ÉTAT

DE LA POPULATION

DE

LA PROVINCE D'AUVERGNE EN 1700, en 1710, en 1720, en 1730.

Es calculs qui ont été faits fur l'année commune des naiffances de la Généralité d'Auvergne depuis 1747 jusques & compris 1756, constatent l'état de la population de cette province en 1757 de la manière la plus vraisemblable. Les recherches qui ont été faites fur les Registres des Baptêmes, Mariages & Morts, peuvent conduire à décider la question fi souvent agitée; c'est-à-dire, fi le nombre des habitans y est diminué, ou fi au contraire il s'y eft accrû depuis le commencement de ce fiècle ; & fi les mariages d'aujourd'hui font auffi féconds que ceux d'autrefois.

Pour parvenir à ces deux connoiffances importantes, on a raffemblé fur un grand nombre de petites Villes, Bourgs & Paroiffes de la campagne, prises au hazard dans les Elections de cette Généralité, & dont les Registres se sont trouvés en règle, le nombre des naiffances & mariages qui y ont été infcrits depuis 1690 jufqu'en 1700, depuis 1700 jufqu'en 1710, depuis 1710 jufqu'en 1720, & depuis 1720 jufqu'en 1730, & on en a fait la comparaifon avec le nombre des naiffances &

C

mariages inscrits sur ces mêmes Registres depuis 1747 jufqu'en 1757. Le résultat de ces quatre comparaisons donnera la de l'augmentation ou de la diminution de la population.

preuve

Ire Comparaison des naiffances & mariages depuis 1690 jufques & compris 1699, avec les baptêmes & mariages de 1747 jufques & compris 1756, pour fervir à connoître l'état de la population dans ces deux époques.

Il résulte de cette première comparaifon, que les naiffances de 1747 à 1757 font fupérieures à celles de 1690 à 1700 de 12120; ce qui eft au total des naiffances comme 1 à 4

& dans la proportion de 225 à 273. Les mariages font

augmentés de 1973, ce qui revient à un peu moins du fixième ; & dans la proportion de 131 à 151.

Les mariages de 1690 à 1700 font aux naiffances comme 16 à 70 336.

Les mariages de 1747 à 1757 font aux naiffances comme 16 à 73, & ont par conféquent été plus féconds que ceux de 1690 à 1700.

II.de Comparaison des naiffances & mariages depuis 1700 jufques compris 1709, avec les naissances & mariages de 1747 jufques & compris 1756, pour fervir à connoître l'état de la population dans ces deux époques.

I I I

I

Les naiffances de 1747 à 1757 excèdent celles de 1700 à 1710 de 2401, ce qui eft comme 1 à 4 30 240 ; & dans la proportion de 1114 à 1354. Les mariages font aug

mentés de 399, ce qui eft comme 1 à 6, & dans la proportion de 19 à 22.

Les mariages de 1700 à 1710 font aux naiffances comme 16 à 70 173.

Les mariages de 1747 à 1757 font aux naiffances comme 16 à 74 27%, & ont par conféquent été plus féconds que ceux de 1700 à 1710.

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III.me Comparaison des naiffances & mariages depuis 1710 jufques & compris 1719, avec les naissances & mariages de 1747 jufques & compris 1756, pour fervir à connoître l'état de la population dans ces deux époques.

Les naiffances de 1747 à 1757 furpaffent celles de 1710 à 1720 de 2658, ce qui eft comme 1 à 6, & dans la proportion de 27 à 31.

Les mariages font augmentés de 538, ce qui eft comme 1 à 7 %, & dans la proportion de 43 à 49.

Les mariages de 1710 à 1720 font aux naiffances comme 16 à 74 127.

Les mariages de 1747 à 1757 font aux naiffances comme 16 à 756, & ont par conféquent été plus féconds que ceux de 1710 à 1720.

IVme Comparaison des naissances & mariages depuis 1720 jufques & compris 1729, avec les naissances de 1747 jufques & compris 1756, pour fervir à connoître l'état de la population dans ces deux époques.

Les naiffances de 1747 à 1757 font fupérieures à celles de 1720 à 1730 de 1789, ce qui eft comme 1 à 11, & dans la proportion de 95 à 103.

Les mariages font égaux dans ces deux époques.

Les mariages de 1720 à 1730 font aux naiffances comme 16 à 697

Les mariages de 1747 à 1757 font aux naiffances comme 16 à 75, & ont par conféquent été beaucoup plus féconds que ceux de 1720 à 1730.

Il réfulte de ces quatre comparaifons, la preuve la plus complette, que la population de la province d'Auvergne est augmentée progreffivement depuis la fin du dernier fiècle; que nonseulement le nombre des naiffances s'eft accrû, mais que les mariages font préfentement plus féconds qu'ils ne l'ont été depuis 60 ans; ce qui répond de la manière la plus convainquante, à tout ce qui a été écrit fur la dépopulation du