son col eft épais, & couvert, au lieu de poil, d'une efpèce de foies fort droites, dont la vue feule a quelque chofe d'effrayant. Son corps eft lourd, bien arrondi, & prefque femblable à ce

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lui du cochon. Ses jambes fon trèsrobuftes, mais peu hautes. La couleur de fon poil eft généralement fombre & obfcure; celle des jambes d'un noir plus foncé. La tête tire fur le pâle. On trouve de ces fortes d'ani maux dans prefque tout l'Orient. Ils font carnaciers & féroces. * Il s'en faut de beaucoup qu'ils ne foient vîtes à la courfe. Toujours en embufcade, rarement la proie qui fe trouve fur leur pas, réuffit-elle à leur échaper. Ils ont la voix perçante & lugubre. Quelques Ecrivains les. ont rangés dans l'efpèce des Singes: d'autres en ont fait une forte de Taiffons.

Mais que feroit-ce, fi toutes mes

*Ces Animaux ne font point légers à la courfe & cependant leur proie leur échape rarement. Ne foupçonnera-t'on point ici une forte de contradiction? Elle n'est pas fur mon compte. J'ai traduit fidélement. It is not very svvift of foot; but it is continually lying in vvait for other creatures; and fcarce any thing, that comes in its vvay, efcapes it. Hill. T. 3. p、 jaz.

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recherches n'avoient qu'un objet absolument chimèrique? Ce n'eft pas moi qui forme ce doute. Deux Auteurs que j'ai déja cités, ont bien ofé le propofer. A la vérité, on s'ap perçoit que ce n'eft pas férieusement qu'ils le propofent.

Gefner, un de ces deux Ecrivains, après avoir dit, dès le début de l'article où il traite de l'Hyéne, qu'il balance (a) s'il doit la nommer ou un monftre, ou une chimère ne laiffe pas d'entrer dans le détail le plus circonftancié; peine qu'afsurément uu homme fage, tel qu'il étoit, fe fût épargnée, fi fon doute même ne lui avoit paru chimèrique. Piérius, (6) le second des Auteurs dont je veux parler, dit que quelques-uns ont prétendu que l'Hyéne n'existe point dans la nature & il ajoûte que la préten(a) Portentofum-ne magis, an fabulofum animal, nefcio.

(6) Pierii Hieroglyphic. p. 82. & feqq.

tion n'eft pas trop mal fondée, puifqu'on n'a jamais vû d'Hyéne en Europe; mais qu'on n'en doit pas être moins perfuadé que c'est un être très réel, vû que tant de bons Ecrivains en parlent. Et voilà comment, dans fa double affertion, cet Auteur réunit la déraison & l'ignorance. La futilité de fon raifonnement eft fenfible. L'Histoire de l'Hyéne va mettre l'ignorance de ce faifeur d'Hieroglyphes dans tout fon jour.

Il faudroit démentir les témoignages les plus recevables, pour nier qu'on ait vù des Hyénes en Europe. L'Hiftoire & les Médailles fe prêtent ici un appui mutuel. Capirolin, Auteur eftimé pour fon exactitude, parle dans la vie des Gordiens, des Jeux féculaires célebrés en 247. fous l'Empereur Philippe le Pere. Ces fêtes fi folemnelles durerent plufieurs jours de fuite, felon l'ufage, & chacun de ces jours

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