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célebres, il parut dans l'aréne quelque animal fingulier. Le fait eft attefté par les Médailles , qu'on

trouve encore dans le Cabinet des curieux. Il y en a jufqu'à dix, pour les dix jours de la folemnité, avec l'infcription ordinaire à ces fujetslà, SECULARES AUGG. & les revers font tous diverfifiés les uns des autres par le chiffre, qui marque le quantiéme jour des jeux, & par le type de l'animal, ou plutôt d'un des animaux, *.qui ce jour-là même furent produits dans le Cirque. Ainfi la Médaille marquée du

*Capitolin en spécifie le nombre; il compte trente-deux Eléphans, dix Elans, dix Tigres, foixante Lions apprivoilés, trente Léopards apprivoilés de même, & dix Hyénes. Il eft probable que cette grande quantité d'animaux fauvages n'avoit été railemblée que dans l'efpace de plufieurs années. Le premier des Gordiens fe plaifoit à en faire venir à Rome, de tous les pays du monde, même avant qu'il parvint à l'Empire. Ceux dont il s'agit ici, avoient été deftinés par le troifiéme Gordien à orner fon triomphe, & les Jeux qu'il fe propofoit de donner après la guerre des Perfes.

nombre VI. représente une Hyéne, dont le nom fe lit dans l'exergue, HYÆNA. C'est d'après une Médaille de cette efpèce, dont les traits étoient apparemment effacés, ou altérés, que Spanheim a fait graver la figure de l'Hyéne dont j'ai parlé.

Du troifième siècle, il faut pasfer jufqu'au feizième, pour trouver un Auteur qui faffe mention d'Hyénes qu'il ait vues lui-même. Bufbecq, cet Ecrivain exact qui sçut reunir la fagefle d'un vrai Politique à la fagacité d'un bon Phyficien, affure avoir vu deux Hyénes enTurquie,lorfqu'il y étoit Ambassadeur de Ferdinand 1. alors Roi des Romains. Le même Auteur nous apprend que ces animaux ne font rien moins que rares dans la Natolie, & qu'on les appelle Zirtlan dans la langue du pays.

Jufqu'à Busbecq les Auteurs n'avoient parlé quedes Hyénes de l'Egy

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pre, de la Syrie & de l'Ethiopie, tous pays extrêmement chauds. (a) Sur quoi nous obferverons en paffant, pour nous raffurer, s'il en eft befoin qu'il n'y a pas à craindre que cette efpèce fe multiplie jamais dans les pays froids. Cependant on pourroit appréhender qu'une Hyéne égarée dans nos Provinces ne vînt à s'accoupler avec un loup, & que de cet accouplement il ne naquît un monftre, que les Grecs appellent indifféremment ou Crocuta ou Thoës (b), & à qui je ne fçache pas que notre langue ait donné aucun

nom.

Puifque la chaleur du climat paroît nécessaire à l'Hyéne, n'y a-t'il pas lieu de s'étonner qu'elle établisse

(a) Gefner fait dire à Olaus Magnus qu'il y a des Hyénes dans le Septentrion. C'est ici un témoin imaginaire. Il n'eft pas dit un mot des Hyénes dans tout l'ouvrage de cet Archevê

que.

(6) Θέας, μέρας ἐξ ἑαΐνης κ λύκε γινομθρώσει Helych.

ainfi

ordinairement fa demeure qu'on l'a obfervé, dans des cavernes au bord des fleuves? Celles qu'on a vues fur les rivages du Glanis,ont fait donner à l'espèce entiére le nom de Glanos, dont je devois indiquer l'étymologie. Mais peutêtre cette obfervation manque-t-elle d'exactitude. Peut être que ces grottes fi voifines de l'eau ne font point un repaire fixe, mais un gîte paffager pour l'Hyéne. Son inftinct l'y conduit pour fe mettre à portée de fondre fur les voyageurs qui prennent terre en des rivages déferts, ou fur d'autres bêtes fauves qui viennent boire ou fe baigner. Car l'Hyéne fe nourrit prefque indifféremment de toutes fortes de chairs. Elle préfere cependant la chair humaine, & c'eft peut-être ce qui a donné occafion de dire qu'elle en faifoit fon unique aliment. Elle en eft extrêmement avide, il eft vrai; & les cadavres humains, même enfevelis depuis

plufieurs jours, flatent encore fa gloutonnerie. Auffi aflure-t-on qu'elle eft d'une merveilleufe fagaci té à découvrir les tombeaux,& d'une activité incroyable à y fouiller. C'eft une des obfervations d'Ariftote (a). Aujourd'hui en nos Provinces, & dans toute l'Europe, où l'on inhume les cadavres dans les Eglifes,ou dans les Cimetières environnés d'un mur, l'Hyéne ne pourroit fatisfaire fon appétit à cet égard: mais dans l'antiquité, lorfqu'on enfeveliffoit les morts au milieu des campagnes, comme il fe pratique encore à préfent en Chine, l'Hyéne étoit à même, fi je puis ainfi dire; & d'autant plus qu'elle prend ordinairement le temps de la nuit pour faire Les courfes, & fe mettre en quête car la foibleffe de sa vuë në foûtiendroit pas le grand jour. Ainf l'a obfervé Oppien, (b) cet Auteur (α) Τυμβωρυχεῖν ἢ [ καινα ] ἐφίεμου» της σαρκα gaylas Tavarpsπar. Hift. anim. 1. 8. C. Sm (αφράζει... δυσδερκία τ' αυθις καναν Οππίαν Κυνηγεί. Βιβλ

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