OU DICTIONNAIRE PORTATIF DES MOTS FRANÇOIS DONT LA SIGNIFICATION N'EST PAS FAMILIERE Ouvrage fort utile à ceux qui ne font pas verfés dans les On y a joint les Noms & les Propriétés de la plûpart Chez DIDOT, Libraire & Imprimeur, Quai des Augustins, à la Bible d'or. M. D C C. LX VII. OU DICTIONNAIRE PORTATIF DES MOTS FRANÇOIS DONT LA SIGNIFICATION n'eft pas familiere à tout le monde. K Lettre grecque, qui paroit inutile aujourd'hui, parce qu'elle n'a pas d'autre ufage que le C. Les Latins ne la faifoient gueres fervir que de let tre numerale. K fignifioit deux cens cinquante. Avec un tiré pardeffus, dans cette forme, il fignifioit 250000. Les Anglois l'employent beaucoup, fur-tout dans les noms où la prononciation du c doit être fortifiée comme dans mufick, arithmetick, &c. Dans les autres mots, où il précéde une confonne, il ne fe prononce pas. En François, on ne l'emploie gueres que dans les noms qui font tirés des langues étrangeres. C'eft le caractere de la Monnoie, qui fe frappe à Bourdeaux. K KAB s. m. Mesure des Hébreux, qui contenoit environ notre pinte. tendue de fes Etats, foit en gros ou en détail. KABIN f. m. Nem que les Turcs donnent à une forte de mariage paffager, qui eft permis dans leur pays, en promettant, devant le Cadi, de donner une certaine fomme d'argent à une femme , pour le tems qu'on veut la garder. KADRIS, f. m. Nom d'une forte de Religieux Turcs, dont la principale dévotion confiste à danfer, en tournant fans ceffe, au fon d'une flute. Pour fe former au jeûne, pendant leur Noviciat, ils portent un petit faisceau de branches de faule, d'un certain poids, qui eft la regle du poids de leur nourriture; & leur portion diminue à mesure que le bois féche & devient plus leger. Leur Fondateur fe nommoit Abdul-Gadri-Ghiiani. KABAK, f. m. Nom célébre dans les Rélations de Mofcovie, qui fe donne à tous les lieux publics, où l'on vend du vin, de la biere, de l'eau-de-vie, du tabac, des cartes à jouer & d'autres marchandises de même nature KAKA-TODDALI, Arbriffeau profit du Souverain, qui s'en eft fort commun au Malabar dont refervé le débit dans toute l'é- la racine & le fruit verd, frits. Tomme II. KAEY, f. m. Grand Arbre de Nigritie, dont le bois fert à conftruire des canots, & dont les feuilles ont des vertus contre diverses maladies. " au " A dans l'huile forment un on- fidérable. Il y en a de verds & de guent fort vanté pour la goutte. KALENDERS, f. m. Religieux Turcs, qui joignent beaucoup de libertinage à de rigoureufes mortifications du corps. Leur Fondateur fe nommoit Kalenderi. KALENDES, f. f. Voyez CA LENDES. KALI, f. m. Nom que les Arabes ont donné à la foude. C'eft de la décoction de cette herbe maritime,, qu'ils faifoient le fel qu'ils ont nommé Alkali. Voy. SOUDE. KAM ou KHAM f. m. Mot Tartare, qui fignifie Prince, ou Commandant, & qui eft le titre de l'autorité fouveraine, en Tartarie. KAMINE-MASLA, f. f. Drogue médecinale, qui fe forme, en Sibérie, fur les plus hautes montagnes & les rochers les plus durs, comme une espece de chaux, ou de beurre, de pierre & qui fe diffout dans l'eau, comme le fel. On Jui attribue quantité de vertus, fur-tout pour la dyffenterie & les maux vénériens; mais fes effets font violens. KANASTER, f. m. Terme étranger, qui fignifie un grand Panier, une Mane, où l'on emballe des marchandifes. On le croit emprunté des bords de la Mer Baltique. KANESSI, f. m. Nom de deux arbres Orientaux dont les feuilles féchées fe vendent au nombre des drogues. On les réduit en poudre, pour les prendre dans du lait, contre la diarrhée. KANGIAR ou CANGIAR, f. m. Poignard de l'Indoustan & d'autres pays des Indes, célébre dans les Rélations. Il fe nomme Kandger en Turquie, où les femmes, dit-on, en portent un à leur ceinture. KANTERKAS, f. m. Sorte de Promages, qui fe font en Hollande, & dont le commerce eft con blancs. KAOUANE, f. f. Nom d'une efpece de tortue qui a la tête beaucoup plus groffe que les autres, mais dont la chair, l'écaille & l'huile font moins eftimées. Son écaille eft mince, & marbrée de blanc & de noir. La Kaouane le defend de la patte & de la queue. Elle fe pêche aux Ifles du Caïe man. KARA ANGOLAM f. m. Excellent onguent vulnéraire qui fe fait des feuilles dans l'huile. La racine du même arbre eft purgative. Il croit au Malabar. KARABÉ, f. m. Nom que les Arabes ont donné à l'Ambre jaune, & qui fignifie., dans leur langue, Tire-paille, parce que c'est en effet une des propriétés de l'ambre. Quelques uns prétendent néanmoins que les trochif◄ ques de Karabé, qui viennent du Levant ne font que de la gomme de peuplier. KARAT, f. m. Mot d'origine obfcure, qui s'employe pour fignifier le titre de l'or. On appelle or à vingt-quatre karats, celui qui eft le plus parfait; mais il n'y en a pas de cette perfection: s'il est mêlé d'un fixiéme de cuivre ou d'argent, il perd quatre degré de bonté & n'eft qu'à vingt karats. On diftingue le karat de fin, qui eft un vingt-quatrième degré de bonté; & le karat de prix, qui eft la vingt-quatrième partie de la valeur d'un marc d'or fin. Le karat, en langage de Jouaillier, eft un poids de quatre grains, qui fert à pefer les pierres précieuses & les perles. KARATAS f. m. Grande plante d'Amérique, dont les feuilles bouillies donnent une espece de fil, qui fert à faire de la toile, & des filets pour la pêche. Elles font rondes comme celles de l'aloës, & terminées en pointes triangulaires. Il y a d'autres ef peces de Karats une dont les tits oeufs, qui deviennent des in feuilles font creufes & contiennent fectes de couleur écarlate ; auffi fibien l'eau de pluie, qu'elles font d'une grande ressource dans les lieux fecs; une autre qui porte un fruit, en forme de gros clou, dont le goût tire fur celui de la pomme de reinette, & dont on fait d'affez bonnes confitures. fert-elle à cette teinture. On en fait auffi un cordial, qui eft amer, mais utile dans diverfes maladies, & propre à rétablir les efprits vitaux. Le mot et Arabe. Il y a une préparation de l'Antimoine, qu'on nomme auffi Kermès, dont fe fait la fameufe poudre des Chartreux. KARMESSE, f. f. Nom qu'on donne, en Flandre & en Hollande, à une Foire annuelle de chaKERNE, f. m. Ancien nom de que liea, où l'on fait des Procef- l'Infanterie Irlandoife, qui avoit ceffions & des Mafcarades, avec autrefois, pour armes, une épée, mille extravagances, qui font un & un dard attaché à une petite fpectacle curieux pour les Etran- corde; de forte qu'après avoir gers. C'eft ordinairement le jour lancé le dard, elle le retiroit, pour du Saint Titulaire de la principale recommencer à s'en fervir. Eglife. KERVA, f. m. Nom que les KAROUATA f. f. Efpece Apotiquaires donnent à l'herbe Ananas qui croît dans plufieurs nommée Catapuce majeure & Palparties de l'Amérique méridio- ma Chrifti, ou plutôt à sa graine, nale, & qui eft bon pour le fcor- qui eft un violent purgatif. Voyez but & la fiévre. CATAPUCE. 2 KATATIPTI - POU, f. m. Plante du Malabar, dont les vertus font fort vantées, & qui fe prend en infufion comme le Thé. L'Hortus Malabaricus contient quantité d'autres plantes , dont les noms commencent par Kara, Katou, Kaha, &c. KAVIAR, Voyez CAVIAR. KAUKI, f. m. Arbre de l'Ile de Java, dont les fleurs diftillées produifent une eau, qui a les mêmes vertus que l'eau rofe, & prefque la même odeur. KERATOPHYTE, f. m. gr. Nom d'une plante vifqueufe & tranfparente, qui croît dans la Mer, & qui fe couvre d'une efpece de croute fur laquelle on trouve quelquefois de fort belles couleurs. On en diftingue pluheurs efpeces. KERMĖS, f. m. Excrefcence, de la groffeur d'un grain de poi vre rouge & luifante, qui croît fur l'ieufe en Efpagne & dans d'autres Pays chauds, & dans la quelle fe forme une infinité de pe KETSERI. f. m. Nom de diverses fortes de petits pois des Indes Orientales; comme Ketvaron eft celui d'un petit grain du même pays, qui eft un aliment commun, & femblable à la navette. KIASTRE, ou plutôt CHIASTRE, f. m. Efpece de bandage, dont le nom lui vient de fa forme, qui repréfente la lettre greque Chi. Il fert pour la rotule fracturée en travers. KIBLAH, f. m. Nom du Temple de la Meque, ou plus propre ment d'une tour quarrée qui eft au milieu de l'amphithéâtre de cette mosquée. Il fignifie, en Arabe, un lieu vers lequel on tourne le vifage auffi eft-ce vers le Kiblah de la Meque, que les Turcs fe tournent, dans toutes leurs priéres ; & chaque Mofquée a une niche dans le mur, qui fert à diriger le peuple de ce côté-là. KIOSQUE, f. m. Nom que les Levantins donnent à un petit cabinet ouvert de tous côtés, où ils fe retirent, pour prendre le fraîs. |