M. DE lui firent tant d'honneur dans fon parti, que l'Eglife de Charenton re- LARROfolut de l'appeller en 1669. mais QUE. l'envie de quelques uns fut fi forte qu'ils firent jouer des machines pour préoccuper la Cour contre lui; deforte que le Roi fit défendre à cette Eglife de fonger davantage à lui, quoique M. le Marquis de Ruvigni, Deputé General de ceux de la Religion, fe fût offert de repondre de la bonne conduite de M. de Larroque. Une action fi éclatante fit beaucoup de bruit, mais elle ne nuifit pas à M. de Larroque autant que fes ennemis l'euffent voulu; car il fut demandé auffitôt après par plufieurs Eglifes confiderables. Il n'écouta aucune propofition que celle qu'on lui fit pour Saumur. L'Eglife & l'Academie de cette ville avoient alors à remplir une place de Miniftre, & une place de Profeffeur en Theologie. On lui offrit l'une & l'autre ; mais ne voulant point abandonner fon premier genre d'étude, affez different de celui que doit avoir occupé un homme deftiné à être Profef feur, il n'accepta que la premiere.. QUE. M. DE Il fe difpofoit à l'aller remplir LARRO-lorfque l'Intendant de la Province s'y oppofa, je ne fçai pour quelle raifon. Le Confiftoire de Saumur fit de fi fortes inftances pour faire lever cette oppofition, qu'il y réuffit. Cependant M. de Larroque, de l'avis de M. Conrart, pour lequel il avoit une entiere déference, ne jugea pas propos de profiter de ces circonftances, ni de jouir de la place qui lui avoit été donnée, en dépit de l'Intendant. à Il prit donc le parti de demeurer à Vitré, mais il n'y fut pas longtemps, fans être appellé ailleurs. Trois des principales Eglifes Calviniftes du Royaume, celle de Montauban, celle de Bourdeaux,& celle de Rouen lui adrefferent des Vocations; il prefera la derniere aux deux autres, par le confeil de fes amis. Il fe tranfporta donc à Rouen, où il exerça fon miniftere avec beaucoup de reputation jufqu'a la fin de fa vie. Il y mourut le 31 Janvier 1684. âgé de 65 ans, laiffant un fils, nommé Daniel, dont je parlerai ailleurs. 1. Le premier qu'il publia, fut une LARRO Reponse à un Miniftre, qui ayant chan- QUE. gé de Religion, avoit fait imprimer les motifs de fon changement. Je n'en fçais point la date; il peut être de l'année 1665. puifque l'Ouvrage auquel il pretendit repondre, parut cette année fous ce titre: Conversion de Daniel Martin, Miniftre en Bearn 17 Edition. Paris 1665. in-12. On y voit un exemple de Charlatanerie, qui pourroit fort bien figurer dans le livre de Mencken fur cette matiere, puifque cette prétendue 17 édition eft la feule & unique qui ait été faite de cet Ouvrage, qui n'en meritoit pas davantage. Le livre de Larroque lui fit honneur, parce qu'on y remarque beaucoup de netteté, & d'érudition. 2. Reponse à un livre intitulé l'Office du S. Sacrement, ou Tradition de l'Eglife touchant l'Euchariftie, recueillie des Saints Peres, & autres Auteurs Ecclefiaftiques. Charenton 1665. in-8°. 3. Hiftoire de l'Euchariftie. Amfterdam 1669, in-4°. It. Amsterd. 1671. QUE. M. DE in-8°. Cette Hiftoire a été traduité LARRO- en Anglois. Elle paffe parmi les Protestants pour le Chef-d'œuvre de for Auteur. Son nom ne parut pas à la premiere édition, mais on le mit à la feconde, quoiqu'avec quelque déguisement,par la faute du Libraire qui prit un pour un g dans la fignature manufcrite de l'Auteur: Ce qui a fait que quelques Controver fiftes Catholiques l'ont nommé Larrogue, au lieu de Larroque. 4. Differtatio Duplex de Photino heretico, & de Liberio Pontifice Romano. Geneva 1670. in-8°. Peu après fon arrivée à Rouen, M. David l'attaqua fur la premiere de ces deux Differtations, dans laquelle il avoit renverfé le fentiment du P. Petau fur le temps de la naiffance & de la condamnation de l'herefie de Photin. Ses preuves avoient paru folides à plufieurs perfonnes; mais M. David qui d'ailleurs étoit fort perfuadé que l'époque de P. Petau étoit fauffe, ne trouva pas que M. de Larroque l'eût entierement renverfée. C'eft ce qui l'engagea à écrire contre lui, & ce qui donna lieu à la reponfe fui vante de M. de Larroque. M. DE 5. Confiderations fervant de Reponse LARROà ce que M. David a écrit contre laQUE. Differtation de Photin. Rouen. 1671. in-4°. 6. Confiderations fur la Nature de l'Eglife & fur quelques-unes de fes proprietés. Quevilly 1673. in-12. 7. Obfervationes in Ignatianas Pearfonii Vindicias, & in Annotationes Beveregii in Canones Apoftolorum. Rothomagi 1674. in-8°. Il compofa cet Ouvrage pour la defenfe de M. Daillé fon ami. Beveregius lui ayant répondu, il fit une Replique, qu'il acheva prefque; mais comme fes amis le prierent de renoncer à cette difpute, il leur accorda fans peine ce qu'ils fouhaittoient. 8. Conformité de la difcipline Ecclefiaftique des Proteftans de France, avec celle des anciens Chretiens. Quevilly 1678. in-4°. 9. Traité de la Communion fous les deux Efpeces. 1683. in-12. Cet Ouvrage eft contre celui de M. Boffuet fur la même matiere. Quoique de Larroque n'y ait pas mis fon nom, on n'eut point de peine à recon |