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On fçait en général jufqu'où va, &jufqu'où doit allerl'empire del harmonie,même la plus fimple & la plus groffiére, fur tous les animaux. Qui n'a pas entendu parler des merveilles qu'on raconte fur ce fujet ? Et ces merveilles font conftatées par des expériences qui excitent notre étonnement, & par des raifons qui doivent le faire ceffer.

J'allois me jetter dans un épisode fort agréable par lui-même fur les effets prodigieux & néceffaires de la mufique mais dans un ouvrage où je fais quelque ufage de ma mémoire, elle me rappelle fort à propos que cette matiére a été traitée par M. Buirette, avec une érudition & une jufteffe de raifonnement qui me réduiroient à ne faire qu'un extrait peut-être bien médiocre d'une des meilleures differtations de cet eftimable Recueil, * où l'on n'en. trouve que de bonnes..

* De l'Académie des Infcriptions & BellesLettres. Voyez le T. §. p. 113. & fuiv.

Après la defcription & l'histoire de l'Hyéne, je dois en marquer les rapports. Ce pourroit être ici un morceau intéreffant d'Anatomie comparée. Quiconque mettroit toutes les parties de l'Hyéne en oppofition avec celles des autres animaux, obferveroit utilement ce qu'elles ont entr'elles de femblable ou de différent. Il en coûtera fort peu à mon amour propre de convenir qu'en ce point je ne puis que tromper l'attente du Lecteur: mais fa patience y gagnera, car elle feroit juftement alarmée; & il roit de quoi l'épuifer en effet, je m'engageois dans une comparaifon en quelque forte inépuifa

ble.

*

y au

Ariftote fut peut-être l'homme le plus capable de la pouffer bien loin: mais ce grand maître fçavoit auffi, mieux que perfonne, le renfermer dans de juftes bornes. Ainfi. jaloux de fimplifier les fujers le plus * V. M. de Buffon, ubi fuprà.

composés, il ramene à un principe unique la diverfité prefqu'infinie de tous les animaux. Dans ce deffein l'exacte description de l'homme eft entre fes mains une forte de modèle univerfel, & comme la piéce de comparaifon. Au détail de chaque partie de l'homme, il oppofe ce qui diverfifie ces mêmes parties dans chaque animal.Ces différences placées à la fuite du tableau où tout l'homme eft peint avec foin, vous préfentent la defcription la plus complette & la plus précise de tous les ani

maux.

Que l'on fuppofe maintenant que, d'après cette méthode, j'aie décrit l'homme: ou plutôt, qu'on fupplée dans fon efprit cette defcription qui ne devoit pas en effet entrer dans ce Memoire; & que l'on compare à ce tableau, qui fans doute eft connu d'ailleurs, tout ce qu'en décrivant l'Hyéne, j'ai remarqué, ou je remarquerai dans la fuite, de la configuration de fon corps, de

les yeux,

de fes pieds, de fon col, de fon cœur, de fon poil, de fes alimens, de fon habitation, &c. on aura les rapports de diffemblance que la nature a mis entre Phomme & l'Hyéne, articulés expreffément; & ceux de reffemblance feront auffi connus par-là même, quoique je ne les aie pas énoncés.

Mais que ces fortes de rapports échappent à notre connoiffance, ce n'eft après tout une perte que pour notre curiofité. Il en eft d'autres qu'un in erêt bien plus folide invite à ne pas ignorer. Ce font les rapports d'utilité que nous avons avec l'Hyéne; & par-là j'entends les fecours que la Médecine peat titer decer animal, pour prévenir ou foulager nos maux.

La Chymie nous donne lieu d'admirer les attentions bienfaifantes d'un Dieu créateur, quand elle extrait un fuc falutaire des poisons les plus redoutés. La Thérapeutique n'ouvrira-t'elle pas de même

nos cœurs aux fentimens de la reconnoiffance la plus tendre, en découvrant des reffources à nos infirmités jufques dans l'Hyéne ellemême ? Non, ce n'est point ici un monftre uniquement créé pour nous affliger par des maux trop réels, ou du moins par des alarmes bien fondées. Ennemi redoutable à la vérité, s'il triomphe de notre foibleffe, fa défaite payera notre victoire par les avantages les plus importans.

Je ne mettrai point fans doute en cerang les deux pierres précieufes, que l'on trouve, dit-on, dans les yeux de cet animal. Ce ne peut être là un profit que pour le luxe & la vanité : & je laiffe à ces paffions frivoles le foin d'en apprécier la valeur, ou plutôt d'en conftater la réalité. Car, malgré la multitude des témoignages*, je me garderai bien de garantir le fait.

Je préfume avec quelqu'apparence, ce me femble, que le grand *Solin. Ifidore. Albert le grand. Boodt, &c.

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