On a compté dans la Généralité de Lyon fur 3820 familles, celles compofées de fix enfans & au-deffus, & il s'en eft trouvé 179 compofées de 1224 enfans: Le nombre 179, auquel montent les familles de fix enfans & au-deffus, fait le 21 des 38 20 fur lefquelles elles ont été prises. T On a compté dans la Généralité de Rouen fur 15023 familles, celles composées de fix enfans & au-deffus, & il s'en eft trouvé 471 compofées de 3148 enfans. Le nombre de 471, auquel montent les familles de 6 enfans & au-deffus, fait le 31 des ont été prises. des 15023, fur lesquelles elles On vient de voir que la Généralité de Lyon eft celle des trois où il y a le plus de familles de 6 enfans & au-dessus. La province d'Auvergne est à cet égard au même degré que la Généralité de Lyon, ou du moins à très-peu de chose près. Il n'en eft pas de même de la Généralité de Rouen, où les familles de 6 enfans & au-deffus y font beaucoup moins communes que dans les deux autres Généralités. On ne peut attribuer la différence qui existe entre ces trois Généralités, par rapport aux familles nombreuses, qu'au plus ou moins de fécondité des mariages; on a remarqué précédemment que la Généralité de Lyon étoit un peu fupérieure à cet égard à celle d'Auvergne, & que celle-ci l'emportoit de beaucoup fur la Généralité de Rouen. En réuniffant ces trois Généralités, on trouve que fur environ 25 familles, il y en a une compofée de plus de 6 enfans. 酸菜 樂樂 DE LA VIE MOYENNE DES HOMMES. Tous les hommes naiffent & meurent ; mais ces deux termes qui fixent l'entrée & la fortie de la vie font plus ou moins éloignés l'un de l'autre pour chaque homme en particulier. En effet, on voit des hommes ceffer d'exifter presque auffitôt qu'ils voyent le jour; d'autres atteignent à peine les cinq premières années, & le plus grand nombre de ceux qui parviennent à cet âge meurent avant celui de 30, enforte que c'est le plus petit nombre qui vit au-delà. Pour trouver combien vivent les hommes, pris les uns dans les autres, il est néceffaire de réunir le nombre de jours, de mois & d'années qu'ont vécu les hommes morts. Plus cette recherche fera étendue, tant par rapport au nombre de Villes & Paroiffes fur lefquelles elle fera faite, & par rapport à l'efpace de temps qu'on embraffera, & plus le résultat acquérera de vérité & d'autorité. Les Registres mortuaires où la durée de la vie de chaque homme en particulier eft confignée, font les feules fources d'où on puisse tirer les calculs néceffaires pour connoître la vie moyenne des hommes, & c'eft fur ces Regiftres qu'on a calculé la vie moyenne des habitans de quelques Villes & Paroiffes des Généralités de Lyon & de Rouen: on auroit bien defiré pouvoir étendre cette recherche fur un plus grand nom bre de Villes & Paroiffes, mais on a été arrêté par la difficulté de trouver des perfonnes qui vouluffent en prendre la peine, & par les obftacles qu'apportent aux recherches ceux qui n'en connoiffent pas l'utilité. On a eu foin de choisir dans la Généralité de Lyon les Paroiffes où les Curés ont paru être les plus exacts à infcrire fur leurs Registres tous les morts fans aucune exception; & l'exactitude de ces Curés eft prouvée, puifqu'on a trouvé fur leurs Re giftres des enfans morts le même jour qu'ils étoient nés. Par rapport à la Généralité de Rouen, on a remarqué que les Curés étoient à cet égard de la plus grande exactitude. On peut affurer que la recherche dont il s'agit est exacte par rapport au nombre des morts ; il eft impoffible qu'elle le foit également pour l'âge de chaque individu infcrit fur les Registres; on conçoit aifément que les Curés s'en rapportent aux déclarations qui leur font faites par les parens, lefquels ne con noiffent pas toujours exactement l'âge des morts; mais par rapport à ceux qui ont paffé out paffé 20 ans, il est rare que l'erreur foit de plus de trois ou quatre années. Il réfulte de cette observation qu'il eft impoffible de connoître la vie moyenne des hommes, mais on peut en approcher d'une façon très - vraisemblable, & avoir une connoiffance exacte des périodes de la vie les plus fujettes à la mortalité. On a formé onze périodes de la vie humaine. La première, de la naiss. à La feconde de > La troifième, de 10 5 ans. 5 ans à ΙΟ La quatrième, de 20 de 40 La feptième, de so La huitième, de 60 à 60 à 70 50 ans On est fûr d'avoir compris, à très-peu de chose près, dans chaque période le nombre des morts qui y ont rapport. En effet, en fuppofant qu'on fe fût trompé d'un mois foit en plus ou en moins fur l'âge d'un enfant au-deffous de cinq ans, il se trouvera toujours dans la première période. Il en fera de même d'un homme auquel on en aura donné 55 quoiqu'il n'en ait vécu que 51, il se trouvera dans la septième période, qui eft celle de son âge. Il est vrai que fi on a donné à celui qui n'en avoit que 49, il fe trouvera dans la période qui fuivra celle où il devroit être : mais comme il est impoffible d'éviter cet inconvénient, tout ce qu'on peut dire, c'est que fi on s'eft trompé une fois en plus, on peut avoir erré une autre fuis en moins; ainfi, une erreur compenfant l'autre, il en résulte la vérité : on peut donc présumer, avec beaucoup de vraisemblance, que la recherche qu'on a faite & qu'on va rapdonnera 1.0 la connoiffance de la vie moyenne des porter, hommes, finon exacte, du moins à-peu-près approchante de lá vérité: 2.o qu'elle fera connoître, de la manière la plus certaine, les périodes de la vie les plus ou moins mortelles : 3.o enfin en comparant les résultats de la recherche faite dans la Généralité de Lyon avec les résultats de la recherche faite dans la Généralité de Rouen, on pourra juger dans laquelle des deux Généralités les hommes vivent le plus, & de la différence qu'il y a entre ces deux Généralités par rapport à l'ordre de mortalité. |