E.DOLET, foin tout ce qu'il a pû trouver touchant Dolet ; mais foit fautes d'impreffion, foit inattention de l'Auteur, il s'eft gliffe plufieurs contradictions dans ce qu'il en rapporte. Bayle, Dictionnaire. L'article qu'il en donne eft fort fuccint. Les Bibliothe ques Françoifes de la Croix du Maine de Du Verdier. Gefneri Epitome per Simlerum. J. F. RE- JEAN-FRANÇOIS REGNARD. EAN-FRANCOIS Regnard naquit à Paris d'une bonne famille l'an 1647. L'inclination qu'il fe fentit de bonne heure pour les voyages, le fit fortirde fa patrie, & le conduifit en differentes contrées de l'Europe. Il vifita d'abord l'Italie, mais fon retour lui fut funefte; car s'étant embarqué à Genes fur un Bâtiment Anglois, qui alloit à Marseille, ce Bâtiment fut pris par deux Vaiffeaux Algeriens, & il fut conduit à Alger avec tous fes compagnons de difgrace. Comme il avoit toûjours aimé la bonne chere, il étoit un grand fai- J. F. REfeur de ragoûts, & fon adreffe en ce GNARD. genre lui procura l'emploi de cuifinier du Maître, entre les mains duquel il tomba. Ses manieres prévenantes & fon enjouëment joints à sa bonne mine le firent aimer de ce Maître & de tous les Efclaves de la maifon, & même des femmes favorites. L'amour de ces dernieres l'engagea dans des intrigues, aufquelles il fe livra plus qu'il ne devoit, & les chofes allerent fi loin que fon Maître ayant découvert ce qui fe paffoit, le livra à la juftice, pour être puni fuivant les Loix, qui veulent qu'un Chrétien trouvé avec une Mahometane expie fon crime par le feu, où fe faffe Mahometan. Le Conful de la Nation Françoife, qui avoit reçû depuis peu de temps une fomme confiderable pour le racheter, ayant appris ce qui fe paffoit, interpofa fon autorité, & alla trouver le Maître, qui d'abord ne voulut rien écouter; mais le Conful ne fe rebutant pas, lui reprefenta que rien n'étoit plus trompeur que les apparences, que quand la chofe feroit J. F. RE-vraie, ,il y auroit peu de gloire à lui GNARD. de faire perir fon efclave , que d'ailleurs en le perdant, il perdroit une fomme confiderable qu'il avoit à lui donner pour fa rançon. Cette derniere raifon fut plus forte que les autres, & comme il n'y a rien que les Turcs ne facrifient à leur interêt, le Maître fe laiffa gagner, retira Regnard des mains du Divan, en avoüant qu'il n'avoit agi en l'accufant que fur un fimple foupçon, & que fon crime n'étoit confirmé par aucune preuve ; & il le miten liberté, après avoir reçû le prix dont il étoit convenu avec le Conful. Regnard revint auffi-tôt après en France, emportant avec lui la chaîne dont il avoit été d'abord attaché pendant fon efclavage, & qu'il a toûjours confervée avec foin dans fon cabinet, pour fe rappeller dans l'efprit ce temps de difgrace. De retour à Paris, il fongea à faire de nouveaux voyages, & partit le 26 Avril 1681. pour vifiter la Flandre & la Hollande, d'où il paffa en Danemarc, & enfuite en Suede. Ayant eu l'honneur de faluer le Roi de Sucde, ce Prince, qui fçavoit J. F. REqu'il ne voyageoit que pour fatisfaire GNARD, fa curiofité, lui dit que la Laponie meritoit d'être vûe par les curieux, & commanda même à fon grand Tre forier de lui donner toutes les recommandations neceffaires pour ce voyage. Cette circonftance engagea Regnard à l'entreprendre. Il s'embarqua pour cela à Stockolm avec deux François, & paffa jufqu'à Torno, qui eft la derniere Ville du côté du Nord,&qui eft fituée à l'extrêmité du Golphe de Bothnie. Il remonta le Fleuve, qui porte le même nom que cette Ville, & dont la fource n'eft pas éloignée du Cap du Nord; il penetra enfin jufqu'à la Mer Glaciale, & l'on peut dire qu'il ne s'arrêta qu'où la terre lui manqua. Ce fut alors qu'il grava avec fes compagnons de voyages fur une pierre & fur une piece de bois, ces quatre Vers. Gallia nos genuit, vidit nos Africa; Haufimus, Europamque oculis luftravi J. F. RE-Cafibus & variis acti terraque mari ONARD. que, Hic tandem ftetimus nobis ubi defuit or- De Fercourt, de Corberon, Regnard. Regnard chercha dans ce pays efforts pour De retour à Stockolm, il en partit Laffé enfin de toutes fes courfes 1 |